Le rapport des orientations budgétaires est le reflet d’une volonté de rester, quoiqu’il en coûte, dans le cadre du plan de mandat fixé en 2020. Mais cela devient très difficile.
Après le plan de relance adopté en septembre 2021 pour soutenir l’activité économique et le pacte financier qui va avec, la guerre en Ukraine a bouleversé la donne. Mais vous n’en avez pas tenu compte.
De fait, vous êtes confronté à une hausse spectaculaire des coûts de l’énergie, et à une inflation qui renchérissent très fortement les frais de fonctionnement de notre institution, mais pas que.
Il va falloir faire des économies si vous voulez rester dans les normes de « saine gestion » qui sont les vôtres. Bref il faut trouver la martingale pour poursuivre ce qui a été promis malgré le surenchérissement des coûts, sans déséquilibrer le futur budget 2024.
En commission nous avons été plusieurs à nous étonner du manque de précisions de vos Orientations Budgétaires, surtout en ce qui concerne les futurs investissements, et pour cause…Il fallait attendre le bureau du 24 janvier, pour que les arbitrages indispensables soient faits…
Du coup, nous sommes handicapés pour analyser un document qui a perdu beaucoup de sa pertinence du fait de décisions qui nous sont inconnues.
Pourquoi ne pas nous donner accès à cette instance ou au moins à ses compte-rendus pour que nous puissions, comme la loi le prévoit, nous décider en toute connaissance de cause !
C’est une vieille revendication mais elle est aujourd’hui d’une grande actualité. Je pense que notre participation active aux diverses commissions atteste de notre capacité à être présents dans les débats de manière constructive !
Cette parenthèse fermée, nous constatons que vous tablez sur une augmentation des recettes de fonctionnement pratiquement équivalente à l’inflation soit 4, 36 % pour s’établir à 350, 7 millions d’euros. Cette hausse est calculée à partir du budget prévu, et pas du compte administratif. Dommage cela nous aurait été d’une plus grande utilité.
Vous soulevez ensuite la question de l’imprévisibilité des ressources des collectivités, certes, mais il y a la possibilité d’agir pour diminuer les charges qui elles le sont prévisibles. Une des clés de l’allègement de ces charges c’est l’investissement massif dans la production d’énergies renouvelables. Mais la piste n’a pas été suivie…Et là, la hausse était totalement prévisible !
Bref on ne sent pas d’anticipation sur la transition nécessaire et essentielle pour notre collectivité. Et les 80 millions d’euros d’emprunts que vous projetez de mobiliser durant l’exercice 2024 seront-ils consacrés à cette anticipation ou non. On ne le sait pas. Il n’y a pas dans votre présentation de signal fort donné à cet égard.
D’ailleurs en page 29 de votre rapport vous indiquez après 5 pages et demie de description d’opérations possibles mais non chiffrées, qu’elles seront précisées lors de la présentation du budget 2024. En clair à la date de rédaction du rapport les arbitrages n’étaient pas faits…
Ces orientations budgétaires donnent l’impression d’une grande imprécision pour ne pas parler de flou. Comment alimenter ce débat qui sans matière devient inutile. Encore une fois, nous pensons que l’avis du bureau exécutif même exprimé à l’unanimité n’est pas légitime pour décider. L’assemblée doit délibérer et en toute connaissance de cause ce qui est pour certaines et certains d’entre nous très difficile. La transparence est une qualité, elle ne se décrète pas, mais elle peut advenir si l’option d’un budget vert est retenue, et si bien sûr une évaluation réelle de nos politiques est enfin mise en œuvre.
En l’état nous voterons contre ce rapport trop imprécis et sans prise sur la réalité.
Jean Duverger, conseiller métropolitain Génération Écologie