
Aujourd’hui, 31 Mars 2025, nous sommes à moins d’un an de l’échéance des prochaines élections municipales. L’examen du budget est l’occasion de mettre en évidence ce qu’a été la gestion municipale pendant plus de onze ans. Une succession de velléités non assumées.
La désignation d’un conseiller municipal délégué à l’évaluation en début de mandat aurait dû déboucher sur une plus grande transparence des choix de la municipalité. Il n’en a rien été. M. Guarinos a fini par démissionner comme près de la moitié de votre liste, 24 personnes.
Le budget primitif 2025 est présenté sans qu’il soit fait référence à aucune évaluation des politiques mises en œuvre.
Comme d’habitude, impossible d’avoir une vision synthétique de vos choix. Le rapport présenté ne permet pas de se rendre compte de leurs évolutions, de leurs impacts réels dans le temps. Trois années comparées aurait été une bonne façon de faire. Nous disposons au mieux d’une comparaison très parcellaire, et sur le seul exercice précédent.
De nouvelles rubriques apparaissent dans les tableaux récapitulatifs des dépenses et recettes de fonctionnement. Je veux parler de celles de la Cohésion sociale et de la Transition écologique et énergétique sans que leurs périmètres ne soient précisés. Il en va de même pour celui des dépenses et recettes d’investissement. Trois rubriques apparaissent et deux disparaissent. Comme d’habitude, difficile de s’y retrouver.
La prise en compte anticipée du compte administratif 2024 est faite, et c’est heureux, mais sans que l’on nous en donne la quantification et la justification. Je fais allusion là aux restes à réaliser, entre autres choses.
La crispation sur la non augmentation des impôts, posée comme un dogme, a en fait débouché sur une hausse brutale de 15 % de la fiscalité en 2024.
Vous tentez de faire oublier le choix de baisser de façon ciblée les subventions aux associations en 2023, et 2024, de 2,2 millions d’euros, en rétro pédalant partiellement à la veille des élections avec une hausse de 684 000 euros.
Il est temps, grand temps que l’on tourne la page et que la ville soit gérée en toute transparence démocratique. Que Saint-Etienne opte pour un budget soutenable. Un budget qui intègre d’autres dimensions, que la seule approche financière. Qui tienne compte des dimensions sociales, mais aussi environnementales, et économiques.
Cette approche nous l’avions demandée dès janvier 2021. Nous y avons été associés en 2022, avec la méthode I4CE, qui a rapidement montré ses limites. Le compte administratif 2024 qui sera présenté en juin, doit obligatoirement être accompagné d’une annexe « budget vert ». Mais rien ne vous empêchait d’anticiper. Et de vous donner ainsi les moyens d’arbitrer en fonction d’une approche globale.
Lors de la commission des finances du 18 mars dernier, dans un souci de faire avancer la réflexion sur le sujet, j’ai signalé que L’École des Mines de Saint-Étienne en liaison avec l’association « France Villes et Territoires Durables » travaille sur une méthodologie « Cap Territoires Durables », pour aider à fiabiliser cette approche. De grandes villes et certaines métropoles s’y sont déjà engagées et en apprécient les avancées.
La SMACL (Société Mutuelle d’Assurance des Collectivités Locales), encourage cette démarche qui met en évidence une priorisation pour la prise en compte des différentes menaces auxquelles sont exposées les collectivités locales. Certaines collectivités ne sont déjà plus assurables car les risques sont avérés, certains, et non plus aléatoires. Il est grand temps que notre ville procède à une évaluation des risques auxquels elle doit faire face et en priorise la prise en charge. C’est un moyen efficace d’anticiper de manière éclairée et efficiente, sa gestion. Il est fait allusion à une « nouvelle procédure » à cet égard en haut de la page 14 du rapport, vous nous en voyez ravis.
Ceci posé, votre budget 2025, s’élève à 420,17 millions d’euros soit en augmentation de 11,5 % par rapport à celui de 2024 malgré les difficultés rencontrées pour son élaboration, du au vote tardif de la loi de finances.
L’épargne nette se maintient elle passe de 10,3 millions d’euros en 2024 à 11,2 millions en 2025. On voit là le résultat de la hausse de la fiscalité de +15% décidée en 2023. Elle a fait évoluer le produit fiscal de 125 millions en 2023 à 145 millions en 2024, pour être estimé à 149 millions en 2025. du fait d’une évolution des bases de 1,7 %. Pas d’augmentation d’impôts à la veille des élections…Coïncidence ?
L’équilibre budgétaire est assuré par le recours à un montant d’emprunts de 30 millions, en hausse de 11 % par rapport aux 27 millions initialement prévus en 2024. Ceci étant vous précisez que c’est là un montant maximum, qui dépend de la réalisation effective ou non des prévisions budgétaires.
Vous l’avez compris, notre analyse n’est pas qu’une analyse à charge. Nous prenons en compte la réalité et donnons des pistes d’améliorations possibles de la gestion budgétaire de la ville.
Critiquer sans proposer d’alternatives n’a pas grand sens.
Nous continuons, dans cette perspective, à demander une évaluation qualitative et quantitative de vos politiques. Le suivi d’indicateurs paraît à cet égard, indispensable.
Vous l’aurez compris nous voterons contre ce projet de budget. Il ne permet pas de comprendre la logique qui a prévalu à son élaboration.
Il ne marque pas de rupture avec une logique datée que la crise du Covid, la guerre en Ukraine et aujourd’hui la politique erratique du président Trump rendent totalement inadaptée à la réalité d’un monde devenu VICA ( Volatil, Incertain, Complexe et Ambiguë).
Jean Duverger, conseiller municipal Génération Écologie