Le rapport que nous nous apprêtons à voter porte sur le conseil local de développement. Cet outil, véritable lieu d’expertises plurielles , diversifiées et forces de propositions est un levier de la démocratie participative. Malgré tout, nous vivons une période de grande défiance vis-à-vis du politique mais surtout, et ce qui est plus inquiétant, une défiance vis-à-vis de la chose publique. Nous pensons à l’instar de la Coordination Nationale des Conseils de Développement que ce contexte est propice à repenser la démocratie participative à l’échelle intercommunale. En effet, alors que la commune reste l’échelon fondamental de la démocratie grâce à sa proximité, l’intercommunalité est malade d’un déficit démocratique. Combien de nos concitoyens ne connaissent pas le rôle, pourtant de plus en plus important, de notre Etablissement Public de Coopération Intercommunale dans leur vie quotidienne. Nous, élus de nos communes et de notre métropole, nous avons le devoir de redonner l’envie de faire ensemble, de vivre ensemble. Nous devons faire revenir les « indifférents », « les désabusés » de la politique, les décrocheurs vers la chose publique. Et mes amis écologistes et moi même pensons que seul, malgré toutes ses qualités, le conseil local de développement ne peut pas y pourvoir. A l’exemple du Conseil de Développement d’Aix-Marseille qui s’est questionné sur la représentativité de la diversité de la population en son sein, nous devons en faire de même.
La Coordination Nationale des Conseils de Développement dans un rapport pose les mêmes questions que nous et apportent quelques pistes de réponses que je vous livre ici.
Un premier levier pour faire revenir notamment les jeunes vers la démocratie est l’utilisation des outils numériques. De nombreuses intercommunalités comme Bordeaux ou Strasbourg se sont dotés de véritables plates-formes de co-construction des politiques publiques à l’échelle de leur métropole.
Bien sûr, nous n’avons pas d’illusion sur la démocratie du clic et elle doit s’accompagner de véritables lieux d’échanges et de dialogues. Le Conseil de Développement en est un mais il a ses limites. Les conseils locaux de développement de Lille ou Nantes, on fait le choix d’ouvrir la participation aux simples citoyens. Qui ont leur place en tant que véritable expert d’usage de leur territoire.
Et enfin, la piste la plus souvent évoquée reste le budget participatif à l’échelle intercommunal. Cher collègues, si vous êtes sceptiques à cette idée, allez voir ce que fais Metz depuis plus d’un mandat, mais également aux travaux universitaires comme Antoine Bézard ou Loïc Blondiaux qui montrent comment les budgets participatifs ont recréer un dynamise démocratique sur les territoires où ils sont mis en œuvre.
Certes, comme le rappelle l’article L5211-10-1 du code Général des collectivités territoriales, il n’est pas de notre ressort de dicter le fonctionnement du Conseil de Développement, par contre comme le rappel ce même article, nous avons le pouvoir de le saisir de toutes les questions qui touche notre Métropole. Je vous propose chers collègues, de demander au Conseil de Développement de réfléchir à la re-dynamisation de la démocratie participative à l’échelle métropolitaine.
Collombet Germain
Président du groupe « Le Temps de l’écologie »
Élu écologiste à la mairie et à la métropole de Saint-Étienne