Mise à l’abri des personnes à la rue – Question orale déposée par le groupe Le temps de l’écologie  – 25 septembre 2023
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Le nombre de personnes vivant à la rue augmente de façon exponentielle en France et dans la Loire. Les chiffres rapportés par le 115, numéro d’urgence en charge de l’aide aux personnes sans abris, sont alarmants. En 2022, sur la semaine du 29 août au 4 septembre, le 115 Loire enregistrait déjà 615 appels pour une demande d’hébergement. Cette année, à la même période, c’est 60 demandes de plus. 

De même, l’an dernier à cette période, le 115 n’avait pu proposer de solution qu’à 18 ménages sur les 219 ayant demandé un hébergement. Cette année, seulement 13 ménages se sont vu offrir une solution d’hébergement sur les 236 ayant sollicité le 115 dans la Loire, laissant ainsi 223 ménages sans solution. 

Parmi eux, 83 enfants étaient déclarés à la rue au moment de la demande d’hébergement, qui est restée sans réponse. 

Pourtant, depuis 20 ans, Saint-Étienne est l’une des 246 villes membres du réseau “ville amie des enfants” de l’UNICEF. Selon l’UNICEF et la Fédération des Acteurs de la Solidarité, près de 2.000 enfants dorment à la rue en France, soit 20% de plus que l’an dernier à la même période. 

A Saint-Étienne, les associations alertent sur les situations de plus en plus inquiétantes pour lesquelles elles sont sollicitées : mamans seules avec des enfants en bas âge à la rue, appels de structures hospitalières (CHU notamment) pour des sorties de maternité à la rue avec des bébés de quelques jours ou de personnes hospitalisées sans solution d’hébergement à leur sortie… Les demandes adressées par les associations aux services du département, en particulier pour des situations de grande vulnérabilité, restent la plupart du temps sans réponse.  

Certes, l’État est compétent au titre de la lutte contre les exclusions. A l’arrivée de l’hiver, il joue un rôle prépondérant dans la mise en œuvre des dispositifs départementaux « grand froid ». Mais les communes ne sont pas pour autant exonérées d’agir en la matière. En effet, les communes sont tenues indirectement à une obligation de moyen et elles doivent adopter les mesures nécessaires pour éviter un drame. 

Saint-Étienne a la réputation d’être une ville accueillante et solidaire. Le dynamisme des associations stéphanoises et l’engagement de leurs bénévoles montrent que cette tradition est toujours bien vivante. Pourtant, ces bénévoles se retrouvent souvent désarmés face à l’ampleur de la tâche et l’épuisement se généralise. 

Lors de la commission Santé, solidarités, handicap et seniors du 12 septembre dernier, Mme Tokhi a demandé comment la municipalité envisageait la mise à l’abri des personnes à la rue pendant la période hivernale à venir, en particulier dans ce contexte d’explosion des besoins. M. Durand, adjoint aux cohésions sociales, a répondu que ce n’était pas nouveau et qu’il s’apprêtait à dresser un état des lieux des places proposées par les associations. 

Les conseillers municipaux écologistes demandent si le nombre de places d’hébergement proposé cette année sera similaire à celui de l’an dernier ou s’il prendra en compte l’évolution dramatique de la situation. Par ailleurs, nous souhaitons connaître les actions que la ville de Saint-Étienne envisage de mettre en œuvre pour pallier au nombre grandissant de personnes à la rue, en particulier les enfants. 

Germain Collombet, Danielle Teil, Jean Duverger, Julie Tokhi et Olivier Longeon 

Conseillers municipaux stéphanois du Groupe le temps de l’écologie