Tout d’abord, je veux dire que je suis très heureux de représenter la région Rhône-Alpes pour cet anniversaire.
J’ai en effet un attachement particulier pour ce lieu dans lequel je suis venu quelques fois pour rencontrer des étudiants.

Une école d’architecture, c’est une école supérieure avec ses élèves et ses professeurs. C’est un lieu bouillonant qui ne fait pas que répondre aux sollicitations de la ville et former ses futurs cadres. C’est un lieu où l’on apprend à intervenir et où on intervient sur la ville.
Les centaines de projets d’étudiants et de ses enseignants ne restent jamais lettres mortes, ils participent du dialogue entre cette ville et ses créateurs.

Dialogue entretenu par ses publications, je pense évidement à « St Etienne Cartes et plans » mais aussi aux autres ouvrages parfois publiés avec la faculté de géographie ou sous la plume de Mario Bonilla.

Dialogue aussi parfois fort et nécessaire, comme celui sur le maintien de cette école en son quartier du centre ville pour y maintenir au moins une diversité d’activités. Ce à quoi la Région est attachée. Ici c’est une école dans la ville.

Revenons à 1971 …

Si les urbanistes ont tendance à dire que la ville évolue peu sur elle même ou du moins que son taux de renouvellement : rénovation et réhabilitation confondue n’excède guère 1% par an.
Force est de constater que les 40 ans dernières années ont été marquées par de profonds bouleversements dans le monde de l’architecture.

En 1971, on rasait encore des quartiers entiers chargés d’histoire, de vies communes partagées, d’activités …
1971, une langage tranché de la ville continuait de surgir.
Rappelons nous que 1971, c’est encore la grand période moderniste de St Etienne : Centre 2, Bergson, Montreynaud, La Cotonne. Pour ne parler que de la ville-centre.
Et pourtant ce n’est pas à vous que j’apprendrais que « L’architecture moderne est morte a Saint-Louis, Missouri, le 15 juillet 1972 a 15 h 32, ou a peu prés … »

Pour moi, ce fut François Tomas qui me l’appris et je concède avoir trouver ce moyen de le citer en ce lieu. De le citer au moins une fois, ce que je croyais devoir faire. Même si je dois concéder que nos débats de géographie urbaine furent parfois vifs.

En 40 ans, de nouvelles questions se sont posées à la ville :
– nouveaux matériaux permettant parfois de nouvelles structures,
– circulation automobile,
– limites énergétiques des modèles en cours,
– échecs sociaux, aussi, malheureusement.

En 40 ans, nous sommes passés de la charte d’Athènes à la nouvelle charte d’Athènes.
Les problématiques économiques, sociales et écologiques et leur nécessaire équilibre au sein du développement durable ont surgi. Nous devons les conduire en pleine gouvernance, ce que certains appellent la démocratie participative.

En 40 ans, plus que jamais, je crois les architectes ont été percutés par les contingences engendrées par la crise :
– coût de la construction
– étalement urbain
– nouvelles normes
– nouveaux diplomes
– crise du foncier, .

Les 40 ans prochaines années auront leur seuil de difficultés à franchir.
Mais je suis confiant parce que l’école d’architecture de st Etienne à les moyens de se renforcer, de s’étoffer, d’entrer encore plus en dialogue avec la ville, voir de développer son impertinence constructive, …

Olivier Longeon, Conseiller régional Europe Ecologie Les Verts

// Discours // 10 Octobre 2011