Conseil de Saint-Étienne Métropole du 22 mai 2025 – Plan de mobilité de Saint-Étienne Métropole
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Le Plan de Mobilités qui nous est présenté aujourd’hui est le fruit d’un travail de longue haleine, qui a demandé la mobilisation de nombreux acteurs et actrices du territoire. Au nom des écologistes stéphanois, je tiens à saluer le travail mené par les services et les bureaux d’étude. Il nous faut aussi remercier l’ensemble des citoyens et citoyennes qui ont apporté leur contribution lors des phases de concertation, ainsi que les associations spécialisées, représentantes des usagers, qui se sont pleinement investies et ont su proposer, ensemble, des solutions innovantes et pragmatiques. Il était attendu, d’autant que le dernier Plan de Déplacement Urbain date de plus de 20 ans. 

Alors bien sûr, ce Plan de Mobilités va permettre d’améliorer considérablement la qualité des mobilités sur le territoire de Saint-Étienne Métropole. La question est : est-ce que cela sera suffisant pour répondre aux enjeux actuels et à venir ?

Par exemple, sur le plan des mobilités dites douces, ou actives selon le point de vue, l’objectif de 200km de pistes cyclables d’ici 2035 pourrait paraître tout à fait louable, en particulier vu l‘état actuel du réseau cyclable. Mais si on compare aux données d’une Métropole de taille similaire à la nôtre, on voit que la Métropole de Grenoble, elle, jouit déjà de 450 km de pistes cyclables. Donc autant dire que d’ici 2035, nous serons toujours très en retard. Pourtant, le développement de ces infrastructures a permis de réduire significativement l’usage de la voiture. Nous devons donc accélérer nos efforts.

Pour ce qui est des Véli’Vert, leur déploiement reste insuffisant face à la demande. Non seulement Saint-Étienne Métropole devrait se doter de plus de vélos électriques, mais elle devrait aussi se doter en complément de vélos classiques, de plus de vélos disponibles en location longue durée. Le besoin est là, d’autant que c’est un moyen de déplacement très accessible financièrement.

A la lecture de ce Plan de Mobilités, on se rend vite compte que malgré les engagement et la volonté affichée, la part belle reste encore trop souvent à la voiture. Dommage qu’il n’y ait pas plus de propositions concrètes pour le covoiturage, qui a fait ses preuves dans d’autres métropoles comme Grenoble ou Lyon. La création de voies réservées au covoiturage pourrait considérablement limiter l’autosolisme, surtout en période de crise énergétique.

Autre point : pour fluidifier le trafic, il est envisagé d’homogénéiser les vitesses limites, de développer les vitesses régulées. On aurait pu faire le choix d’évoluer vers des vitesses contrôlées et variables selon l’encombrement. A Lyon, les résultats sont là : c’est 30 % d’encombrements en moins.

En ce qui concerne le réseau routier, le projet d’un anneau de rocade plus performant doit être examiné avec vigilance. La question de l’impact sur les riverains doit être priorisée. Pas sûre que ce soit le cas quand le projet consiste en des 2 x2 voies, des échangeurs ou de l’information dynamique. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer la fluidité pour les automobilistes, mais aussi de respecter la qualité de vie des habitants. On ne peut pas se satisfaire d’une baisse de 3 pauvres dB, et pour seulement 30 000 habitants. 3 dB, ce n’est pas une baisse significative.

Concernant la qualité de l’air et le bruit justement, le rapport indique que la population exposée à des niveaux élevés se trouve principalement à proximité des infrastructures routières, les entrées de ville… A Saint-Étienne, les 3 petits points, c’est le Cours Fauriel, le boulevard Fauriat, le boulevard urbain, la Grande Rue au niveau de Charcot ou de Bergson. Il me semble que peu de réflexions sur le sujet ont été menées dans le cadre de ce Plan de Mobilités pour réduire cette pollution sonore et atmosphérique. Nous devons agir concrètement pour limiter ces nuisances et améliorer le quotidien des riverains.

Sur le volet ferroviaire, le Plan de Mobilités se contente d’une amélioration marginale, avec la promesse de dessertes TER directes entre Saint-Étienne et Lyon. Cependant, où est l’ambition réelle ? Nous devons revendiquer le retour du TER sur certains territoires de la région, comme par exemple la voie vers Dunières ou d’autres axes. C’est en renforçant notre réseau régional que nous permettrons à une plus grande part de la population de Saint-Étienne Métropole de circuler en train, et donc en transport en commun.

Nous pensons que le Plan de Mobilités doit aller au-delà de simples ajustements. Il faut une politique plus ambitieuse. Nous devons accélérer les efforts pour offrir aux habitantes et aux habitants des alternatives crédibles et accessibles. Nous devons repenser nos modes de déplacement, favoriser le vélo, le train, le covoiturage, réduire la dépendance à la voiture individuelle et accompagner cette transformation en cours.

Julie Tokhi, conseillère métropolitaine écologiste

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