Une nouvelle fois, nous nous apprêtons à désigner les représentants de notre ville au sein de différentes instances de l’Université Jean Monnet. Nous profitons de cette désignation pour constater votre absence de stratégie constructive. Vous affirmez vouloir accueillir deux fois plus d’étudiants qu’au début de votre premier mandat. Mais comment comptez vous faire ? La politique que vous mettez en œuvre depuis plus de 6 ans est au point mort.
Le cadre de vie que nous pouvons offrir aux futurs étudiants est un critère de choix important pour eux. Et là, nous n’avons pas grand chose à leur offrir d’autre qu’une ville grise où la voiture est omniprésente. Ils préférent sans doute les centre villes piétons, verts et apaisés de Lyon, Bordeaux, Strasbourg… et j’en passe.
Il faut que Saint-Étienne se dote d’une offre lisible de logements en direction des étudiants. Nous avons un prix bas et une pression locative moins forte que dans de nombreuses villes étudiantes. Dans une étude de l’agence d’urbanisme Epures parue en novembre dernier, on peut voir que le logement non meublé dans le parc privé est un tiers moins cher que dans le parc meublé, soit les résidences étudiantes. Mais cette même étude indique que la qualité des logements dans le parc privé est mauvaise dans la plupart des cas. La labellisation des logements dans le parc privé nous semble la meilleure solution pour que les nouveaux arrivants ne soient pas pris pour des pigeons par des résidences privées qui appliquent des prix exorbitants. Vous préférez laisser construire des résidences étudiantes privées que de favoriser l’accessibilité dans le logement privé moins cher.
La vie étudiante est une composante importante si ce n’est indispensable de l’attractivité d’une ville par rapport aux autres. Beaucoup de villes étudiantes se sont dotées d’une Charte de la Vie nocturne. Ce dispositif permet d’encadrer la vie étudiante nocturne parfois agitée en mettant autour de la table les étudiants, les patrons des lieux festifs, la direction départementale de la sécurité publique et les riverains. Encore un levier de développement de la vie étudiante qui existe partout (Lyon, Nantes, Strasbourg, Brest, Nancy…) et que vous n’avez pas pris le temps de faire chez nous.
Nous avons une université pluri-disciplinaire et des écoles qui brillent par leur qualité de recherche et d’enseignement. Nous pourrions envisager de créer de plus larges ponts entre les habitants et nos établissements d’enseignement supérieurs. Nous devons ouvrir cette connaissance foisonnante aux habitants. Vous pourriez créer une université populaire où tous les habitants puissent découvrir de nouveaux horizons. Nous devons faire entrer les chercheurs dans la cité, en étant notamment un partenaire privilégié de la nuit des chercheurs ou de la fête de la science (4 événements seulement en 2020 dont un seul en dehors de l’Université).
Pour conclure, faire de notre ville une ville étudiante et universitaire ne se décrète pas. Ce n’est pas à coup de communication sur les panneaux de notre ville que vous ferez avancer les choses. Bref, là-dessus comme sur le reste, vous n’avez que des mots, toujours des mots.
Germain Collombet, co-président du groupe des élus Le temps de l’écologie de St-Étienne