Mission d’information et d’évaluation – Intervention au Conseil de Saint-Etienne Métropole – 6 février 2025
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Il faut, tout d’abord, se rappeler la manière dont la mission a été votée. Nous avons vu, pour concurrencer la mission initialement constituée par Claude Liogier, surgir une composition de mission concurrente, dont de toute évidence, les membres sollicités n’avaient pas été avertis de la réalité du contexte.

Une fois mise en évidence cette manipulation, le vote a entériné la version originale proposée. Nous avons, du coup, au départ, eu des doutes sur la manière dont serait exercée la présidence de la mission. Mais il s’est rapidement avéré que M. Julien, qui avait promu la mission bis, exercerait cette responsabilité avec conscience et équité, ce qui a été le cas tout au long des travaux de la mission.

Ensuite, ce qu’il faut souligner, c’est l’engagement de chacune et de chacun à travailler à la recherche d’éléments probants pour que l’on soit en mesure d’évaluer objectivement la forme de gouvernance qui a présidé à toutes les décisions examinées et leurs conséquences. Il est apparu au fil des travaux qu’elle était  centrée sur la personne du président de la métropole en exercice à l’époque. Il ne s’était pas encore placé en “ retrait total “ de cette dernière, sans que l’on sache vraiment à quoi cela correspond vraiment.  Mais de toute évidence, et le courrier reçu par chacune et chacun d’entre nous signé du : “ président en retrait ”  de la métropole, atteste, s’il en était besoin, qu’il est encore, dans les faits, bien présent. Et que cette annonce ne reflète aucune réalité tangible.  

Ceci posé, chacune et chacun des membres de la mission a su travailler en concertation. L’intelligence collective n’est pas un vain mot dans notre assemblée. Venant de tous bords politiques, nous avons eu à cœur de nous acquitter au mieux de cette mission délicate.

Très vite, il est apparu que le fait du prince était la règle normale de fonctionnement. Les différents témoignages recueillis concordent. Les auditions en personne ou par vidéo ont mis en évidence , un mode de gouvernance très, trop centralisé.

Ce qu’il faut principalement retenir de cette expérience, à mon sens, c’est qu’il n’y a jamais la possibilité de faire coïncider une ambition personnelle avec les intérêts bien compris d’une collectivité. Enfreindre ou oublier les principes démocratiques qui veulent que l’on se concerte que l’on réfléchisse à plusieurs, c’est mettre en danger la nécessaire transparence des décisions, s’exposer à des outrances ou pire des usages inappropriés de l’argent public.

Tous les éléments recueillis l’ont été en respectant nos divers interlocutrices et interlocuteurs, qui ont toutes et tous eu à valider leurs déclarations. On peut toutefois regretter de ne pas avoir pu entendre toutes les personnes que nous aurions aimé pouvoir auditionner. 

Ceci étant, qu’une institution comme la nôtre puisse diligenter une approche critique de ses pratiques, est un signe de bonne santé pour notre démocratie locale. C’est un signe encourageant dans un contexte où les agissements de certains mettent à mal notre image de marque.

En résumé, une démarche qui a le mérite de clarifier et d’objectiver les choses. Si les préconisations formulées sont suivies d’effets, alors elle aura été utile et nous aurons contribué à permettre qu’un processus d’amélioration vertueux soit rendu possible. On ne progresse véritablement qu’en étant critique vis-à-vis de soi-même. La lucidité est essentielle si l’on veut pouvoir conforter nos pratiques démocratiques.

Pour les écologistes, l’engagement politique doit être synonyme de transparence et de travail collectif. C’est pourquoi nous étions très attachés à participer à cette mission.

Jean Duverger, conseiller métropolitain Génération Écologie de Saint-Etienne