2ème Décision Modificative du Budget // Intervention de Jean Duverger au conseil municipal // 16 novembre 2020
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Ce rapport qui présente la « Décision Modificative 2 », (DM2), est un rapport charnière. Il intervient après celui de la DM1 présentée le 15 juillet dernier, qui, déjà, avait été impactée par la crise sanitaire liée au Covid19.

Il retrace lui aussi, la manière dont on a pu continuer à prendre en compte dans les finances de la ville, l’impact de la crise sanitaire qui persiste, sans trop en bousculer l’équilibre initial.

La hausse des dépenses de fonctionnement concernant les Etablissements Hospitaliers pour Personnes Agées en Difficulté et les services d’aide aux personnes pour leur maintien à domicile de l’ordre de 1 500 000 euros vont être compensées par une baisse concomitante des dépenses d’investissement liée aux retards pris dans la mise en œuvre des investissements programmés par suite du premier confinement. (- 1.699.000 €)

C’est un choix qui se justifie dans les circonstances mais qui ne doit pas, à nos yeux, se renouveler dans le temps. La capacité d’investir doit être maintenue pour soutenir le tissu économique locale, mais aussi permettre que des investissements de progrès soient réalisés. Nous pensons à tout ce qui concerne la rénovation thermique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables, et la mise en place d’un réseau sécurisé de pistes cyclables, entre autres choses.

Vous avez semble-t-il, au vu du rapport, saisi l’opportunité d’étaler sur cinq ans les dépenses de fonctionnement liées à la crise sanitaire, comme vous le permet la circulaire du 24 août 2020.

Un dispositif exceptionnel et totalement dérogatoire du droit budgétaire habituel. Cela devrait permettre de contribuer à maintenir autant que faire se peut, nos capacités d’investissement dont on souhaite qu’elles soient fléchées prioritairement sur les moyens d’accroitre la résilience de notre ville, comme évoqué plus haut.

Le gouvernement a également promis de rembourser aux collectivités une partie des charges Covid (50% des achats de masques réalisés d’avril à juin par exemple). Ces recettes sont-elles prévues dans cette Décision Modificative ?

Mais pour la suite la question sera de devoir faire des choix beaucoup plus contraints. Les orientations budgétaires devront anticiper une baisse de recettes dues à une baisse de l’activité économique, et à une nécessité de devoir prendre en compte une demande d’aide sociale en forte progression, entre autres choses.

La rigueur budgétaire, pour restaurer notre capacité d’autofinancement, sera t elle encore de mise ?

Des investissements générateurs de baisses de dépenses de fonctionnement ne doivent ils pas être privilégiés ?

L’emprunt, compte tenu des taux actuels, peut permettre de financer ces investissements et si par exemple on investit dans les économies d’énergie des bâtiments publics les charges de chauffage économisées seront affectées au remboursement de la charge de la dette

Il faut d’ores et déjà se projeter dans le monde d’après ! Car faute d’anticiper il nous faudrait alors le subir en abdiquant toute possibilité d’innover.

Les changements radicaux nécessaires doivent d’ores et déjà être imaginés, pensés, exposés, et débattus.

Bref, il va falloir sortir du cadre conceptuel habituel. Ce n’est jamais simple, mais c’est aussi l’opportunité d’explorer d’autres possibles, de faire preuve d’audace et de détermination.

Pour notre part, nous sommes prêts à prendre nos responsabilités. Nous proposerons des options, débattrons de toutes propositions dans un esprit constructif, tout en ne transigeant pas sur les valeurs qui nous sont propres.

La communication des ordres du jour et des rapports plus en amont des réunion du conseil est un signal donné positif. Le travail en commission renforcé, s’il se confirme, va dans le même

sens et nous encourage dans l’idée de penser que les lignes semblent bouger. Dans ces conditions, nous pourrions plus utilement participer à un débat que nous voulons constructif.

Nos différences doivent nous permettre d’enrichir une discussion nécessaire devant l’ampleur des redéploiements à envisager. Et ne pas nous figer, les uns les autres, dans une opposition inconséquente.

Cher(e)s collègues, vous l’avez compris, nous ne nous réfugierons pas dans une posture stérile mais entendons, si cela nous est rendu possible, être les porteurs d’une vision écologiste et sociale d’un avenir qu’il nous faut imaginer ensemble.

La mobilisation de toutes et de tous est nécessaire et même indispensable. Elle suppose que l’on reconnaisse en chacune et chacun d’entre nous la capacité d’être acteur du changement qu’il nous faudra impérativement réinventer .

Nous ne sommes pas membres de la majorité, mais représentons ici, bien plus que nous même. Nous représentons toutes celles et tous ceux qui ont voté pour nous, des stéphanoises et des stéphanois que nos querelles exaspèrent souvent, et désespèrent toujours.

Jean Duverger, Conseiller municipal Génération Écologie de Saint-Étienne