Le budget que vous nous présentez est sans surprise. Il décline votre parti pris de ne pas augmenter la fiscalité quoiqu’il arrive, ce qui se traduit par une cure d’austérité drastique.
Nous avons évoqué la nécessité d’investir dans toutes les actions qui permettraient de générer des économies de frais de fonctionnement. Sans que vous optiez pour une telle priorisation.
Les mesures qui préservent l’environnement concourent à diminuer les coûts de fonctionnement. Aujourd’hui, en urgence, vous tentez de combler le retard pris dans les économies d’énergie, la production d’énergie.
Vous êtes contraint de recourir à l’emprunt au plus mauvais moment. Le recours à l’emprunt devient de plus en plus onéreux du fait de l’augmentation des taux dans un contexte de forte inflation.
Cette option a déjà été la vôtre en 2022, on était passé de 11, 952 millions d’euros en 2021 à 24,03 millions. Cette année, on monte à 28,6 millions. Le recours à un endettement amplifié va alourdir largement la charge de la dette, il y a de quoi être inquiet pour la suite.
Cet alourdissement a lieu au moment où les dépenses de fonctionnement flambent. Cela se traduit par une baisse de l’épargne brute qui passe de 31,318 millions d’euros en 2022 à 25,4 millions en 2023. Ce qui impacte directement le montant de l’épargne nette qui s’établit à 3 millions en 2023, au lieu des 8,951 constatés en 2022. L’augmentation de la charge de remboursement de la dette est passée par là.
Votre entêtement à ne pas augmenter la fiscalité, quoiqu’il arrive, va toucher là son extrême limite. Une épargne nette de 3 millions ne laisse pas de marge de manœuvre.
L’émergence d’une nouvelle logique est possible, puisque vous avez repris une proposition que nous avons faite pour le démarrage d’une réflexion autour d’un budget vert.
La dernière réunion à laquelle nous avons participé remonte à novembre. Depuis, il semble que la démarche ait pris du retard. Nous espérons que dans ces circonstances, elle ne sera pas oubliée. Elle peut permettre de voir émerger une cohérence nouvelle, articulée autour des principes réaffirmés du développement durable.
Les écologistes appellent de leurs vœux ce nouveau mode de comptabilité. Elle intègre pour chacune des actions son impact social et environnemental. Elle permet de mettre l’accent sur ce qui compte vraiment. C’est la possibilité ouverte de sortir d’une logique de silo et d’éviter des contresens très pénalisants.
Car, en l’état, il est très difficile de comprendre votre logique. La présentation fragmentée de ce rapport, sans aucune comparaison possible avec les exercices antérieurs, manque de lisibilité.
L’évaluation des politiques que vous menez est rendue impossible sans objectifs clairement fixés, ni indicateurs qualitatifs, ni quantitatifs, qui permettent d’en suivre l’exécution. La démarche dans ce domaine, où en est elle, elle aussi ?
Nous n’allons pas alourdir inutilement le débat en accumulant des chiffres et des montants. Nous demandons que vous fassiez de l’adaptation de la ville au changement climatique la priorité absolue de votre action.
Le tout dernier rapport du GIEC est alarmant à cet égard . Il accuse les instances politiques de ne pas assumer leurs responsabilités devant un phénomène établi et maintenant inéluctable.
Faites-le mentir et démontrez que vous n’êtes pas, vous aussi, dans le déni. Une ville plus verte, plus tempérée, plus accessible à toutes et tous, avec moins de voitures et plus de pistes cyclables, une ville économe en énergie et en eau, une ville où il fera bon continuer à vivre, malgré les dangers à venir. Une ville où la priorité sera donnée à l’amélioration de la vie quotidienne, voilà ce à quoi les Stéphanoises et les Stéphanois doivent pouvoir légitimement aspirer. Voilà l’attractivité à laquelle nous aspirons.
Il faut faire de notre ville une ville résiliente et rattraper le retard accumulé.
Nous doutons que ce budget y contribue et nous voterons contre son adoption.
Jean Duverger, conseiller municipal Génération Écologie de St-Etienne du groupe Le temps de l’écologie