Dans la Décision Modificative du budget qui nous est présentée aujourd’hui, une petite ligne nous informe enfin officiellement de la mise en œuvre d’îlots de fraîcheur dans le centre-ville. Rassurez-vous, nous les avions déjà remarqués par nous-mêmes. Il faut dire que la communication autour de cette installation éphémère était difficile à rater !

En effet, nous avons appris dans les médias que la ville avait décidé de dépenser 35 000 euros pour l’aménagement des 3 places les plus fréquentées du centre et la location d’arbres pendant 4 mois. Bien sûr, monsieur le Maire, les élu·e·s du groupe Le temps de l’écologie vous rejoignent sur le fait qu’il est nécessaire de proposer des espaces extérieurs agréables pour tous, encore plus en ces temps de crise sanitaire.

Mais une nouvelle fois, vous avez choisi de le faire sans concertation, et le résultat relève plus d’un Greenwashing que d’une mesure efficace.

Des palmiers à Saint-Etienne ? Certes, les changements climatiques sont désormais palpables et les étés à Saint-Etienne sont de plus en plus caniculaires. Mais de là à penser que nous sommes sur la Costa Brava, il y a un monde ! Et quand nous découvrons sur les réseaux sociaux l’explication apportée par votre adjoint chargé des parcs et jardins, en tant qu’écologistes, nous ne pouvons que nous inquiéter de la vision court-termiste de votre équipe. Lorsqu’un internaute s’interroge sur le choix des palmiers, M. Dallara répond : “ pourquoi pas ? ”.

Surtout, il aurait été bien plus judicieux de choisir des espèces réellement productrices d’ombre et de fraîcheur. En parallèle, vous préférez installer des brumisateurs qui consomment de l’eau et de l’énergie, et ce même les jours de pluie. 

Quelles sont les raisons qui ont motivé votre choix de proposer à Saint-Etienne des installations temporaires, des arbres en pots, plutôt que de déminéraliser le centre ville de façon pérenne ? Dans un centre-ville où le goudron est roi, espérer qu’on va résoudre le problème des fortes chaleurs estivales en déposant quelques arbres en pots revient à mettre un pansement sur une jambe de bois. 

Pourtant, d’autres communes telles que Strasbourg ont décidé, elles, de pérenniser les îlots de fraîcheur installés à l’aube de l’été en plantant les arbres qui avaient été installés en pot dans un premier temps. Vu que les espèces qui ont été choisies à Saint-Etienne sont inadaptées à notre climat, cela risque d’être difficile…

Encore une fois, vous avez préféré agir sans concertation. Mais on ne s’improvise pas écologiste, ces installations en sont à nouveau la preuve. Les Stéphanois et les Stéphanoises doivent se voir offrir des solutions durables et efficaces afin de lutter contre les effets du dérèglement climatique et les canicules estivales, pas être les spectateurs d’une énième action de communication.

Julie Tokhi, conseillère municipale Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie de Saint-Étienne