Cette année, le budget n’échappe pas à la règle. Il est conforme à ce que le débat sur les orientations budgétaires laissait présager.
C’est un budget sans surprise : certes, il n’y a visiblement pas de hausse de la fiscalité pour les Stéphanoises et les Stéphanois. Néanmoins, la hausse décidée par la métropole, elle, est bien réelle. Et les contribuables, eux, sont bien les mêmes.
Ceci posé, le budget de la ville s’établit à un montant de près de 320 millions d’euros, en progression de 3,8% par rapport à celui de l’année dernière. Les dépenses et les recettes s’équilibrent grâce à un recours à l’emprunt de 24 Millions d’euros soit une progression de 4,52 millions d’euros,(+ 23%) par rapport au 19,51 millions de 2021. Il faut mettre ce chiffre en perspective de la progression de l’épargne nette estimée, qui elle progresse de 2,82 millions d’euros.
Notons que la réévaluation des bases décidée par le gouvernement (+3,4%), vient opportunément amplifier le produit fiscal liées aux transactions immobilières. Elle permet de conforter opportunément les recettes de 5 Millions.
Pour le reste rien de particulier. Les ressources sont identifiées et les dépenses réparties conformément aux propositions évoquées lors du débat des orientations budgétaires. Sans changement notable d’un exercice à l’autre. Le monde de demain n’est toujours pas au goût du jour.
L’élaboration du BP est toujours un exercice délicat de prospective. Mais particulièrement cette année. Alors que la crise sanitaire semble s’éloigner, les conséquences de la guerre en Ukraine commencent à impacter, elles aussi, les dépenses des ménages comme de l’institution.
Les Commissions d’appels d’offres voient se succéder des demandes pressantes et justifiées de réajustement à la hausse des prix initialement prévus, et des pénuries sont même à redouter.
Dans ces conditions, bien que cela soit difficile, il faudra, le cas échéant, prévoir de réduire la voilure en matière d’investissement, et imaginer pouvoir possiblement les réorienter. Les dépenses de fonctionnement vont voir leurs coûts progresser et il sera indispensable de les financer.
Il faudra donc obligatoirement arbitrer entre des projets du fait des circonstances.
Quels seront-ils ? Des choix douloureux devront être fait . Pour notre part nous demandons à ce que cela ne soit pas au dépend de la nécessaire et urgente adaptation de la ville aux contraintes climatiques à venir. Le dernier rapport du GIEC paru le 28 février dernier est sans nuance. Il n’est plus temps de surseoir, il est temps de se préparer aux conséquences de nos inconséquences.
Cela doit se traduire par la recherche systématique d’économies d’énergie, la relance de la production d’énergie sur notre territoire, avec une priorité donnée aux énergies renouvelables, une végétalisation accrue de l’espace urbain pour lutter contre la hausse des températures, une aide et un accompagnement renforcés aux Stéphanoises et aux Stéphanois pour améliorer l’isolation thermique de leurs habitations, entre autres choses…
Il en va du maintien de leur reste à vivre face à une hausse spectaculaire du coût des énergies fossiles.
L’équation à résoudre sera délicate, mais la nécessité de se projeter dans un futur périlleux ne laisse place à aucune hésitation, nous devons cela aux futures générations.
Pour le groupe « Le temps de l’Écologie », vous l’avez compris, cette obligation n’est pas remplie par ce qui nous est proposé. On reste arc-bouté sur une vision dépassée de la réalité, sur un déni des changements en cours. Dans ces conditions, nous voterons contre l’adoption de ce budget.
Enfin, je ne veux pas terminer cette intervention sans évoquer l’initiative que vous avez prise, de lancer une réflexion sur la mise en place d’un budget vert.
Cette démarche, que nous appelions de nos vœux, nous semble des plus opportune dans les circonstances particulières évoquées plus haut.
Ce sera le moyen d’assurer une meilleur cohérence d’ensemble des politiques municipales, tout en permettant d’en évaluer les effets, et bien sûr le cas échéant de les amender si nécessaire.
Jean Duverger, Conseiller municipal Génération Écologie du groupe Le temps de l’écologie