L’examen du Compte Administratif 2020, à ceci de particulier qu’il met en évidence la façon dont la métropole a affronté les aléas liés à la crise sanitaire. Au lendemain du premier tour des élections municipales, une parenthèse forcée a été imposée à tout le monde.
Le 16 mars au soir, un confinement strict a été adopté. La crise sanitaire a bousculé toutes les prévisions établies.
Et il a fallu réinventer notre façon de faire. La crise a bousculé nos habitudes en obligeant à une adaptation rapide, à réagir devant l’inattendu.
Et de fait, l’exécution de projets d’investissement a été reportée, permettant aujourd’hui de pouvoir mobiliser le plus vite possible des ressources laissées ainsi disponibles.
Les restes à réaliser sont importants et permettent de « réamorcer la pompe » d’une activité économique très affectée par la crise sanitaire.
La question est de savoir comment on oriente l’investissement à venir, et aussi comment on oriente ou réoriente nos dépenses de fonctionnement, bref, comment on prend en compte les enseignements de cette crise.
Il est urgent de penser à bâtir le monde de demain. Les informations diffusées hier par le GIEC sont sans surprise. Le changement climatique qui s’inscrit de façon de plus en plus flagrante dans notre quotidien ne laisse pas place au doute. Il faut anticiper les conséquences de nos inconséquences.
Alors au lieu d’évoquer des chiffres, ce que j’ai déjà fait précédemment, et que d’autres vont se charger de faire, je veux insister sur les conditions dans lesquelles on doit utiliser les fonds mis à notre disposition.
On doit imaginer les conséquences sur le climat de toutes nos dépenses. L’estimation en terme d’émissions de CO2 de notre budget doit être réalisée au plus vite, d’autres collectivités le font déjà, pour connaître comment nos dépenses concourent ou non à l’augmentation ou à la diminution des émissions de GES(Gaz à Effet de Serre).
Nous devons imaginer mettre en œuvre autrement le plan de relance. S’il est indispensable, ce que nous ne contestons pas, il doit intégrer des « conditionnalités » prenant en compte cette dimension. Elles ne doivent pas être perçues comme des contraintes, mais comme l’expression de notre responsabilité éclairée. Continuer comme si de rien n’était est le meilleur moyen d’accélérer l’arrivée d’événements graves que nous serons dans l’incapacité de pouvoir affronter.
Nous ne pouvons pas ne pas réinventer notre façon de penser. Ce qui se joue actuellement et qui est annoncé depuis très longtemps déjà, nous oblige.
Alors nous suggérons de mettre très vite en place les outils adéquats pour permettre cette révolution des mentalités.
La seule approche financière est caduque. L’évaluation de nos actions doit se faire en prenant en compte d’autres critères et surtout en veillant à évaluer leurs effets. Chacune de nos politiques doit être définie avec des objectifs et les indicateurs qui permettent d’en suivre le déroulement, et d’en adapter les effets au vu des résultats obtenus.
Bref nous demandons qu’une approche qualitative soit adoptée pour optimiser les effets concrets de nos politiques.
Nous avons déjà évoqué le sujet, lors du débat qui a précédé le vote du budget 2021, et M. le Président, avait alors publiquement admis que c’était une idée à creuser. Il nous avait alors assuré que nous serions associés à cette démarche, ce à quoi nous avions répondu : Chiche … Mais depuis plus de nouvelles…
Vous le voyez, nous sommes prêts à relever ce défi, celui d’un changement radical de mode de faire. Nous ne doutons pas que vous aussi y soyez prêts encore que nous puissions commencer sérieusement à en douter…Il est temps d’inscrire enfin dans la réalité la détermination dont vous faites montre dans votre discours.
Dans ces conditions, on pourra penser que la crise sanitaire a aussi été un déclencheur salutaire pour prendre en compte toute la dimension des défis que nous impose de relever le bouleversement climatique à venir.
Jean Duverger, conseiller métropolitain Génération Écologie de St-Etienne