Les derniers rapports du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution de la biodiversité (IPBES) alertent les dirigeants du monde entier sur l’impact de l’activité humaine sur le climat. Ils soulignent l’urgence à agir à chaque échelon, que ce soit international, national ou local.
En France, le rapport du Sénat « Adapter la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050 : urgence déclarée » concernant les risques naturels aggravés, les effets sanitaires du réchauffement, les risques sur les ressources en eau et la perturbation des activités économiques, abonde en ce sens.
Le décompte dramatique des morts et des destructions déjà causées par le réchauffement global d’environ 1°C démontre que la Terre est déjà trop chaude pour assurer la sécurité et la justice, comme en témoignent l’augmentation et l’intensification des incendies de forêt, des inondations, de l’élévation du niveau des mers plus grave que prévue, des maladies, de la sécheresse et des conditions météorologiques extrêmes.
La ville de Saint-Etienne subit déjà les effets du changement climatique : par exemple, la température connaît des pics impressionnants, la canicule devient un phénomène habituel, les phénomènes de sécheresse mettent à mal l’agriculture locale et les risques d’incendie s’en trouvent décuplés. A plus long terme, les effets de ces changements présentent des risques importants et très difficilement évaluables, pour la commune de Saint-Etienne et ses habitants.
Le GIEC affirme que 50 % à 70 % des leviers des actions pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre se situent au niveau local ou régional.
La ville de St Etienne se déclare préoccupée par l’ampleur du changement climatique et de ses conséquences dans un futur très proche. Elle se déclare consciente que la restauration d’un climat sûr et stable nécessite une mobilisation d’urgence à une échelle sans précédent pour atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre dans tous les secteurs dans des délais très courts, et la mise en oeuvre de mesures visant à protéger toutes les personnes et toutes les espèces des conséquences d’un changement climatique brutal.
Pour répondre à ce défi, à l’instar de plusieurs ville et agglomérations françaises, la Ville de Saint-Etienne :
- déclare l’état d’urgence climatique en réponse à la menace qui pèse sur notre territoire, l’humanité et le monde naturel
- s’engage dans un effort de mobilisation d’urgence pour faire face à la crise climatique et à la perte de biodiversité, avec pour objectif, en association avec les efforts régionaux et nationaux, d’atteindre la neutralité carbone sur son territoire le plus rapidement possible et au plus tard en 2030
- s’engage dans l’accélération des stratégies d’adaptation et de résilience face aux intensifications des impacts climatiques.
Pour cela, la ville de Saint-Etienne s’engage à :
- informer ses habitants sur la crise climatique et environnementale
- intégrer l’urgence climatique et environnementale dans toutes les politiques publiques, en accélérant la mise en oeuvre du budget CO² en cours de réflexion, afin que les décisions de la collectivité prennent systématiquement en considération l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre qu’elles généreront
- mettre en place un processus systématique d’études d’impact climatique et environnemental de ses projets, notamment d’aménagement du territoire, et rendre ces études publiques avant de prendre des décisions
- interdire toute nouvelle artificialisation des sols et entreprendre un dégoudronnage systématique.
- tenir compte de l’impact sur le climat ainsi que de la durabilité environnementale, sociale et économique de toutes ses activités et, chaque fois que possible, donne la priorité aux entreprises qui atténuent le changement climatique et ses conséquences
- impliquer directement les citoyen·nes dans ces décisions
- Sensibiliser et former l’ensemble des agents municipaux sur le sujet, quelque soit leur grade, afin qu’ils participent efficacement et de manière décisive à ce véritable changement de paradigme
- présenter dans les 6 mois un plan d’urgence de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation à la crise climatique et environnementale, intégrant un échéancier et la nomination d’un délégué au suivi de ce plan, basé sur les rapports du GIEC et de l’IPBES
- mettre en place un conseil d’urgence citoyen chargé de veiller à l’élaboration et au suivi du plan d’urgence et chargé d’établir et de suivre des indicateurs pour chaque étude d’impact
- Placer les préoccupations des populations vulnérables au centre de tous les processus de planification des efforts de transition, et encourager ces communautés à participer activement afin de défendre directement leurs besoins
- Accompagner les entreprises et les citoyens et promouvoir un effort de transition juste et partagé aux niveaux local, régional, national et mondial, afin d’assurer la protection à ses habitants comme tous les peuples et toutes les espèces du monde
Pour conduire l’application de ce vœu, la Ville de St-Etienne appelle à la mobilisation active des élu·es, des services de la Ville, de toutes les actrices et acteurs de la vie économique et sociale, de toutes les Stéphanoises et les Stéphanois en liaison étroite avec Saint Etienne Métropole.
Ce voeu a été refusé par la Majorité municipale
Germain Collombet, Danielle Teil, Jean Duverger, Julie Tokhi, Olivier Longeon, conseillers du groupe Le temps de l’écologie