La situation politique dans laquelle se trouve Saint-Etienne est intenable : les révélations d’un chantage politique supposé dans lequel serait directement impliqué Gaël Perdriau, son directeur de cabinet et l’un de ses adjoints, mettent à mal la confiance des Stéphanoises et des Stéphanois pour Gaël Perdriau et son équipe.
La présomption d’innocence est un principe intangible de la démocratie et de la justice, mais ce principe ne peut pas servir indéfiniment de refuge à M. Perdriau. La justice ne doit en aucun cas être soumise au temps médiatique. Néanmoins, les Stéphanoises et les Stéphanois ne peuvent plus vivre au gré des rebondissements de l’affaire et des déclarations des différents protagonistes, dont les versions des faits ont déjà varié à plusieurs reprises. Il est essentiel que la justice dispose du temps nécessaire pour mener à bien la tâche qui est la sienne, en toute sérénité et indépendance. Pourtant, les paroles entendues dans les enregistrements publiés par Mediapart sont insupportables, d’autant plus que certains les ont reconnues. Les personnes les ayant proférées ont la responsabilité morale de quitter la vie politique. Le parti Les Républicains a su aujourd’hui prendre ses responsabilités politiques, il est attendu que Gaël Perdriau fasse de même, comme il l’attendait de M. Fillon avant sa mise en examen.
Sa mise en retrait des représentations publiques est loin d’être une réponse suffisante puisqu’il continue à prendre les décisions pour la ville et la Métropole. De même, il est impensable que M.Gauttieri, directeur de cabinet, entendu à de nombreuses reprises dans les enregistrements diffusés par Mediapart, puisse bénéficier des conditions de licenciement pour une simple perte de confiance et prétendre par là-même à des indemnités de licenciement. Les propos entendus sont intolérables et justifient à eux seuls un licenciement sine die pour faute grave.
Par ailleurs, après la démission de Samy Kéfi-Jérôme, adjoint à la petite enfance, et la suspension annoncée de Pierre Gauttieri, directeur de cabinet, l’exclusion de M. Perdriau démontre qu’il se retrouverait de plus en plus isolé dans son propre camp. Il est grand temps pour les membres de sa majorité de se positionner. Comment les élu·es municipaux appartenant au parti Les Républicains vont-ils désormais justifier leur loyauté envers un maire exclu de leur propre parti ?
Dans l’intérêt du personnel municipal et plus largement des Stéphanoises et des Stéphanois, il est temps pour la Ville et la Métropole de Saint-Etienne de tourner cette page indigne et d’établir un climat de confiance. Les écologistes attendent le retrait réel de Gaël Perdriau et une réorganisation complète des collectivités. Ce fonctionnement par la terreur doit être remplacé par un fonctionnement autour d’un projet co-construit avec les élu·es, les services et surtout les habitant·es.
Germain Collombet, Danielle Teil, Jean Duverger, Julie Tokhi, Olivier Longeon,
Conseillers écologistes municipaux et métropolitains de Saint-Etienne