Actions de soutien à la politique vélo // Intervention de Germain Collombet au conseil de St-Étienne Métropole // 5 novembre 2020
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Nous nous apprêtons à délibérer sur l’appel à manifestation d’intérêt pour les usages innovants du vélo dans St-Étienne Métropole. La délibération rappelle que la métropole stéphanoise a attendu un arrêt du Conseil d’État de 2017 pour non respect des seuils de concentration des oxydes d’azote dans l’air, pour prendre enfin la mesure de l’intérêt d’une politique vélo ambitieuse. Politique qui protège la santé de nos concitoyens car, comme le rappelle encore la délibération, la pollution atmosphérique est responsable de 200 morts par an dans le bassin stéphanois.

Nous ne pouvons que saluer votre envie de développer la pratique du vélo dans notre métropole, même si là encore vous n’êtes selon nous pas assez ambitieux. En effet, vous proposer une enveloppe de 150 000 € répartis sur trois ans payé à 80 % par l’ADEME, donc un coût réduit (30 000€) pour notre collectivité. Pourquoi ne pas avoir contractualiser une enveloppe plus conséquente ? Prévoyez-vous d’augmenter l’enveloppe si les projets sont nombreux ? 

Nous avons peur que cette enveloppe soit aussi vite dépassée que celle prévue pour l’achat de vélos électriques. D’ailleurs, avez-vous mis en œuvre une politique d’évaluation du bon usage de ces vélos dans le court, moyen et long terme afin que nous puissions avoir un ordre d’idée de l’usage du vélo à assistance sur notre territoire. 

Enfin, il nous semble que vous mettez la charrue avant les bœufs. Vous espérez développer la pratique du vélo sans prendre en compte les freins à son usage. Vous devriez avant tout accroître les infrastructures. D’abord, répondre à la question de la sécurité. Déployer des arceaux ou des garages à vélos partout afin que le vol ne soit plus un obstacle. 

Déployer un véritable réseau cyclable (et non pas les bandes faites avec quelques pots de peinture) sans discontinuité et qui permettent à toutes et tous une pratique sans danger. Pourquoi ne pas avoir poursuivi ou remis en place les coronapistes alors que nous connaissons une seconde vague et que de nombreux travailleurs ne sont pas confinés chez eux ? Coronapistes qui pourraient le cas échéant préfigurées un réseau cyclable pérenne et ambitieux. 

Un autre frein à soulever est celui de l‘intermodalité entre le vélo et les transports en commun. Si vous voulez augmenter l’utilisation du vélo, vous devez prendre cette question à bras le corps. Car même si il est aujourd’hui très compliqué d’embarquer un vélo dans les transports en commun, il est encore plus complexe de trouver un lieu où le garer en toute sécurité aux abords des pôles de connexion. Le trajet domicile travail est encore trop peu fait en vélo dans notre agglomération. Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, les entreprises de plus de 100 travailleurs doivent élaborer un plan de mobilité et le transmettre aux autorités organisatrices du Plan de Déplacements Urbains. Pourquoi ne pas prendre l’exemple de Grenoble qui travailla dés 2016 avec les entreprises en labellisant les PDE en lien avec des référents mobilité. 

En bref, Monsieur le président, nous aimerions connaître vos desseins pour que notre territoire se dote d’un Plan de Déplacement Urbain ambitieux qui laisse enfin la part belle aux modes actifs et aux transports en commun bienfaisants pour la santé de nos concitoyens. 

Germain Collombet, Conseiller Europe Écologie Les Verts de St-Étienne Métropole

Une réflexion au sujet de “Actions de soutien à la politique vélo // Intervention de Germain Collombet au conseil de St-Étienne Métropole // 5 novembre 2020

  1. Pour une grande ville comme St Etienne, avoir un réseau cyclable aussi restreint est une honte
    Merci M. COLOMBET, je compte sur vous pour que les pistes cyclables soient développées

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