Rapport sur la gestion de la dette // Intervention d’Olivier Longeon au conseil municipal // 8 avril 2019
Partager

Comme chaque année, nous étudions le rapport sur la gestion de la dette municipale.

Pour être synthétique, nous préférerions étudier à la fois la dette de la ville et celle de la métropole car lorsque l’on met les deux dettes l’une à côté de l’autre, qu’on les additionne, ce qui fait la vraie dette, on se rend compte qu’on se désendette beaucoup moins que vous voulez bien le dire. On pourrait croire que la Ville s’est désendettée pendant ce mandat de manière très importante mais en fait il s’agit d’un transfert en direction de St Etienne Métropole. 

La dette de notre intercommunalité s’est parallèlement alourdie et c’est logique car la ville était endettée pour des fonctions métropolitaines qui bénéficiaient à tous les habitants de la métropole. Comme il est logique que l’endettement réalisé au cours de ce mandat soit moins important puisque des fonctions ont été déléguées à St Etienne Métropole. Il est donc normal que ce soit St Etienne Métropole qui se soit plus endettée plutôt que Saint-Etienne, la ville. L’inverse aurait été très inquiétant !!

D’autre part, au cours de ce mandat, si nous avons vu une réduction des emprunts dangereux, dits toxiques, il en reste encore et chaque année vous nous avez dit, « on y travaille, on va le résoudre ». Mais on arrive au bout du mandat, et il reste encore des emprunts toxiques.

Néanmoins, je salue votre inquiétude, que je partage, sur la santé financière des bailleurs sociaux. Soit un jour on va avoir un constructeur ou un gestionnaire de HLM qui va avoir des problèmes, soit on va être obligé de regrouper car c’est sûr qu’avec les récentes lois les bailleurs sociaux peuvent beaucoup moins construire, beaucoup moins entretenir ce qui va être préjudiciable à tous ceux qui habitent en logement social ou qui pourraient y habiter

A l’occasion de ce vote, je voudrais revenir sur le désinvestissement carbone. 

En effet, comme vous le savez, les investissements dans la production de combustibles fossiles vont à l’encontre des engagements qui ont été pris au niveau international pour lutter contre le dérèglement climatique et faire en sorte que le réchauffement ne franchisse pas les deux degrés.

Toutes ces réflexions ont été transcrites dans la loi de Transition Energétique Croissance Verte, la loi TECV, à la fin du mandat de François Hollande.

Pour les élus écologistes, il est temps pour la ville et la Métropole de demander à nos partenaires financiers un rapport sur leurs investissements pour aller vers une économie moins dépendante du carbone fossile. De même nous devons le demander par exemple aux mutuelles et aux assurances auxquelles les collectivités cotisent. 

Toutes ces grandes sociétés financières sont soumises dorénavant à l’article 173 de la loi de transition énergétique.

Pour exemple, la BNP a pris des engagements dans ce sens suite aux pressions de l’ONG international, ATTAC.

La Société Générale, dit-on, s’apprêterait à suivre le mouvement en changeant son mode d’investissement.

Pour nous, élu-e-s écologistes, les collectivités doivent demander aux banques, à leurs opérateurs financiers, à leurs compagnies d’assurance, à leurs mutuelles avec lesquels la ville ou la métropole travaillent, ce qu’on appelle ce «reporting climat ». Cela pourrait être à l’occasion de la présentation du rapport de la dette. On pourrait imaginer d’avoir un système, comme l’on fait certaines villes, de voyants verts, oranges ou rouges selon le désinvestissement financier carbone des entreprises avec lesquelles nous travaillons. Cela nous permettraient, lorsque nous contractons un emprunt, de nous poser la question si nous participons ou non au désinvestissement carbone mondial. Nous pourrions alors nous orienter vers des investissements non carbonés.

Il faut qu’un jour ou l’autre cela fasse partie des critères dans le choix de nos partenaires financiers

Olivier Longeon, conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts du Groupe Saint-Etienne En Mieux