Dans le diagnostic de St Etienne Métropole, il est noté quelques scores laissant croire que les Gaz à Effet de Serre sont restés tenus dans des « scores » raisonnables. Ce qui n’est pas dit, c’est que le ratio GES par habitant n’est pas bon : en effet, si l’on regarde combien St Etienne Métropole a perdu de la population depuis les premières dates de comparaison, il apparaît que les GES par habitant seraient bien moins bons que si on les regarde dans l’absolu.
Secondo, ce qui choque dès la lecture de ce document, c’est que les résultats de notre agglomération métropolitaine sont particulièrement mauvais sur tout le secteur des transports. Et c’est pourtant un des secteurs, où le volontarisme politique est le plus défaillant. Notamment aucune politique sur les modes actifs (marche à pied et vélo), faibles actions menées sur les transports en commun, à part toute la focale mise sur la 3ème ligne de tram, pas de volonté politique pour développer une vraie agence de mobilité comme l’ont fait des métropoles comme Strasbourg, Chambéry ou Grenoble.
Il est ahurissant qu’une métropole accepte le fait que 19 000 habitants du territoire soient exposés à des valeurs supérieures aux normes acceptées, en termes de divers polluants de l’air et des particules dans l’air (PM 10, PM 2,5), sans aucun choix d’impulser des mesures correctrices urgentes à destination de ces populations particulièrement exposées.
Les objectifs fixés pour l’année 2020 sont totalement irréalistes, quand on voit à quel point nous avons été mauvais depuis les autres années de comparaison que sont 1990 et 2015 : + 40 % de GES et + 69 % de NO2 et quand on constate que la part modale de la voiture particulière reste à 75 % sur SEM, alors que toutes les autres métropoles françaises parviennent à faire chuter cette part modale de la voiture et faire progresser par exemple la part modale du vélo.
Dans un autre chapitre, il est noté que les objectifs de baisse de consommations d’énergie dans le logement sont loin d’être atteints et que les établissements de santé et d’action sociale sont les plus émetteurs de GES en termes de chauffage. Pourtant aucune action correctrice ciblée n’est proposée pour aider ces secteurs en difficulté financière, pour leur permettre de mettre en place des politiques d’isolation thermique et de confort d’été. Alors que ces secteurs accueillent des populations fragiles, plus vulnérables aux effets des canicules.
Sur l’axe 2, planification mobilité, il est fixé un objectif de budget de zéro euro et il y a plusieurs axes où aucun budget n’est fixé !! Comment atteindre des objectifs, quand ceux-ci ne sont ni fixés, ni budgétés ?
Sur la fiche 2, de l’adaptation au dérèglement climatique, il est mentionné des actions dans le budget des rivières, (lutte contre les inondations), mais rien n’est dit sur le développement d’îlots de fraîcheur sur le territoire, pour mieux résister aux canicules et pour protéger les publics fragiles (jeunes enfants, personnes âgées, … ) . Alors que la Ville de Paris met en place une stratégie d’adaptation autour de la transformation des 700 cours d’écoles et de collèges en « écoles oasis », rien n’est mentionné de cet ordre dans le plan climat de SEM. Préserver la nature en ville, ne se réduit pas à la mise en place des trames vertes et bleues pour protéger la biodiversité. C’est aussi recréer de la fraîcheur, des secteurs ombragés, qui pourraient permettre de réduire les pics de chaleur dans les quartiers.
Ahurissant de constater que sur la thématique solidarité contre les crises climatiques, il n’y a ni indicateur, ni responsable désigné pour mener cet axe, ni budget.
Sur l’axe des transports, il est abordé des actions sur les parcs relais, les pôles d’échanges. Un peu d’actions sur les Transports en Commun et l’autopartage et la mobilité propre (avec les bornes électriques) . Mais rien sur les mobilités actives !!! Réduire le budget des mobilités actives à 27 Vélos à Assistance Electrique avec 35 000 euros alors que d’autres budgets sur d’autres actions se chiffrent en centaines de milliers d’euros. Il y a tant de voiries à transformer pour les rendre praticables pour les vélos et sécures pour les piétons et les cyclistes. Et pourtan, il est écrit que le budget voiries devrait rester constant !!!
Consacrer 15 000 euros au développement de l’autopartage et 140 000 euros à 2 seules aires de co-voiturage est proportionnellement ridicule, comparé aux moyens mis sur d’autres secteurs. Il semble que les moyens ne vont pas être poursuivis pour maintenir la politique d’agence de mobilité que tentait de remplir la structure d’ALEC 42. Il avait été annoncé que les bus de l’agglomération seraient alimentés par du gaz GNV et cet objectif est abandonné pour des bus électriques, qui vont consommer de l’énergie nucléaire. Il est annoncé un gros budget pour financer l’enquête ménages et aucun moyen ne peut être mis sur le développement d’une agence de mobilité qui reste pourtant un outil particulièrement efficace dans d’autres territoires pour faire des écoles à vélo, faire vivre des sites de co voiturage, impulser des Plans de Déplacements d’Entreprises ou PDIE, …
Sur l’agriculture, il n’est pas mis de budget spécifique pour le soutien à l’agriculture bio, en disant compter sur les efforts des acteurs de la filière ! Pour la promotion des produits locaux, aucun budget n’est défini, de même pour la transformation fermière.
Sur les déchets, il est fixé un budget de 60 000 euros par an, alors que d’ici 2025, toutes les agglomérations devront avoir mis en place des politiques de tri des bio-déchets et de compostage de ces derniers. On en reste au seul quartier politique de la ville qu’est Beaubrun ? Sur le tri des textiles, un budget nul. Sur les recycleries, l’action se limite à améliorer la déchetterie de St Chamond, alors que d’autres territoires développent les recycleries, qui sont des outils plus complets et performants pour intensifier le réemploi et l’économie circulaire. Sur la récupération des déchets de chantiers, aucun budget !
Enfin sur les énergies renouvelables, il n’est même pas mentionné des projets éoliens citoyens exemplaires comme celui de Taillard dans le Pilat, en ne mentionnant que le projet de Doizieux. Pourtant Taillard fait figure d’expérience citoyenne exemplaire à l’échelle du territoire français.
Anne de Beaumont
Conseillère Europe Ecologie Les Verts de St-Etienne Métropole
2 réflexions au sujet de “Contribution au Plan Climat de St-Etienne Métropole // Octobre 2018”
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Taillard montre bien que l’éolien ne touche que le porte – feuille . jamais personne ne s’est occupé d’écologie dans ce secteur avant de voir la couleur de l’argent dans les pales des machines .Est-ce ce type de réaction que l’on nomme citoyenne ?
Ce réquisitoire appellerait de nombreux commentaires…
Il révèle selon moi un parti pris désolant pour tous eux qui travaillent efficacement dans la transition énergétique et écologique du territoire. Il veut ignorer les avancées réelles, oublie les financements nécessaires, ignore la complexité de passer du DIRE au FAIRE!!
C’est un état des lieux totalement à charge!! Dommage et décourageant pour ceux qui s’investissent pour la cause…