Le Compte de Gestion et le compte administratif 2021 sont sans surprise. Ils rendent compte d’une gestion budgétaire appliquée, sans priorité décisive affichée.
On assiste à la lente érosion des marges de manœuvre qui s’amenuisent comme évoquée lors de mon intervention du mois mars à l’occasion du vote du budget primitif. L’épargne nette diminue, très faiblement, j’en conviens, (- 0,28%) mais elle ne progresse plus.
On ne peut pas indéfiniment ne pas augmenter les impôts alors que les dotations de l’État baissent, et faire face aux nouvelles dépenses issues d’une situation sanitaire exceptionnelle, et d’une situation internationale des plus instable.
Les conséquences d’une reprise rapide de l’inflation se font d’ores et déjà sentir. Les prix des biens et des services s’envolent, le nombre croissant des avenants pour hausse des prix qui sont examinés en Commission d’Appel d’Offres l’atteste sans conteste possible. Et les contrats négociés pour l’achat d’énergie vont devoir être renégociés dans une perspective de très forte hausse.
Nous le redisons aujourd’hui il faut se préparer à réviser drastiquement nos priorités, en privilégiant, la solidarité indispensable au bien être de nos concitoyennes et concitoyens, et à la recherche urgente de tout moyen permettant de faciliter l’adaptation de notre ville au changement climatique à l’œuvre de manière aujourd’hui, très perceptible.
Cela va se traduire par une hausse de la section de fonctionnement pour ne pas faire supporter aux plus démunis une augmentation des tarifs des différents services que propose la municipalité. Je pense aux tarifs des cantines scolaires par exemple.
Et à des choix drastiques à faire dans la section d’investissement, en privilégiant tout ce qui doit rendre la ville plus résiliente. Tout ce qui permettra de réaliser des économies d’énergie, de faire baisser la température « intra-muros ». Je pense aux travaux d’isolation, à la végétalisation, à la réduction du trafic routier, à l’amélioration des dessertes des transports publics, etc.,
Or, la décision modificative qui nous est proposée, qui intègre les restes à réaliser, et l’épargne nette, est de ce point de vue, pour être charitable, une décision modificative qui ne modifie rien de manière radicale. Mais bon…
En janvier 2021, lors du débat sur les orientations budgétaires, Monsieur le maire, avait réagi à nos suggestions concernant la nécessaire priorisation des choix budgétaires à réaliser en nous invitant à participer à l’élaboration d’un « budget vert ».
Un an plus tard, comme nous nous y étions engagés alors, nous y collaborons et espérons que la démarche entreprise sera décisive pour changer de logique. Passer d’une approche de pure gestion avec une analyse « courtermiste », dépense/recette, à une approche intégrant prioritairement les conséquences des différents choix de dépenses sur les émissions de CO2 ce n’est pas simple. Cela permettrait de se donner des objectifs, de bâtir ensemble les indicateurs qui permettraient d’en suivre efficacement la réalisation ou non, et d’imaginer le cas échéant, les correctifs à y apporter.
C’est une urgente priorité.
Le changement climatique traité par le déni par une majorité de la population jusque là est bel et bien à l’œuvre.
Après une période de sécheresse exceptionnelle qui dure depuis l’automne 2021, nous avons connu une période de canicule précoce, particulièrement éprouvante pour tout l’écosystème, humains, animaux et végétaux compris.
Et si une séquence orageuse est venue apporter un peu d’eau, les dégâts occasionnés par la grêle sont de plus en plus effrayants.
Nous sommes en retard, très en retard même par rapport à ce qui est mis en œuvre en France et en Europe pour préparer les villes à s’adapter à l’élévation constante et rapide des températures avec toutes les conséquences néfastes que cela induit. Notre ville doit entrer dans cette logique et mobiliser les services municipaux et la population autour d’objectifs que l’actualité nous permet de qualifier de vitaux. Espérons que la démarche entreprise l’y aidera et vite !
De toute manière, mieux vaut tard que jamais. Cela pourra aussi nous permettre de bénéficier des différentes expériences réussies en la matière et d’ainsi d’aller plus vite en besogne, si vous décidez enfin à ne plus tergiverser.
Jean Duverger, Conseiller municipal Génération Écologie du groupe Le temps de l’écologie