Aujourd’hui, vous nous présentez le plan d’aménagement et de développement durable du futur plan local d’urbanisme intercommunal et de l’habitat de Saint-Etienne Métropole.

La rédaction d’un plan local à l’échelle de toutes les communes de Saint-Etienne Métropole est un moment-clé du futur de notre ville et de notre agglomération.

Après des années d’un urbanisme désordonné qui a conduit à un déménagement de la ville en direction de la périphérie, nous allons pouvoir envisager et construire tous ensemble une nouvelle ville plus équilibrée.

Des dizaines d’hectares agricoles et d’espaces naturels ont été transformés en lotissements, en zones industrielles, en zones commerciales. Cet urbanisme désordonné impose des déplacements coûteux en voiture. Depuis des années, l’agglomération n’a pas été en mesure de faire vivre un vrai plan de déplacement en transport en commun et en modes alternatifs pour répondre à cette demande.

Les conséquences sont connues. Le coût de l’énergie imposé par l’habitat individuel que ce soit pour se chauffer ou pour se déplacer a été très préjudiciable pour une grande partie de la population. Nous n’avons pas été étonné de retrouver certaines personnes financièrement vulnérables sur les ronds-points à l’occasion de la crise des gilets jaunes. Quand il a fallu payer le vrai prix du pétrole, la situation est devenue invivable. La crise était là, car le prix de l’énergie devenait insupportable.

Le nouveau plan local d’urbanisme doit envisager de réduire la consommation d’espaces naturels et d’espaces agricoles. Il doit s’imposer une gestion des eaux plus économe et plus propre. Le nouveau plan local d’urbanisme doit inventer des formes de transport qui permettront à chacun de se déplacer à sa guise, sans dépendre de sa voiture même si on habite en périphérie. Ce sera sans doute un RER en direction de la plaine du Forez, comme il a été fait entre le Gier et l’Ondaine.

Saint-Etienne Métropole va donc sortir de 50 ans d’urbanisme désordonné. Certains diront que ces nouvelles mesures vont empêcher le développement d’un certain nombre de communes. Il n’en est rien!

Au contraire, ce que nous allons construire, c’est un avenir commun. Nous avons à Saint-Etienne Métropole, la chance de pouvoir facilement faire du recyclage foncier et urbain. En effet, une métropole comme la nôtre possède 22 000 logements vacants. Un grand nombre de zones industrielles et commerciales sont en train de se transformer en friches. Pour les écologistes, ces terrains pourront servir à l’avenir de notre métropole, pour construire des logements, développer l’activité économique, ainsi que développer notre agriculture et la nature.

Ne rêvons pas ! Anticipons ! Le développement commercial tout azimut en périphérie est à son paroxysme, il commence à se tarir très vite. Le boom du commerce par internet va sans doute dépeupler au moins 30 % des zones périphériques. Nous devrons inventer une nouvelle forme de commerce, qui permette à chaque ville, centre, à chaque village d’avoir sa propre activité.

L’expérience du Covid a permis un immense développement du télétravail. Demain, sans doute, nous aurons besoin de moins de surface de bureaux pour les services. Nous devons aussi imaginer une collaboration avec l’agglomération lyonnaise tant pour développer le réseau de RER que pour imaginer une relocalisation des emplois qui sont partis à Lyon. Aujourd’hui, c’est plus urgent qu’hier, car nous subissons la faillite de Casino et la réduction de son siège social.Comme dans de nombreuses autres métropoles françaises et européennes, nous devons inventer un

urbanisme respectueux de la nature permettant d’avoir une agriculture locale développant un autre projet d’autosuffisance. Il va falloir planter des milliers d’arbres et d’arbustes, il faut développer des centaines d’hectares plus verdoyants dans les centres pour réduire les chaleurs estivales. Saint-Etienne, comme les autres villes de France et d’Europe, va connaître de plus en plus de nuits tropicales invivables,

notamment pour les personnes les plus fragiles.

Nous devons cesser d’attendre que la loi nous impose de développer les énergies nouvelles et renouvelables. Nous devons le faire sans attendre. Prenons l’initiative.

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Nous en sommes sûrs. Nous le savons, toutes les énergies vont coûter de plus en plus cher, particulièrement l’énergie issue du carbone. Une solution pour dégager du pouvoir d’achat donc du pouvoir de vivre pour nos habitants grâce au développement massif du solaire thermique, du solaire photovoltaïque et aussi des unités de méthanisation. Le bâtiment est un secteur qui va connaître un fort taux d’emploi non par la construction, mais parce qu’il va falloir modifier et isoler la totalité de notre bâti.

Depuis les années 1995, les écologistes proposaient le lancement d’un plan façade. L’idée était de rendre plus belle la ville, tout en économisant l’énergie. Bref, avoir une ville agréable et moins chère pour que chacun y trouve sa place.

Il a fallu attendre la municipalité de Maurice Vincent à partir de 2008 pour que le plan soit lancé.

Aujourd’hui, nous voyons les résultats tous les jours avec une ville de plus en plus belle.

Contrairement à ce que vous avez proposé avec Steel, des commerçants s’engagent pour les centre-ville, des habitants reviennent dans les centres. Nous savons par toutes les études européennes que les habitants reviendront encore plus dans les centre-ville, que cela soit à St Galmier, St Etienne, dans le Gier ou à Firminy, s’ils trouvent dans ces centre-ville de l’emploi, de quoi vivre, des lieux pour s’amuser, de quoi manger, de quoi faire leurs courses en toute tranquillité sans bruit et sans pollution.

Bref, le nouveau PLUi est une chance de construire un urbanisme équitable qui respecte chacun·e et qui lutte contre le dérèglement climatique.

La chance de travailler à l’échelle intercommunale et d’envisager un plan de l’habitat inclus dans le PLUi va permettre en plus de construire pour tous et pour toutes. Nous allons de manière équitable et constructive, pouvoir réaliser tant des logements sociaux, que des logements en accession à la propriété, des logements pour les plus aisés, mais aussi des commerces que de l’industrie et des services.

Le Plan Local d’Urbanisme est une chance, saisissons-le pour construire la ville de demain. Les intentions présentées dans le PADD nous paraissent plutôt bonnes. Nous espérons que la ville de Saint-Etienne prendra sa part dans la création de ce plan. Nous ne devons pas en rester à de belles phrases glissées dans un powerpoint, aller beaucoup plus loin et prendre notre part dans ce travail.

Germain Collombet, conseiller municipal du groupe Le temps de l’écologie de St-Etienne