A 12 mois des élections, la ville tente de se doter en catastrophe d’un plan « Ville amie des aînés ». La séduction des électeurs et des électrices par tous les moyens se poursuit. Saint-Etienne, c’est 172 000 habitants pour un peu moins de 90 000 électeurs, et parmi eux, 25% des électeurs inscrits ont plus de 60 ans et ce sont eux qui représentent 40 % des votants. Donc, dans une manœuvre désespérée vous tenterez de les séduire. Mais les nouveaux aînés de cette année, ceux qui auront 60 ans en 2025 et travaillent encore, ils sont nés en 1965, vous avez beaucoup plus de chances qu’ils aient rencontré leurs conjoints en dansant sur un air des Rita Mitsouko dans l’allégresse des années Miterrand qui avaient donné à leurs parents la retraite à 60 ans. Pas sûr, donc, que la manip fonctionne.

Sur ses 172 000 habitants, Saint-Etienne compte en effet 24 277 personnes qui ont entre 60 et 74 ans, et, 20 132 ont + de 75 ans et parmi eux 3 050 environ ont + de 90 ans.

Soit plus de 44 000 personnes, vous nous annoncez dans cette délibération ​​qu’en “ juin 2024, 175 seniors ont été consultés, dont 25 membres du Conseil consultatif séniors et 150 citoyens réunis en ateliers réalisés dans 5 quartiers de la Ville. Ils ont pu repérer leurs priorités sur les 8 thématiques. En parallèle, un questionnaire a été largement diffusé aux séniors avec 735répondants et une vingtaine d’entretiens individuels ont été réalisés pour affiner les besoins de diagnostic.”

44 000 Stéphanoises et Stéphanois concernés et votre concertation a touché à peine 800 personnes…

Une bonne politique des aînés doit mieux prendre en compte ces chiffres parce qu’à chaque âge correspond sa politique des aînés.

3 niveaux d’âge, 3 niveaux de prises en compte de propositions municipales d’activité qui devraient être différents.

Quand on entre dans les 1ers seniors, on est en relative bonne forme, on voyage, on retrouve les copains, on danse, on fait du sport, on va à l’université pour tous et toutes, on fait vivre les associations (pour ceux et celles qui auront droit à la retraite). Ils sont essentiels pour les familles, les jeunes retraités gèrent leurs aînés pour lesquels ils sont aidants, et ils s’occupent en même temps de leurs petits-enfants. Donc par exemple, ils jugeront votre soutien divisé par deux aux associations durant vos mandats.

Dans la 2ème tranche, c’est bien logique, on est en plus ou moins grande fragilisation, si une grande part de la mobilité reste, on angoisse un peu plus.

Au-delà de 90 et de 95 ans, la plus grande partie d’entre nous entre dans le grand âge avec une dose certaine de dépendance. A chaque âge doit correspondre une réponse, une offre communale. 1/3 des plus de 95 ans sont en EHPAD, mais cela veut aussi dire que les 2/3 sont encore chez eux, en forme et qu’ils participent encore à la vie stéphanoise pour notre plus grand bonheur.

Si vous ne distinguez pas une politique « Seniors » d’une politique grand âge, vous passez à côté des besoins réels, des priorités qui doivent être les nôtres, des investissements nécessaires.

Pour la 1ere strate des aînés, j’y reviens, il faut impulser, soutenir, développer les Associations. Pour les seniors, l’essentiel est de travailler sur le bien vivre. Mais aussi et surtout pour bien conduire ces politiques, il faut les écouter, connaître leurs vrais besoins et y répondre.

Votre plan pour les aînés, pardon votre présentation, parce que nous n’avons pas eu l’ombre d’un rapport construit, planifié, discuté… Votre plan tourne au catalogue d’actions sans aucune priorité dégagée, sans objectifs chiffrés, datés, programmés et surtout sans ligne budgétaire. Mais gageons qu’avec toutes les économies drastiques que vous avez faites, la planche à billet fonctionnera pour quelques temps à partir du vote du compte administratif en juin. Vous aurez un peu moins d’un million à lâcher pour un an, pour une ultime manœuvre pour tenter de vous faire élire. A partir de juin, vous allez réparer les trous dans les chaussées, ramasser les déchets en ville, promettre monts et merveilles aux associations. Mais attention, qu’on se le dise cela ne durera qu’un an, parce qu’après vous n’aurez plus les moyens. ET bien nous changerons les choses durablement à partir de mars 2026 et pas uniquement la dernière année de mandat. Nous ne dilapiderons pas l’argent des Stéphanois en communication.  Nous changerons les choses dès 2026, nous n’afficherons pas un programme la dernière année de notre mandat.

Nous allons revoir l’aménagement de cette ville par exemple. Parce que si les Stéphanois se déplacent majoritairement à pied et par les transports en commun, c’est encore plus vrai pour les séniors. Apporter de la fraîcheur partout en ville, c’est rafraîchir la ville pour nos aînés et donc pour tous. Offrir de vrais espaces verts ludiques, c’est permettre aux séniors d’y emmener leurs petits enfants et leurs arrières petits-enfants. Bref une ville pour les séniors, c’est une ville pour tous comme une ville pour les enfants. S’occuper des plus fragiles, c’est assurer une ville plus agréable pour toutes et tous, sans discrimination.

Les 1ères victimes du réchauffement climatique, de la canicule se sont bien nos aînés et notamment nos aînés les plus âgés qui sont les plus fragiles. Vous dites aérez la ville, et vous commencez par ouvrir le centre-ville aux voitures.

Aménager la ville agréable aux seniors et donc à tous les citoyens, qui de mieux que les écologistes pour réaliser ce challenge ! S’occuper des séniors, c’est s’occuper de toute la population. On le voit partout de Poitiers à Strasbourg en passant par Tours et Bordeaux.

Olivier Longeon, Conseiller municipal Le temps de l’écologie – Les écologistes