Biodiversité – Intervention au conseil municipal – 27 janvier 2025
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Janvier 2025. Après plus de 10 ans à la tête de la ville, à un peu plus d’un an des prochaines élections municipales, ça y est, le maire de Saint-Etienne et son équipe s’intéressent enfin à la biodiversité. Et là, pour rattraper le retard avant la prochaine échéance électorale, il faut mettre le paquet : Plan d’action en non pas 1, ni 2, mais 3 axes et même, on ressort du placard la charte de la biodiversité que Saint-Etienne Métropole propose de signer aux entreprises et organisations du territoire depuis… près de 2 ans ! Pourquoi la signer aujourd’hui seulement ? Ce branle-bas de combat serait-il l’arbre qui cache le vide ?

Possible… Car depuis votre arrivée à la tête de la ville, on ne peut pas dire que la protection de la biodiversité est votre priorité. 

Alors c’est sûr, comme à chaque fois qu’on parle biodiversité, développement durable ou écologie, vous allez nous répondre que c’est grâce à vous que les martinets à ventre blanc sont sauvés. Évidemment, les élu·es municipaux écologistes dont je fais partie se réjouissent de leur présence nombreuse sur notre territoire et nous saluons et remercions la LPO pour son action et son engagement. Tout avait été réfléchi et documenté, ça aurait été dommage de s’en priver.

Préserver la biodiversité est un objectif vaste et essentiel pour notre avenir commun. Il ne peut être réduit à la protection d’une seule espèce d’oiseaux. Pour y répondre, il faut réellement redonner toute sa place à la nature en ville, et pas seulement dans des espaces fermés. L’hypercentre de Saint-Etienne souffre de trop de minéral, qui n’a fait que se renforcer au cours de vos mandats. Le végétal doit se contenter d’espaces clôturés ou périphériques. Il est vrai que pour vous et votre équipe, les espaces végétalisés constituent, je cite, des “espaces de respiration”. A vous entendre, pour les usagers comme pour la faune, la ville devrait donc se pratiquer en apnée, et il faut atteindre un parc ou un jardin pour espérer reprendre de l’oxygène.

Ce n’est pas la vision que nous défendons. C’est l’aménagement tout entier de Saint-Etienne qu’il faut repenser. Et tout est là, à portée de main. L’étude Trame Verte et Bleue a livré ses conclusions dès 2017. Mais constater, c’est bien ; agir, c’est mieux. Le schéma d’aménagement pour la Nature en ville est posé sur une jolie carte, mais pas ou presque de réalisation concrète depuis. Ah si ! 2 aménagements pour mieux relier la voie verte en 2019, il y a donc plus de 5 ans… C’est dire s’il vous faut racler les fonds de tiroirs pour trouver des réalisations écologiques depuis votre arrivée.

Heureusement, le riche tissu associatif stéphanois, par l’engagement de leurs équipes, en grande partie bénévoles, assure la protection et le développement des espaces naturels et de la biodiversité. Pourtant, on ne peut pas dire que vous le leur rendez bien, vu le traitement que vous réservez aux associations et les baisses drastiques de leurs subventions. Vous avez beau jeu de mettre en avant le travail de l’association du Bois d’Avaize par exemple, alors que leurs demandes de subvention sont étudiées quand bon vous semble. Quel dommage que les accès à ce bois ne soient pas améliorés et qu’il ne soit pas plus mis en valeur !

Dans ce plan pour la biodiversité, vous rappelez que les citoyens réclament un cadre de vie apaisé, plus en relation avec la nature, qu’ils en ont fait état lors des réunions publiques et les concertation du projet urbain. Comment pourrait-on croire qu’à l’avenir, vous pourriez écouter l’avis des habitant·es ? Ceux et celles qui ont participé aux réunions de concertation le rapportent systématiquement : vous entendez, mais vous n’écoutez pas. Vous mettez ensuite un aménagement absolument pas en accord avec les demandes des participant·es. La place Waldeck-Rousseau en est l’exemple criant : elle est devenue, par vous, un immense parvis aseptisé. Plus de jeux pour les enfants, plus de végétaux bas. Seuls les arbres centenaires ont été conservés, fort heureusement. Mais c’est insuffisant. Un tel budget pour ce résultat…

Votre plan est une succession de promesses que vous ne tiendrez pas, j’en veux pour preuve les promesses de campagne non-tenues depuis 2020, et que vous ressortez aujourd’hui. A un an de la prochaine échéance, ce plan n’est pas un plan pour sauvegarder la biodiversité, c’est une tentative désespérée pour conserver votre siège.

Julie Tokhi, conseillère municipale écologiste de St Etienne

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