La présentation de la 1ère Décision Modificative 1 du budget 2020 de St-Étienne Métropole, met en évidence le contexte nouveau auquel nous sommes confronté, les difficultés de la période où tout à été remis en cause.

Les effets de la crise sanitaire impactent très directement la mise en œuvre des investissements programmés initialement. Ils modifient aussi profondément le rythme, l’ampleur et l’affectation des dépenses de fonctionnement. Les Autorisations de Programme doivent être massivement revues, et les Crédits de Paiement annulés pour être réinscrits sur la dernière année d’AP peut être prolongées ou annulées elles aussi.

Les cartes sont totalement rebattues. Ce qui paraissait jusque là raisonnable ou opportun doit être requestionné. De notre capacité à redéployer nos ressources, en fonction de cette nouvelle donne, va dépendre la possibilité pour notre Métropole de faire preuve de plus ou moins de résilience, mais aussi de solidarité, et d’innovations sociales, économiques et environnementales.

Si personne ne pouvait imaginer au moment du vote du budget initial ce qui allait percuter notre manière de vivre, aujourd’hui il est essentiel que nous nous posions en amont du débat des d’orientations budgétaires à venir de bonnes questions.

Quels investissements devons nous désormais privilégiés, ceux qui génèrent des économies en terme de fonctionnement ou mieux des recettes ? Nous évoquons là un plan massif de réhabilitations thermiques des bâtiments, ou l’accélération de la mise en production de sources d’énergies renouvelables, par la création d’une Société d’Économie Mixte à l’instar de ce qu’à fait le Syndicat Intercommunal d’Électrification de la Loire ?, … Quelles dépenses de fonctionnement devrons nous redéployer, dans le secteur sociale et dans celui de l’aide aux entreprises pour sauvegarder l’activité économique et l’emploi, et sous quelles formes ? Devrons nous avoir recours à l’emprunt, ou mobiliser sur des projets spécifiques des fonds de placement ? Comment devrons nous coordonner nos choix avec les autres échelons de l’organisation administrative et politique de notre territoire ? Enfin, à quels renoncements devrons nous nous résoudre le cas échéant, que faudrait-il devoir pouvoir sacrifier ? A n’en pas douter les options retenues seront observées avec attention par une population en quête de réassurance.

Autant de questions, autant de dilemmes dans cette période de rupture. Car à n’en pas douter, le prochain budget devra prendre en compte un contexte nouveau et périlleux. Ce tournant décisif à négocier peut aussi, malgré tout, être l’opportunité de façonner le monde d’après, en imaginant des solutions nouvelles et innovantes telles que celles évoquées rapidement ici.

Je n’ai pas, et mon groupe avec moi, la prétention d’avoir fait le tour de la question. Mais il nous semble qu’il y a peut être là, l’opportunité de lancer le débat le plus en amont possible, de manière collégiale et plurielle. Anticiper est toujours un exercice périlleux, dans la période cela devient très problématique, et nos regards croisés pourraient grandement y aider.

Le choix de la prudence qui est le votre et que reflète cette Décision Modificative 1, peut tout à fait se comprendre, mais il ne doit pas préfigurer les choix ou les non choix à venir. Ceux ci seront décisifs. Ils conditionneront notre futur collectif.

L’enjeu est de taille, et le défi à relever suppose que nous le relevions de manière cohérente. Au delà du traitement de l’urgence à laquelle il faut répondre bien sûr, il faut d’ores et déjà poser les jalons d’une action qui s’inscrive aussi dans le temps long pour ne pas insulter l’avenir. J’évoquais un défi, cela en est un, et de taille !

La politique du « quoiqu’il en coûte » est elle praticable à l’échelle locale ? C’est une question à laquelle il nous faudra imaginer donner une réponse pour le moins circonstanciée !

Jean Duverger, conseiller Génération Écologie du groupe écologiste de St-Étienne Métropole