Vous nous proposez ce jour de voter des autorisations pour ouvrir les commerces 12 dimanche dans l’année. Pour nous cette décision est néfaste car elle accepte une situation imposée par les grands groupes de l’e-commerce internet. Nous préférons étudier les possibilités de construire le commerce du futur avec nos commerçants, trouver les complémentarités et nous militons pour que des règles soient imposées au commerce dérèglementé de l’internet.

Avec le développement de l’internet, sans même parler du Coronavirus actuel, le 1er jour d’achat est devenu le dimanche, le deuxième reste le samedi, le 3ème le mercredi. 

Avec la pandémie mondiale que nous subissons, le phénomène s’aggrave. Un jour où l’autre, il faudra bien que nous mettions des règles à ce mode de commerce qu’est le E-commerce Ce mode de vente et d’achat a une logistique peu vertueuse socialement et en matière écologique. Les grands entrepôts presqu’entièrement automatisés se développent au 4 coins du monde. Les transports de fret sont souvent en avion, ce qui favorise le dérèglement climatique. Les conditions de travail sont souvent dures avec même des salariés quasiment en cellule contrainte.

Les commerces de nos centre-villes ont été progressivement remplacés par des franchises, des banques et des grandes marques qui se sont lentement transformés en vitrines pour les clients. L’achat se réalise de plus en plus après visite, ensuite devant l’écran. 

La pandémie que nous vivons devrait entrainer la fermeture d’un tiers des commerces de rez de chaussée, pas forcément les locaux, mais souvent ceux des grandes marques, nous en reparlerons avec le vœu sur le groupe Z à la fin de ce conseil. De même, les moyennes et grandes surfaces des abords des villes vont aussi fermer et ce a peu près dans les même proportions, je parle simplement sur des prévisions de la chambre des métiers et de la chambre régionale de commerce

Cette marche était déjà entamée avant le coronavirus. 

Ce n’est pas l’ouverture du dimanche qui y changera quelque chose.Au lieu de précéder ceux qui veulent dérèglementer le commerce, nous devons reprendre les choses en main pour défendre nos commerçants et leurs employés. Au début de l’automobile nous n’avions aucune règle puis nous avons décidé de limiter son usage par le code de la route. C’est normal. Nous devrons faire la même chose avec le e-commerce dérégulé.

Les centre-villes se défendent en étant accessibles en transport en commun, en vélo, à pied … Les centre-villes gagnent quand ils sont vivants avec de la verdure, des espaces de jeu, des espaces de détentes, en exposant leur patrimoine. Les centre-ville gagnent en s’appuyant sur les commerçants locaux, les créateurs locaux que ce soit en terme d’alimentation, que de textile et d’artisanats. Hélas même ce segment là de consommateurs peut être détourné vers un concept global commercial faisant peu de place aux savoirs faire locaux comme le Steel par exemple.

Pour nous, élu·e·s écologistes rien ne sert de soutenir le travail du dimanche qui crée une situation déséquilibrée avec les grandes surfaces qui peuvent plus facilement ouvrir le dimanche. 

Si en parallèle, la Ville ne se dote pas plus d’outils pour contenir les loyers des acteurs économiques locaux et pour faciliter l’implantation d’activités répondant aux besoins essentiels des habitant·e·s en coeur de ville, rien ne sert d’ouvrir le dimanche si les transports en commun ne sont pas densifiés ce jour là …

Comme chaque année, les élu·e·s écologistes s’opposent aux autorisations de travail le dimanche que l’on pourrait certes comprendre juste avant noël.

Olivier Longeon, conseiller municipal Europe Écologie Les Verts de St-Étienne