Les élus écologistes s’associent à la douleur de la mort de Nahel et appellent à la désescalade et à l’apaisement – Communiqué – 1er juillet 2023
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La mort de Nahel, jeune adolescent de 17 ans à Nanterre, tué à bout portant par un policier pour un refus d’obtempérer est révoltante. Les élu·e·s du groupe Le temps de l’écologie adressent toutes leurs condoléances à sa famille et à ses proches, et s’associent à leur douleur et à leur colère.

« Nous exprimons notre vive inquiétude face à l’escalade de la violence et les risques pour la sécurité des citoyennes et des citoyens. Nous attendons du président de la République et du gouvernement des actes et une parole claire susceptible d’apaiser la situation. Il est primordial que les forces de l’ordre soient mesurées dans leurs interventions pour ne pas ajouter un drame qui pourrait devenir un point de non retour. Le calme ne se décrète pas, il se construit.

« Nous condamnons la violence, les graves détériorations de biens publics et privés dans la Métropole comme dans tout le pays. Beaucoup d’équipements publics ou privés ont connu des départs d’incendies, dégâts et pillages depuis quelques jours. Plusieurs commerces ont été pillés. Nous exprimons notre plein soutien aux habitant·es, commerçant·e·s, agent·e·s, salarié·e·s des établissements dégradés. Nous remercions les agent·e·s municipaux pour leur mobilisation sur le terrain afin d’assurer les premières opérations de remise en état des sites. »

Les dégradations n’expriment plus un ras-le-bol, elles sont inacceptables et doivent être punies. Les responsables de ces évènements accentuent l’image dégradée de quartiers que des habitants et des équipes compétentes s’évertuent à changer. Les élu·e·s écologistes sont solidaires du traumatisme moral et matériel subi par tous.

« Nous entendons la colère et la détresse qui s’expriment dans les rues. Nahel était un enfant de la République, jeune et racisé. La rapidité des forces de l’ordre à engager leurs armes à feu à l’encontre de cette partie de notre population ne peut qu’interroger. Cette tragédie aurait dû être évitée.

Les écologistes réclament au gouvernement une révision complète de la doctrine de sécurité publique en France pour avancer vers un maintien de la paix au service de toutes et tous, sans discrimination. Nous demandons notamment en urgence la modification de l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure créé par loi dite Cazeneuve du 28 février 2017, qui permet hypothétiquement aux forces de l’ordre de tirer en cas de refus d’obtempérer, en raison de l’ambiguïté de sa formulation. Afin d’éviter des drames comme celui du 27 juin, seule la légitime défense, strictement encadrée par le code pénal, devrait pouvoir être invoquée pour tirer. »

« Nous pensons aux stéphanois.es, aux stéphanoise.es et aux habitant.es de toutes les communes touchées, pour qui le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. »

Les élu·e·s écologistes ont souvent tirés la sonnette d’alarme notamment dans les conseils municipaux et métropolitains. La France constate aujourd’hui, le résultat de toutes les économies de bas étage décrétées par les gouvernements successifs et certaines collectivités dans la politique sociale et urbaine :
– Suppression ou réduction de soutiens aux associations faisant du travail social qui est un abandon progressif du soutien à l’éducation populaire dans les quartiers par la suppression de dizaines de structures ; 
– Réduction des médiateurs de rues, des éducateurs et travailleurs sociaux dans les quartiers par la suppression d’aide et des emplois aidés ;
– Absence d’une police de proximité, dont le retour n’a été promis que pour quelques quartiers en France ; 
– Arrêt de la réformes temps scolaires de l’enfant avec leur volet éducatif ; 
– Politiques sociales réduisant les APL et laissant les Office HLM avec des moyens ultra-réduits ; 
– Croyance aveugle dans la rénovation urbaine avec des dispositifs d’aide à l’acquisition pour location, ou à l’achat de logements, qui maintiennent les plus défavorisés ensemble au lieu de faire de la mixité sociale ;
– … 

Les élu·e·s écologistes renouvellent leur grande inquiétude face à l’incompréhension de la situation par le Président et son gouvernement. La réponse urgente qui doit être apportée à cette situation est une réponse politique qui propose un avenir à toutes celles et ceux qui vivent dans notre pays.

Preuve est malheureusement une nouvelle fois faites que l’on ne peut résoudre uniquement la crise économique sans résoudre aussi la crise environnementale et sociale.

Germain Collombet, Danielle Teil, Jean Duverger, Julie Tokhi, Olivier Longeon

Conseillers municipaux, métropolitains de St-Etienne Métropole