La Chambre Régionale des Comptes s’est intéressée à la communication menée par la Ville de Saint-Etienne et de Saint-Etienne Métropole. Les élu·es municipaux écologistes stéphanois dénoncent des dépenses excessives en termes de communication et l’opacité de l’équipe municipale en place. Ils soulignent que Saint-Etienne détient le record du nombre de remarques émises par l’institution dans le cadre de la grande enquête sur la communication des collectivités qu’elle vient de réaliser.

La Chambre Régionale des Comptes révèle des dépenses de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour des sondages financés par la municipalité et Saint-Etienne Métropole, qu’elle qualifie de “sondages à connotation électorale”. Auraient-ils eu pour but de servir les ambitions et “l’intérêt politique personnel du maire”, comme évoqué dans le rapport ? Il semblerait que pour la majorité municipale, l’objectif réel est difficile à assumer, puisque ces sondages n’ont fait l’objet d’aucune information, que ce soit aux médias locaux, à l’opposition ou même sur le site de la commission nationale de sondage. Le refus de partager les résultats relèvent bien d’une opacité certaine et voulue comme mode de fonctionnement.

Le rapport met aussi en lumière des campagnes de communication dont le coût explose en 2019, soit à la veille des élections municipales de 2020. L’augmentation des achats de publicité dans tous types de supports est particulièrement notable, dont ceux auprès du magazine gratuit dans lequel un certain Gilles Rossary Lenglet écrivait à l’époque. A la veille de cette même échéance, les Stéphanoises et les Stéphanois ont vu l’ouverture de la maison des Projets et la publication d’un livre coûteux mettant en avant les projets menés par la municipalité.

De plus, la Chambre Régionale des Comptes constate une gestion opaque des dons de places de matchs de l’ASSE, en particulier des invitations en loge, qui se fait à la seule discrétion du cabinet depuis 2020. Les coûts d’utilisation des supports publicitaires proposés par le club ont également bondi de près de 3 fois leur montant entre 2018 et 2024. L’équipe municipale aurait-elle besoin de mettre à profit la notoriété de l’ASSE pour redorer son image ?

Pour les écologistes, le rapport démontre bien une communication dispendieuse qui n’a pas réellement servi les intérêts des associations, des entreprises, des communes de Saint-Etienne Métropole, et plus généralement des habitantes et des habitants. Les écologistes condamnent qu’au même moment, de nombreux budgets aient été réduits et notamment le soutien aux associations.

Les élu·es municipaux écologistes regrettent l’absence de pluralité d’expression au sein de la ville de Saint-Etienne et sa métropole : la majorité municipale ne respecte pas les dispositions légales en n’offrant pas suffisamment d’espaces d’expression à l’opposition. De même, les syndicats ou encore la cité du Design n’ont guère d’espaces mis à disposition.

Par ailleurs, les élu·es municipaux écologistes ont interpellé la majorité municipale à plusieurs reprises, par courrier et en séance, sur le coût faramineux de la maison de la Métropole à Paris pour quelques très rares utilisations. Ils s’interrogent sur le but réel de cet appartement situé en plein Paris.

Ainsi, le rapport de la Chambre Régionale des Comptes met en évidence ce que les élu·es municipaux écologistes dénoncent depuis le début de ce mandat : une gouvernance autocentrée sur la personne du maire et son ambition personnelle ; des sondages pour évaluer sa stature nationale, des dépenses en continuelle progression qui connaissent des pics à la veille des élections ; la volonté de tout contrôler en faisant de la communication son affaire personnelle. Et puisque la fin justifie des moyens, le maire s’exonère du respect des règles du droit commun,  il agit seul en arguant que c’est une prérogative de l’exécutif. Informer le conseil municipal ou métropolitain n’est pas nécessaire à ses yeux.  L’image, son image compte plus que les réalisations.

Dans ce rapport, on prend conscience, une nouvelle fois, de l’emprise du maire et de son cabinet sur le fonctionnement de la ville par la Direction de la communication et du marketing territorial.

Sa fausse mise en retrait totale met en évidence de graves divergences de vue entre la ville et la métropole. C’est un énième épisode, de trop, de l’implosion du système qui ne recule devant rien pour servir l’ambition d’un seul.

En cas d’élection aux prochaines échéances municipales, les élu·es écologistes s’engagent à réduire ces dépenses injustifiées et à mettre la communication au service des Stéphanoises et des Stéphanois. Ils prioriseront des actions répondant aux besoins concrets des habitantes et des habitants et s’engagent à mettre en place une gouvernance transparente permettant à toutes et tous de s’assurer de la bonne utilisation de l’argent public à l’échelle municipale.

Germain Collombet, Danielle Teil, Jean Duverger, Julie Tokhi, Olivier Longeon

Conseillers municipaux, métropolitains de Saint-Etienne Métropole