La Décision modificative n°2 qui nous est présentée, est l’expression de la non prise en compte de la réalité.
Ou plutôt, d’une vision, étriquée de la réalité.
Avez vous vu le film “ Les choristes “ ?
Aux difficultés rencontrées dans un internat, le directeur répond par un slogan, action/réaction, un slogan étriqué lui aussi. Avec, il faut le dire, des résultats désastreux. Et puis un professeur initie un projet. Il implique les enfants et tout change alors…
Les écologistes prônent depuis longtemps un projet. Il faut, disons-nous, investir massivement dans les économies d’énergie en impliquant l’ensemble du personnel municipal, et bien sûr les Stéphanoises et les Stéphanois. Car au-delà des investissements c’est les comportements qu’il faut aussi changer.
Cela aura pour conséquence de baisser le montant de la section de fonctionnement et cela durablement. Entre nous c’est du simple bon sens…
Cela passe par de grands chantiers pour l’isolation des bâtiments, le développement des pistes cyclables, la piétonisation de la ville pour développer les déplacements en transports collectifs, l’interdiction des panneaux lumineux, etc.,…
Et même, on peut produire de l’électricité. Certaines collectivités de toutes tailles l’ont déjà entrepris depuis longtemps, jusqu’à devenir pratiquement autonomes.
Toutes choses qu’il aurait fallu initier depuis longtemps, au moment où les taux d’intérêt étaient au plus bas, notez bien.
Aujourd’hui faute d’avoir su anticiper, c’est rien de moins qu’une guerre déclarée en Europe, qu’il a fallu pour obliger à une prise de conscience laborieuse, laborieuse et sans l’ambition de changer les choses.
Alors, dans l’urgence, nous allons voter une rallonge de plus de 500 000 euros pour l’achat d’énergie, sans savoir si cela sera ou non suffisant pour faire face à l’augmentation des coûts qui s’inscrivent dans un spirale spéculative impressionnante.
On met, en parallèle, en avant un plan d’économie qui souligne, en creux, l’impéritie d’une équipe, en responsabilité, depuis maintenant plus de huit ans. On va couper l’électricité à partir de minuit pour les panneaux publicitaires, éteindre aussi l’éclairage public, baisser le chauffage dans les bâtiments et les piscines, etc., Mais dites donc, tout cela n’aurait-il pas pu être mis en œuvre bien avant ? Les économies générées aujourd’hui auraient pu l’être depuis longtemps !
Pourquoi avoir autorisé l’implantation des panneaux lumineux ? Sont-ils indispensables à la qualité de vie de nos concitoyennes et concitoyens ?
Ceci dit, il y a aussi du positif. Si, si cela arrive. Les effets de la mutualisation avec Saint-Étienne Métropole font économiser plus de 13 millions de frais de personnel. Même si la réorganisation des services que cela nécessite pose quelques problèmes. Problèmes qui suscitent une certaine tension lors de CTP (comités techniques paritaires) devenus quelque peu houleux. On se souvient que Mme Marie-Christine Buffard avait démissionné en son temps pour raisons personnelles, certes, tout en précisant dans une déclaration à la presse ne pas être d’accord avec le mode de gestion des personnes mis en œuvre dans l’institution. Il est vrai que le départ de M. Pierre Gauttieri, ancien directeur de cabinet a peut être, sait on jamais, apaisé quelque peu le sujet.
Je relèverais aussi l’ajout assez surprenant de 57 142 euros pour compléter la dotation de 546 139 euros déjà budgétée pour les fêtes et cérémonies. C’est en principe une ligne assez prévisible…Mais des explications pertinentes sont sans doute disponibles.
Comme on le voit, une décision modificative qui se contente d’une adaptation à minima aux contraintes du temps. Elle n’initialise en rien, l’esquisse des nouvelles priorités indispensables déjà depuis longtemps face au défi du changement climatique à l’œuvre.
En fait, elle entérine une gestion, qui faute d’avoir fait montre d’anticipation, s’empêtre dans les conséquences d’inconséquences coupables.
Jean Duverger, conseiller municipal Génération Écologie du groupe Le temps de l’écologie