
Établir un budget, c’est arbitrer et prioriser des dépenses. A un an de la fin de votre mandat, les Stéphanoises et Stéphanois ont de quoi être inquiets. Car ça y est, vous rouvrez l’open-bar, tous les coups vont être permis pour tenter de masquer 11 ans de lacunes et de manque de vision pour Saint-Étienne. Non M. Perdriau, le budget municipal n’a pas pour vocation de financer votre communication à outrance.
Depuis quelques semaines, vous avez déversé dans toute la ville un magazine tout en couleur de 48 pages, votre Projet Urbain. 48 pages dans lesquelles vous promettez monts et merveilles, comme avant les élections municipales précédentes. 48 pages où vous promettez de la concertation, du renouveau. Ce que vous n’avez pas fait en 11 ans, vous essayez de faire croire que vous le feriez. « Caramel, bonbons et chocolat », aurait-dit Dalida. 48 pages où votre service communication fait l’exploit de combler le vide, en présentant par exemple en projet phare un jardinet qui comporte plus de pierre que de végétal, pompeusement appelé « Jardin d’Eden ». 48 pages sans un espace d’expression pour nous, ceux et celles qui s’opposent à vous. Alors que c’est illégal : toute publication municipale doit comporter un espace d’expression pour les élu·es n’appartenant pas à la majorité. C’est la loi. Même si ça ne vous arrange pas. Vous abattez vos dernières cartes pour 2026, les Stéphanoises et Stéphanois l’ont bien compris.
Une nouvelle fois, vous persistez dans la communication à outrance. La Chambre Régionale des Comptes ne s’y est pas trompée.
Pour vous, il semble plus simple de trouver de l’argent pour vous sauver que pour sauver des associations ou financer des projets scolaires. Quand il s’agit de sauver votre image, c’est open-bar.
A un an des prochaines élections Municipales, vous sortez la grosse artillerie. Oyé oyé, Stéphanoises, Stéphanois, si vous voulez quelque chose, c’est le moment de demander. Des commerçantes et des commerçants mécontents de l’état du centre-ville ? Plus besoin de faire des économies d’énergie, on rallume l’éclairage la nuit ! D’autres villes ont mis en place des solutions permettant de protéger la biodiversité et de réduire la facture d’électricité, tout en assurant le confort des habitantes et des habitants. Elles installent des détecteurs de présence, elles n’allument qu’un lampadaire sur 2, proposent un éclairage tamisé à certaines heures… Pas de réflexion, pas de prospective, pas de proposition mesurée. Si vous vouliez que ça ne fonctionne pas, vous ne vous y seriez pas pris autrement.
Plus assez de clients qui viennent faire leurs achats en centre ville ? En un claquement de doigts, vous décréter que le stationnement est désormais gratuit le week-end. Avec une impréparation déconcertante. Difficile de savoir s’il fallait payer ou pas le week-end dernier. Vous n’avez même pas eu le temps d’effacer les traces de vos déclarations qui accompagnent la sortie de votre 48 pages. Je vous cite : « nous ferons tout, malgré les mêmes contraintes, pour faciliter et sécuriser les flux piétons, dont on sait qu’ils représentent 55 % des déplacements des Stéphanois. » Une nouvelle fois, c’est la voiture qui gagne, les piétons n’ont qu’à bien regarder avant de traverser. A peine votre 48 pages imprimé que vous y roulez déjà dessus.
Pourtant, les habitantes et les habitants vous l’ont déjà dit et répété lors des soi-disant concertations précédentes : ils veulent plus de verdure, plus d’eau, plus de fraîcheur l’été, des terrasses sympas, plus de place pour les piétons, pour les vélos, pour se balader avec leurs enfants en toute sécurité. Vous promettez de nouvelles concertations, mais l’horloge tourne avant 2026 : pas le temps, vous préférez reprendre les recettes du siècle passé.
On remarquera l’enterrement de 1ère classe de la Cité du Design qui deviendrait le District Créatif, avec hôtel, commerces et cafés. En guise de lieu de mémoire, dans votre 48 pages, vous ne laissez que la Cabane du Design aux Stéphanoises et Stéphanois. Quand le commerce souffre au centre ville, vous voulez créer un énième quartier commercial décentralisé. De toute façon, le ridicule ne tue pas, vous l’auriez su. Prendre la photo des Halles Mazerat pour illustrer votre politique de redynamisation de l’offre commerciale, il fallait oser. Encore une fermeture que vous n’aviez pas vu venir.
Saint-Étienne ne peut plus être utilisée pour servir vos intérêts. Saint-Étienne doit sortir de votre tumulte et retrouver sa sérénité.
Julie Tokhi, conseillère municipale Le temps de l’écologie – Les écologistes