Une décision modificative qui ne modifie que très peu de chose.
684 000 euros sur un budget initial de plus de 300 millions, ça dit bien assez que l’on est là dans l’épaisseur du trait.
Deux remarques toutefois. Dans la section d’investissement, on entérine le report à 2024 d’un projet financé en partie par le plan de relance de SEM. Nous aimerions savoir de quel projet il s’agit ? On parle d’un parc automobile vieillissant, où en est-on de son renouvellement ?
Dans les deux cas, ce qui questionne c’est de savoir si la ville est en position d’anticiper réellement les contraintes que font peser et feront peser de plus en plus les conséquences du réchauffement climatique. Isoler les bâtiments, faire des économies d’énergie, végétaliser la ville pour la tempérer, limiter nos émissions de CO2, voici des investissements vertueux.
Ne pas dépenser peut à terme s’avérer tragique. Gouverner c’est prévoir et l’anticipation ne semble pas être le fort de votre équipe.
Où en est-on de la mise en place d’un « budget vert » qui permettrait de décider autrement que d’un seul point de vue financier. Intégrer les conséquences environnementales dans les choix réalisés devient indispensable.
Nous avions suggéré, lors de la discussion du budget 2021 de commencer à réfléchir, à l’instar de ce que faisaient déjà d’autres collectivités, à sa mise en œuvre. Début 2022, vous m’avez invité à participer à cette réflexion. Après trois réunions animées par le consultant saisi sur le sujet plus rien depuis octobre 2022. Une réunion est en principe programmée le 5 décembre prochain sans que je sois informé ou associé réellement en amont à cette démarche depuis plus d’un an malgré mes questionnements, vis-à -vis de Mme Berroukeche ou de Mme Michaud-Farigoule. Nous verrons bien, mais là aussi le manque de transparence que nous dénonçons depuis le début de ce mandat est mis en évidence.
Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour regretter que la mission d’évaluation des politiques menées par la ville, confiée initialement à M. Jacques Guarinos, aujourd’hui démissionnaire, n’est pas aboutie. Se contenter d’aligner des chiffres sans se questionner sur la pertinence de l’allocation des ressources affectées est quasiment irresponsable. Les contraintes budgétaires actuelles rendent indispensable une telle démarche. Définir une politique, c’est lui fixer des objectifs. Se doter d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs pour savoir si on est sur la bonne voie ou s’il faut modifier la trajectoire pour réussir est indispensable. Mais là aussi on préfère promettre que l’on va « guincher » à St Étienne en 2024, plutôt que de savoir si on a réussi à améliorer réellement le quotidien des Stéphanois(e)s.
Enfin, pour illustrer mon propos, j’ai relevé parmi les décisions prises entre le 25 septembre et le 27 novembre deux décisions 00634 et 00699 concernant la mise à disposition de parcelles, sans qu’aucune condition concernant l’environnement ne soient précisées. Et une autre la 00639 qui concerne un audit et conseil en assurances qui n’inclut toujours pas l’étude de l’exposition aux risques de la ville, ni l’évaluation d’un sinistre maximum possible.
Bref, une gestion sans vision d’ensemble ni projection circonstanciée dans un avenir de plus en plus contraint.
Dans ces conditions, nous voterons contre l’adoption de ce rapport.
Jean Duverger, conseiller municipal Génération Écologie du groupe Le temps de l’écologie