Le débat d’orientation budgétaire présenté aujourd’hui s’inscrit dans la droite ligne de celui de l’année dernière. La prudence affichée est le prétexte pour s’interdire de rompre avec une logique qui n’est plus de mise.
La relance de l’activité économique que vous privilégiez ne suffit plus. Elle doit être conditionnée expressément par le respect de règles environnementales strictes au risque de contribuer à accélérer encore les effets désastreux du dérèglement climatique. Il s’impose à toutes et tous, et cela sans surprise puisque prévisible et annoncé depuis des décennies.
On ne parle pas là d’aléas, comme le fut la crise sanitaire, mais d’une réalité incontournable, qu’il faut urgemment prendre en compte. Sous peine que toute autre initiative devienne inopérante.
Ceci posé, je découvre en page 12 du rapport, je cite, que : « Ces dernières années, les conditions climatiques favorables, ont permis de maintenir un budget en baisse sur les postes gaz et électricité. ». Oui, effectivement, les sept dernières années ont été, d’après l’Organisation Météorologique Mondiale, les plus chaudes jamais constatées !
Cet espace temps de 7 années correspond presque exactement à la durée de votre gestion de la ville. Comment avez-vous anticipé ? Comment avez-vous préparé la ville à faire face ? Voilà les questions que nous vous posons.
Chez nous, à Saint-Étienne, les arbres en pot et les brumisateurs, mobilisés en urgence l’année dernière, ne peuvent plus faire illusion. Il est temps de changer de braquet au risque de compromettre irréversiblement l’habitabilité de la ville, du fait de la chaleur et de la pollution.
Il nous arrive à nous, écologistes, de mentionner quelque fois la ville de Grenoble, pour illustrer des
alternatives crédibles. Il est en effet possible de ne pas se plier aux diktats d’une soi-disante “saine gestion néo-libérale “, On peut faire autrement.
Cette année Grenoble est Capitale Verte de l’Europe. C’est le résultat concret de 6 ans d’un premier mandat qui lui, a privilégié l’environnement sur tout autre critère sans que cela pénalise le développement économique ou la solidarité, bien au contraire…
Les effets d’annonce, la communication ne suffisent plus à masquer le considérable retard pris dans ce domaine par notre ville. Il faut maintenant agir.
Sur sa forme, le rapport est conforme à sa présentation habituelle. Une déclaration de bonnes intentions de principes en préambule, avec une promesse de non augmentation de la fiscalité.
Puis, suit la description de la situation comptable de l’année passée et la prospective que vous esquissez pour l’année à venir.
Pour résumer, pas de bouleversements, mais une lente érosion de nos marges de manœuvre avec, si j’en crois les chiffres que vous donnez, une érosion de l’épargne nette qui diminue de 1 245 000 euros. Elle passe de 38 445 000 à 37 200 000. Elle avait dans le rapport de l’année dernière déjà baissé de 1 050 000 euros.
Bien entendu, on travaille là sur des prévisions, mais votre commentaire en haut de la page 17 du rapport ne reflète pas la réalité des chiffres que vous avez vous même retenus. Il évoque lui une évolution positive par rapport à 2021. Il y a là manifestement un problème de cohérence.
Enfin, en Annexe 2, la description des possibles nous est proposée. Un grand nombre de projets, comme autant de pièces d’un puzzle dont on a du mal à discerner la cohérence.
Nous avions suggéré avec insistance, l’année dernière, la nécessité d’une évaluation des différentes politiques de la ville. La présence dans votre équipe d’un conseiller délégué sur le sujet attestait de cette intention.
Apparemment cela devrait être lancé sous peu, nous en sommes satisfaits. Le cabinet spécialisé sur ces questions « I care environnement » devrait rapidement être à pied d’œuvre.
Nous suivrons, bien sûr, avec le plus grand intérêt cette démarche. Nous nous y étions engagés, ce chantier est essentiel à nos yeux ;
Essentiel pour avoir les moyens de connaître l’efficacité et la pertinence réelle des décisions budgétaires prises.
Dépenser, ce n’est ni bien ni mal à priori. La question est de savoir comment et surtout pourquoi.
“Pourquoi”, nous renvoie au sens donné à votre action.
Nous souhaitons, qu’il soit, sans ambiguïté, tourné vers l’objectif de lutter efficacement contre les effets d’un changement climatique inexorable et déjà largement à l’œuvre.
Jean Duverger, Conseiller municipal Génération Écologie du groupe Le temps de l’écologie