Le rapport présenté pour servir de support au débat des orientations budgétaires n’est pas très explicite, et pour cause.
Les incertitudes qui ont présidées à sa rédaction se traduisent par un grand manque de visibilité. Et, de cela on ne peut en faire le grief à quiconque.
Ceci posé, il apparaît que l’exécutif de la métropole n’a pas abandonné sa ligne de conduite passée, pas encore. On limite le recours à l’emprunt et on s’interdit toute augmentation de fiscalité.
Dans ces conditions les marges de manœuvre sont forcément étroites ce qui explique qu’il n’a pas été possible de bâtir un Plan Pluriannuel d’investissements.Tout au plus, il est évoqué, sans chiffrage des possibilités de réalisations dans différents domaines pour accroître l’attractivité du territoire (p23 et suivantes), améliorer l’accessibilité et la mobilité(p25), des investissement liés à la transition énergétique et au développement durable(p26-27), et d’autres liés à la proximité, à la cohésion sociale et à un développement équilibré du territoire. Enfin on évoque les investissements nécessaires au bon fonctionnement de la métropole. Tout cela sans que des priorités claires ne soient véritablement esquissées.
Or en période de pénurie d’argent publique la priorisation est une absolue nécessité si on veut que se traduisent effectivement dans la réalité une véritable volonté de changement.
La question pendante, à la lecture de ce rapport c’est de savoir si on pari pour la prolongation du monde d’hier, ou si on profite de l’interpellation forte de la crise sanitaire, pour se préparer effectivement au monde de demain.
Tim Jackson, avait analysé cette situation dans un ouvrage édité en 2009, « Prospérité sans croissance – Transition vers une économie durable ».Il explore des solutions pour sorti du modèle néo-libéral basée sur une croissance continue dont on voit aujourd’hui plus que jamais les limites. Dans ces conditions, il est urgent d’anticiper d’autres façons d’imaginer le futur.
Une grande ville de la Région, Grenoble pour ne pas la nommée, tente depuis un peu plus de six ans maintenant, de sortir de ce modèle posé comme indépassable, et semble s’en porter bien.
L’équipe municipale à été reconduite et elle continue à lever le couvercle qui enferme le vieux monde dans des règles du jeu qui empêchent d’aller de l’avant.
Ce couvercle qui enferme il ne nomme CAGE( pour Compétitivité, Attractivité, Gestion et Excellence).
Et l’on voit la grande similitude entre les termes retenus dans le présent rapport et les termes qu’à Grenoble on tente d’oublier…
Je laisse à votre réflexion le soin d’évaluer l’écart qu’il existe entre deux villes d’une même région pour se positionner vis à vis d’un futur que l’on subit ou que l’on tente d’imaginer collectivement.
Jean Duverger, conseiller métropolitain Génération Écologie de St-Etienne