Je prends la parole sur cette délibération que nous approuvons sur le fond mais que nous condamnons dans sa forme. Plus précisément sur sa médiatisation.

Il y a deux semaines, nous apprenions par voie médiatique la décision que nous nous apprêtons à voter. Alors que nous n’avions pas encore reçu l’ordre du jour d’aujourd’hui.

Malheureusement, ce n’est pas la première fois que notre assemblée est réduite à une chambre d’enregistrement des décisions, pardon, des avis pris par le bureau de la métropole. Ce fut déjà le cas lors du plan de relance. Lors du débat sur le pacte métropolitain, Monsieur Longeon avait interpellé notre assemblée sur les dysfonctionnements démocratiques de notre Métropole. Nous en touchons ici la cuisante réalité. Pourquoi communiquer les avis du bureau sans laisser le temps du débat à notre assemblée ? Avez-vous peur que collectivement nous puissions aller plus loin, faire mieux que vos propositions initiales ? Auriez-vous peur que d’autres communiquent plus vite que vous ?

En procédant ainsi vous videz la substance démocratique de notre assemblée. Vous vous coupez de la plus-value du débat.

Les fondateurs de la république ont fait du débat la pierre angulaire de nos institutions.
« Il arrive parfois que l’adversaire vous aide plus qu’un ami. » écrivait John Steinbeck dans A l’est d’Eden en 1952 Vous n’êtes pas à l’abri qu’une de nos propositions vous séduise. Ne fermez pas le débat avant qu’il n’ait lieu.

Vous réduisez notre assemblée au rôle de caisse d’enregistrement. Monsieur Perdriau, ces méthodes sont dignes d’un Bonaparte devenant Napoléon et nous ne sommes pas le 2 décembre. Que peuvent penser les citoyens qui suivent nos débats ? Que les élections ne servent à rien puisque le pouvoir démocratique est en partie confisqué. Le taux d’abstention est déjà préoccupant et nous risquons de le voir encore monter si nous continuons ainsi. Pire, ils risquent de se jeter dans les bras des ennemis de notre République.

Sommes -nous une chambre d’enregistrement ?
La question que je vous pose aujourd’hui questionne notre capacité à construire collectivement notre territoire.

Germain Collombet, conseiller Europe Écologie Les Verts de St-Etienne Métropole