Les comptes présentés mettent en évidence la grande prudence avec laquelle sont gérées les finances de notre collectivité. Le BP 2023 prévoyait une épargne nette de 15,1 M d’euros et le réalisé ressort à 45,2 M d’euros, presque le triple de ce qui était prévu initialement !
Une épargne nette c’est, dans son évolution positive, un indice de bonne santé financière quand il s’agit de finances locales. Encore que, comme dans toutes choses, cela dépend de ce que l’on en fait !
Le plan de relance appuyé sur un pacte financier et fiscal de 2021 est beaucoup plus coûteux que prévu.
Le recours massif à l’emprunt, malgré l’épargne nette en forte progression, pèse sur l’équilibre à venir de nos budgets. On n’emprunte plus à moins de 1% comme au début de la séquence, mais à près de 4%.
Quand le contexte change radicalement et c’est le cas, il faut s’adapter le plus vite possible pour éviter la sortie de route.
Et justement, ce réajustement nécessaire, dont nous ne doutons pas que vous l’envisager avec sérénité, qu’en est-il ?
La réunion du 11 juin 2024 du bureau exécutif avait semble t il cette question à l’ordre du jour ? Sur quelle étude évoquée lors de la commission des finances par M. Julien avez vous appuyé vos raisonnement et vos arbitrages ? Qu’en est-il advenu ? Avez vous pu trancher et choisir ou non ce qu’il faut abandonner, réorienter ou imaginer pour que notre collectivité puisse plus sereinement envisager d’affronter les défis annoncés.
Mais là on se rend compte que l’on est très mal équipé pour savoir où il faut investir et comment ?
Les écologistes demandent, depuis le début de cette mandature, que l’on adopte deux mesures importantes. Tout d’abord, la mise en œuvre d’un budget vert, que d’ailleurs, la dernière loi d’orientation financière a érigée en obligation sous forme d’une annexe au compte financier de l’année écoulée. Nous l’avions demandé dès 2021. La ville de Saint-Étienne, dont le maire était encore président de plein exercice de la métropole, a accédé à cette demande et a commencé à la mettre en œuvre en 2022.
La mutualisation des services financiers devrait nous permettre de bénéficier de l’expérience d’ores et déjà acquise dans cet exercice nouveau mais très utile. Très utile en ce qu’il permet de ne plus arbitrer qu’en fonction d’une approche strictement financière ce qui vous en conviendrez peut aider à faire des choix plus éclairés.
La deuxième c’est bien sûr l’évaluation qualitative et quantitative de nos politiques. Cela veut dire que lorsqu’elles sont lancées elles doivent être accompagnées d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs qui permettront d’en suivre l’application sur le terrain. Et de prendre, des mesures correctives qui permettent d’atteindre les objectifs initialement fixés ou le cas échéant de les réajuster. Cela aurait le grand avantage de pouvoir travailler dans une plus grande transparence vis à vis de nos concitoyennes et concitoyens et de l’ensemble des membres du Conseil métropolitain. .
Enfin il semble qu’il serait opportun, de mettre en place une cartographie des risques de notre collectivité. Rien de révolutionnaire, cette approche est déjà à l’œuvre dans de nombreuses collectivités. Elle contribue comme les deux autres propositions à intégrer une vision « anticipatrice » éclairée pour préparer et armer notre collectivité face aux défis qui s’annoncent.
La CIAT ( Conférence des Inspecteurs et Auditeurs Territoriaux) en a identifié dix, les trois premiers en sont : Le dérèglement climatique, La déplétion des ressources naturelles, La cyber-malveillance.
La situation deviendrait vite préoccupante si l’on campait sur un PPI rendu caduc de part le changement drastique du contexte économique, climatique et social que nous connaissons aujourd’hui. Gouverner c’est prévoir et les alertes lancées en amont de cette séance du conseil métropolitain par notre vice-président aux finances ont été opportunes, mais sur quoi cela va t il pouvoir déboucher ? Comment allez-vous procéder pour réaliser les arbitrages nécessaires ?
L’alignement des chiffres, aussi sincère et exhaustif qu’il soit, prend du sens lorsque l’on se met en surplomb pour pouvoir en analyser les finalités et les opportunités en fonction d’urgences qu’il est essentiel de prioriser. Et surtout quand on en analyse l’évolution dans le temps, trois exercices semblent à cet égard un minimum. L’approche strictement comptable est certes nécessaire, mais insuffisante pour se forger une opinion.
Vous l’aurez compris, une fois le constat posé, et dont nous n’avons jamais remis en cause la sincérité, il est temps d’agir pour que les besoins essentiels de nos concitoyen·nes et de nos concitoyens soient préservés. Je pense à l’approvisionnement en eau, bien sûr, mais aussi aux besoins alimentaires. J’imagine qu’il faille aussi revoir et actualiser les plans de sauvegarde de toutes nos communes, en regard des effets du changement climatique à l’œuvre et dont nous sommes les témoins souvent impuissants faute d’anticipation, alors qu’ils sont portés d’ores et déjà à notre connaissance. Ne pas agir lorsque l’on ignore un risque est pardonnable, ne pas agir alors que cela est connu et avéré c’est coupable.
Je n’ai pas voulu rajouter des chiffres aux chiffres, mais nous voulions, écologistes représentés à la métropole, faire émerger des solutions plutôt que des anathèmes, des pistes de réflexion à partager plutôt que des échanges stériles. Les trois pistes évoquées plus haut peuvent nous y aider.
Nous nous revoyons le 3 octobre je crois, , souhaitons qu’à cette date nous sachions prendre de la hauteur pour décider judicieusement des arbitrages à rendre pour ne pas injurier l’avenir.
Jean Duverger, conseiller Génération Écologie de St-Etienne Métropole