Compte administratif 2021 et budget supplémentaire 2022 // Intervention à Saint-Etienne Métropole // 30 juin 2022
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Après la présentation exhaustive, pointilleuse du vice-président Christian Julien, je ne vais pas rajouter des chiffres aux chiffres. La rigueur d’une présentation comptable est certes éminemment nécessaire, je sais ce dont je parle, mais elle ne peut suffire à satisfaire notre besoin de la voir doter d’une colonne vertébrale qui puisse lui donner du sens.

Le pacte financier scellé fin 2021 porte ses fruits. Les marges de manœuvre de la métropole évoluent assez sensiblement. Dans le même temps, les communes qui n’ont pas ou peu touché à leur fiscalité voient leurs capacités à agir se restreindre.

Dans ce contexte, il faut espérer que l’intérêt général ne sera pas éparpillé « façon puzzle », face aux intérêts respectifs et individualisés de chacune des communes composantes intégrantes de la métropole. Il faut espérer qu’un objectif commun soit défini, adopté puis respecté afin d’agir de manière mutualisée et significative sur le cadre de vie et la qualité de vie qui en découlent pour toutes les habitantes et habitants de notre collectivité. Une fois fixé l’objectif, il faut définir les indicateurs qui permettent d’en vérifier la bonne exécution et qui, le cas échéant, rendent possible les correctifs nécessaires pour l’atteindre. C’est une demande qui tient à cœur aux élus écologistes, vous l’avez remarqué…

Or, cette qualité de vie est menacée très gravement par les impacts du changement climatique à l’œuvre aujourd’hui.

La sécheresse qui sévit depuis l’automne 2021, la canicule précoce et sévère que nous venons de connaître, la succession d’épisodes orageux très violents sont autant de signaux qu’il faut prendre très au sérieux. Il faut préparer notre métropole à s’adapter à ce qui va irrémédiablement devenir notre quotidien. Tout atermoiement serait coupable. Toute hésitation à agir serait une erreur. Et pour fédérer et organiser les efforts nécessaires de chacune des communes qui composent la métropole rien de mieux que de partager la même ambition, celle de mener à bien une transition écologique efficace. Voilà, sans doute, là, la colonne vertébrale possible que j’évoquais en début de propos.

Pour ce faire, représentant·es d’élu·es n’appartenant pas à la majorité de la ville de Saint- Étienne, les écologistes de cette assemblée, souhaiteraient ardemment qu’une démarche d’élaboration d’un budget CO2, ou budget vert, soit mise en œuvre à l’instar de ce qui est entrepris d’ores et déjà à Saint-Étienne. La mutualisation des services dans le domaine financier et budgétaire devrait y aider grandement si ce choix était retenu. Cela permettrait d’aider à fédérer les énergies citoyennes, bien entendu, renouvelables, de toutes et tous. Un objectif commun partagé atteignable, donnerait une cohérence à l’ensemble des décisions prises. Chacune d’entre elles étant évaluée en fonction de son impact sur la production possible de CO2.

Dans le respect des particularités de chacune de ses composantes, la diversité est garante de la multiplicité des solutions trouvées, et elle est efficace lorsque les objectifs définis en commun sont respectés. L’expertise peut toujours être acquise et mutualisée, la connaissance fine du terroir et du contexte reste l’apanage des habitantes et des habitants. Il est essentiel de vouloir et savoir la mobiliser.

S’il est indispensable de veiller à ce que la mutualisation des moyens bénéficie à toutes et tous, il est essentiel que les petites communes puissent compter sur une ingénierie équitablement répartie sur le territoire. La mise à disposition, à la demande, de personnels spécialisés sur des thématiques précises serait précieuse. L’accès optimisé au plan de relance en dépend. Et ce d’autant plus si on en révisait le niveau d’exigence environnementale et climatique.

Sur un autre registre, la mise en œuvre de moyens humains pour pallier, le cas échéant, l’absence d’une ou d’un agent municipal souvent unique et dès lors essentiel·le devrait être facilitée. Si les édiles le font souvent, parfois cela est difficile voir impossible. Que comptez-vous concrètement mettre en œuvre pour apporter une réponse adaptée à cette proposition ?

Cette nouvelle session en présentiel permet de développer la qualité de nos échanges, faisons en sorte que cela soit propice à l’émergence de compromis qui suscite pleinement l’intelligence collective dont notre assemblée est potentiellement garante.

Jean Duverger, conseiller métropolitain Génération Écologie de St Etienne Métropole