Intervention de Germain Collombet, conseiller métropolitain Europe Écologie Les Verts
« Nous nous apprêtons à délibérer sur les conditions de tenue des conseils métropolitains à distance. Le contenu de cette délibération nous interpelle à plusieurs titres.
Avant tout, nous voulons vous féliciter de la publicité de ce conseil métropolitain. Depuis longtemps, les écologistes demandaient la diffusion des conseils et nous sommes heureux de voir que nos vœux sont enfin exaucés. Toutefois, une question demeure. Est-ce que les retransmissions seront accessibles ensuite en ligne, en dehors du direct ? Car, Monsieur le président, toutes nos concitoyennes et tous nos concitoyens. n’ont pas la chance de pouvoir poser une journée de congés pour regarder nos conseils.
Nous sommes également sceptiques sur l’utilisation de zoom et surtout sur le fait de graver dans le marbre son utilisation par le vote de cette délibération. Certes, depuis le confinement, nous ne comptons plus nos heures passées sur cet outil mais ce dernier pose des questions quand à sa sécurité. En effet, même la plate-forme de lutte contre la cybercriminalité du gouvernement interpelle sur la vulnérabilité de l’application zoom. Avec la probabilité de fuite de données, d’atteintes aux données personnelles, de vols d’identifiants et j’en passe. Or, il existe d’autres plate-forme qui peuvent être déployées sur des serveurs internes comme jitsi, mais nous faisons toute confiance dans les services pour trouver les meilleures solutions.
Enfin, la dernière phrase nous inquiète. Dans une période où le Covid reprend de le puissance, nul n’est capable de dire quand nous pourrons tenir une nouvelle réunion physique. Que va-t-il se passer pour les votes qui doivent se tenir en présentiel ? Va-t-on attendre la sortie d’une crise dont personne ne connaît la fin ? Est-ce que les personnes seront désignées sans vote ? Nous pensons que la démocratie n’est pas soluble dans le Covid. »
Intervention d’Olivier Longeon, conseiller métropolitain Europe Écologie Les Verts de St-Étienne Métropole
« Sur l’application Zoom, ce que Germain Collombet a voulu dire, c’est qu’il y a quelque part une disparité à l’équilibre normal en termes économiques. Quand on met, dans une délibération, que la Métropole utilisera l’application Zoom, ce n’est pas la même chose que de mettre dans la délibération que l’on va utiliser une application pour faire de la visioconférence. On ne met pas, nous, Saint-Étienne Métropole, que le contrat de l’eau sera donné à Véolia par exemple. C’est la même chose que de mettre : c’est Zoom qui va faire notre visioconférence. On peut évoluer, vous l’avez dit, actuellement tout le monde l’utilise, c’est sans doute ce qu’il y a de mieux, mais il peut y avoir demain une application qui soit meilleure, plus pratique, gratuite et on aura marqué Zoom dans la délibération. Il y a quelque chose d’un peu surprenant quand d’ailleurs, on parle de commission d’appel d’offre.
Zoom est décrite comme une application peu sécurisée par un certain nombre de personnes responsables et qui connaissent un peu l’informatique. Ils expliquent que quand on utilise une application, ça va dans les deux sens. C’est à dire qu’il y a des données, celle de la visioconférence et que nous échangeons entre nous, publiques, et nous saluons votre geste, qui seront après publiques sur le site internet. C’est un vrai progrès, les stéphano-métropolitains pourront aller voir ce qu’il c’est dit. Il y a aussi des données que souvent les logiciels propriétaires se permettent de prendre sur nos ordinateurs ou téléphones : localisation, déplacements … On ne se rend pas compte, mais on l’autorise sans arrêt.
C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a aussi une question sur la 5G : les données qui descendent mais elles remontent aussi. Zoom et le propriétaire de Zoom s’autorisent à récupérer des données à nous, que nous n’avons pas autorisé. Je le sais, de fait, si ma communication internet est un peu moins bonne, c’est que pendant que je communique sur des applications, il y a d’autres choses qui partent vers le propriétaire de Zoom, choses que je n’aurais peut-être pas voulu signaler et rendre publiques, du moins à Zoom.
N’oublions pas l’espionnage industriel, utilisé tous les jours par ces applications. Le réseau échelon estime qu’il en coûte 24 millions de dollars pour collecter la totalité des données de tous les internautes, dans le monde. Jamais l’espionnage industriel n’a été aussi peu cher et aussi facile. Donner cet espionnage, un jour, et je ne le souhaite absolument pas, à un gouvernement qui soit tyrannique ou dictatorial. Nous aurions fait une erreur. C’est simplement ce que dit le gouvernement d’aujourd’hui, le votre ou le mien ce serait la même chose, car actuellement nous n’avons pas d’autres moyens : attention un jour ou l’autre, il faudra une application qui soit meilleure.
Pour le vote, il me semble que certaines métropoles ont utilisé des votes électroniques. Certaines communes et métropoles ont décidé de louer des grands espaces pour organiser des réunions physiques avec la distanciation physique. On a, aujourd’hui, des grands centres de Congrès qui sont vides, les grands salons de la Foire, vides aussi. Regardez Bordeaux, Strasbourg et vous verrez que des dizaines de grandes Métropoles se réunissent dans des grands espaces, en espaçant tout le monde, pour pouvoir organiser des votes. Nous, ce que l’on dit, c’est qu’il faut faire la même chose. »