Le compte administratif est le reflet exact de ce qui a été effectivement reçu et dépensé durant l’année écoulée. Ces données sont connues par vos équipes lors de l’élaboration du budget de l’année à suivre. Cela vous permet de prendre appui sur “ l’effectivement ” réalisé pour élaborer le Budget Primitif de l’année à venir.
Une autre remarque préalable, la déclinaison du compte administratif par direction gagnerait beaucoup en clarté si les rubriques restaient dans le même ordre d’une année sur l’autre pour faciliter les comparaisons. Et si la disparition ou l’apparition d’une nouvelle rubrique était signalée. Les périmètres modifiés d’une année sur l’autre rendent difficile, voire impossible l’évaluation des politiques menées. Ce qui est regrettable pour pouvoir émettre un avis éclairé sur l’exécution du budget de la ville.
Nous réitérons notre demande d’être informés de ces données en temps réel, afin de pouvoir mieux comprendre ce qui sous-tend, effectivement, la construction du Budget primitif.
Ceci posé, on comprend à la lecture du compte administratif 2023, la hausse brutale de 15 % de la fiscalité que vous avez décidé d’appliquer, pour restaurer une épargne nette qui sans cela aurait disparue.
Mais pourquoi ne pas avoir anticipé, comme nous, écologistes l’avions suggéré pour éviter une hausse aussi brutale ? Pourquoi ne pas avoir investi dès le début du précédent mandat, massivement dans des travaux d’isolation, des équipements de production d’énergies renouvelables alors que les taux des emprunts étaient au plus bas ? Les données disponibles à l’époque étaient pourtant sans équivoque possible. Cela aurait permis de diminuer nos frais en ce qui concerne les fluides énergétiques nécessaires au bon fonctionnement de notre cité. Et par là même de maintenir notre épargne nette par d’autres moyens qu’une hausse aussi brutale de la fiscalité. Augmenter les impôts ce n’est pas en soi une mauvaise chose, faut-il encore savoir à quoi cela sert réellement. Cela aurait démontré une capacité d’anticipation qui, semble t-il, n’est pas votre fort.
La gestion d’une mairie comme la nôtre nécessite que l’on définisse collectivement la manière d’assurer la sécurité et la qualité de vie de nos concitoyennes et de nos concitoyens. Une prise en compte prioritaire du défi climatique s’impose. Une vision en surplomb, une prise de recul est nécessaire pour pouvoir anticiper. L’anticipation que j’évoque ici nous l’avons souvent et depuis longtemps appelée de nos vœux. En ce qui concerne l’alimentation en eau, la maîtrise des températures dans le centre-ville, le développement des pistes cyclables, l’isolation des bâtiments, notamment.
Le budget vert dont nous avons été les premiers à demander la mise en œuvre en début d’année 2021 et que nous avons souhaité contribuer à faire émerger va dans le même sens. Il permet de ne pas rester au niveau de la simple approche financière mais d’en évaluer les conséquences sur la vie quotidienne de nos concitoyens, et plus encore en ce qui concerne les émissions de Gaz à Effet de Serre. Il doit permettre de rendre les arbitrages budgétaires et les choix qui en découlent en fonction de leurs conséquences sur le climat.
Faire, comme vous l’avez entrepris, un état des lieux récapitulatif à partir des comptes administratifs des années passées de la ville, c’est déjà ça. Maintenant il faut aller plus loin, et intégrer cet aspect dans la construction même du prochain budget lors des arbitrages qui sous tendront son élaboration.
Ce parti pris posture est repris dans de nombreuses villes et même élargi dans certaines d’entre elles qui choisissent d’établir en complément, une cartographie de l’ensemble des risques auxquels elles sont exposées de manière prévisible ou probable. Les premiers risques identifiés par la Ciat (Conférence des Inspecteurs et Auditeurs Territoriaux) sont par ordre d’urgence à traiter :
- Le dérèglement climatique ;
- La déplétion des ressources naturelles ;
- La cyber-malveillance ;
- Etc.,
Cela permet de hiérarchiser les projets, d’établir des priorités par une vision élargie à d’autres champs que celui du seul aspect environnemental.
Sa mise en œuvre que nous souhaitons la plus rapide et la plus pertinente possible sera un outil, bientôt considéré comme indispensable. Couplé à l’évaluation effective des politiques définies et menées par la collectivité, ce que vous avez semble-t-il renoncé à faire, il permettrait une gestion transparente que nous appelons de nos vœux. Et que nous ne manquerons pas de mettre en œuvre dès que nous serons en charge, à notre tour, de l’administration de notre ville.
Nous profitons de l’occasion pour vous demander si vous avez fait procéder ou non à une analyse de l’exposition aux risques assurables de notre collectivité, comme nous vous l’avions suggéré ?
Nous ne mettons pas en cause la qualité du constat, mais la non prise en compte des urgences qu’il révèle confirme notre critique d’une gestion au jour le jour faite plus de coups médiatiques que d’une construction concertée et pertinente d’une ville résiliente capable d’affronter les défis de demain.
Dans ces conditions, nous aurions voté contre.
Jean Duverger, conseiller municipal Génération Écologie du groupe Le temps de l’écologie