La présentation de ce pacte est pour nous l’occasion de constater les manques démocratiques de l’institution St-Etienne Métropole.
Le territoire métropolitain comporte de fortes inégalités sociales et territoriales entre les communes, voire au sein même de certaines communes. Les politiques menées pendant 40 ans par les différentes collectivités n’ont pas permis de réduire significativement les inégalités socio-spatiales : elles les ont tout juste atténuées, mais sans inverser significativement les « tendances lourdes ».
Si les conseillers municipaux sont élus sur un projet municipal directement par les électeurs. Les conseillers métropolitains sont issus d’un fléchage sur les bulletins de vote. Un scrutin assez peu clairs pour les électeurs. D’ailleurs cette élection de second degré ne suscite que bien peu de projets dans les programmes que les candidats exposent aux électeurs.
Le fonctionnement institutionnel de fédération de communes est à dépasser.
L’enjeu aujourd’hui est de construire une métropole équitable et solidaire engagée pour et dans la transition écologique avec un projet ambitieux de solidarité :
– pour réduire les fractures sociales et territoriales, pour permettre à chaque habitant de la métropole, quel que soit son âge et son lieu de résidence, son statut, d’accéder à un logement, à un emploi stable (pour les actifs) ou à un parcours de formation, à des services publics de qualité (transports, services urbains, services sociaux, collèges, énergie…), de bénéficier d’un environnement de qualité et qui ne nuise pas à sa santé (air, bruit, nature en ville…). Il s’agit de réduire le non-recours au droit, de travailler à ce que chacun trouve sa place dans la Métropole, et en premier lieu, sa place de citoyen.
Vous réaffirmez vos principes fondamentaux pour St-Etienne Métropole en matière de gouvernance. Vous sanctifiez les décisions du bureau prises entre maires.
Du coup, vous oubliez les grands principes.
Par exemple, la semaine dernière, comme président de St-Etienne Métropole, vous avez communiqué le plan de relance pour la Métropole que nous avons voté lors de ce conseil métropolitain. C’est dire que le vote du conseil métropolitain vous importe peu. Pour vous, le vote en conseil métropolitain est ce que l’enquête publique est aux grands travaux.
Vous vous contentez de l’échange entre maires, nous vous demandons plus, nous vous demandons une construction avec tous les conseillers métropolitains, avec tous les habitants.
Au minimum, le bureau devrait être une commission permanente comme dans les autres métropoles, les vraies.
Une démocratie plus ouverte doit se développer aussi au sein de St Etienne Métropole, afin d’éviter de produire une technostructure rigide et descendante. La métropole peut devenir une institution innovante et dynamique par l’organisation collaborative de ses services, la réflexion des commissions où siègent les élus, et leur coopération autour de projets de territoire. Par ailleurs, les citoyens sont des acteurs en puissance, donc des partenaires potentiels, jouissant de formes d’expertise d’usages. A ce titre, ils sont demandeurs de plus d’information et moins de communication marketing. Ils aspirent à participer activement aux transformations de la société et des territoires, et à plus de générosité et de solidarité.
La Métropole doit être une terre d’innovation partagée et contribuer ainsi à la vitalité de ses territoires. Or, les usages et outils numériques se développent à la faveur de pratiques collectives au service de projets innovants. L’Education au numérique est donc indispensable aujourd’hui pour former l’esprit éclairé et créatif des jeunes et moins jeunes : éducation à l’image, éducation à la citoyenneté, aux médias participatifs, à la création artistique, etc, sont autant de moyens de former des citoyens avertis et prévenir le décrochage scolaire ou social.
Comme le disait le rapport de la Chambre Régionale des Comptes, cette gestion de St-Etienne métropole est réductrice. Elle réduit St-Etienne Métropole à une caisse dans laquelle chaque commune vient puiser sa part en laissant le strict minimum légal au pot commun.
A l’inverse, ce que nous voulons pour la métropole, c’est une véritable unité de vision qui partage un vrai projet commun entre élus, avec les citoyens, en les incluant, les associations, les services.
En ce début de XXIe siècle, nous vivons un moment historique, ce dont nous avons besoin c’est d’un avenir politique commun.
Olivier Longeon, conseiller métropolitain Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie