Ce jour de 2022 est donc celui de la parution du projet métropolitain 2020-2026, début 2022, soit à un tiers du mandat. Encore une fois le COVID a bon dos.
Certaines opérations ont commencé sans que nous en parlions en conseil métropolitain.
D’autres ne termineront pas dans ce mandat car on a déjà pris trop de retard.
Ce projet métropolitain arrive à un moment clef. Si naguère trop d’élu·es n’ont pas cru au dérèglement climatique, aujourd’hui, tout le monde sait qu’il faut agir et vite, voire très vite. C’est donc au regard de ces enjeux vitaux que nous avons lu votre projet.
Par exemple, notre agriculture qui est fondamentale pour l’approvisionnement des habitants de St Etienne Métropole mais aussi de la métropole lyonnaise va subir des baisses de production. Notre agriculture devra s’adapter car par exemple si le manque d’eau pose problème pour les maraîchers et arboriculteurs, il est aussi devenu problématique pour l’élevage caprin, ovin et bovin.
Quels ont été les échanges avec la population sur ce sujet ? La construction s’est faite au bureau, très loin des citoyens.
Rappelons qu’avec 71 membres du bureau de St Etienne Métropole sur 123 conseillers métropolitains, vous avez refusé la pleine représentation des différentes forces politiques représentatives et élues du conseil métropolitain. Nous ne croyons pas que deux ou trois élus de plus dans ce bureau auraient nuit à son bon fonctionnement.
Il nous a semblé que pour un président qui veut donner sa place à chaque commune, une présentation des projets soutenus dans les communes aurait été plus riche. Cette présentation aurait mieux fait comprendre à la population l’intérêt de la métropole.
Pour que nous soyons tous bien d’accord, il ne s’agit pas dans ce mandat de poursuivre l’élaboration du PLUi mais de le faire aboutir le plus rapidement possible. Le PLUi permettra de programmer le rattrapage de notre retard, par exemple en matière de Plan de Déplacements Urbains. Il a aussi l’immense objectif de permettre une meilleure planification urbaine, nous avons plus de 20 000 logements excédentaires, cela représente environ 40 ans de production de logements au rythme actuel. De même, nous avons des zones industrielles issues du passé qui sont en déshérence. Il ne s’agit pas de démolir partout, il s’agit de reconstruire la ville sur la ville pour résorber ses stocks en respectant les objectifs de moindre consommation des espaces naturels et agricoles.
De même, nous devons rééquilibrer l’offre d’habitat social entre toutes nos communes. Ce qui veut développer le logement social en périphérie tout en n’oubliant pas de conforter les centres urbains historiques.
Notre retard en matière de modes actifs de déplacement doit être rattrapé. Il ne s’agira pas simplement d’accompagner les projets de voirie comme l’impose la loi sur l’air mais de réaliser le réseau cyclable promis dans les campagnes des uns et des autres.
Vous avez presque tous été des défenseurs de l’A45. Aujourd’hui est venu le temps des alternatives : amélioration sur place de l’existant, voie ferrée et réseau routier. Nous sommes heureux que le plan propose de rattacher le RER lyonnais à St Etienne. Il faut aller au delà et prévoir un meilleur cadencement des TER au Nord de St Etienne, seule alternative crédible aux embouteillages actuels.
Par exemple, un jour ou l’autre une crue plus forte que les autres coupera le train ou l’autoroute voire les 2 entre St Etienne et Lyon. Préparer les alternatives sur place consisterait à sécuriser sérieusement ses infrastructures. C’est le sens du nouvel impôt GEMAPI.
Pour l’industrie, les élus progressistes de l’époque avaient proposé avec le Conseil Local de Développement un vrai projet de Territoire à Énergie Positive qui permette aux entreprises locales de tester localement leurs inventions et fabrications. Ce plan est totalement abandonné au bénéfice d’opérations gadgets, c’est très regrettable. Dans le temps, les écologistes ont proposé une plateforme d’intégration et de montage des éoliennes … Vos exécutifs successifs l’ont refusé… Résultat, aujourd’hui ils sont implantés à Dunkerque et à St Nazaire.
La mise en valeur du patrimoine est bien maigre et les projets d’agrandissement des musées reportés.
Alors que la patinoire olympique est inutile, coûteuse et pas écologique.
En matière de développement durable, au lieu de courir les labels donnés sur une simple intention, notre métropole ne devrait pas se priver de faire. Si l’on compare aux autres métropoles nous sommes trop en retard et toujours pas à la hauteur.
Votre projet semble ne plus parler de la ligne de transports en commun pour laquelle vous aviez obtenu un soutien de l’État ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le plan déchets n’est lui aussi pas assez ambitieux, nous ne répondrons pas aux objectifs de la Loi. Il faut faire plus. La récente remise en cause des casiers bioréacteurs à la décharge du pâteux à Roche La Molière peut être nuisible. Plusieurs riverains s’inquiètent déjà d un éventuel retour des odeurs.
Un projet ambitieux pour St-Etienne Métropole aurait mérité une véritable ambition de lutte contre le dérèglement climatique. Nul doute pour moi qu’un jour le Plan Local d’urbanisme devra le planifier. Mais c’est pour le prochain mandat, et nous espérons qu’il ne sera pas trop tard.
Oliver Longeon, conseiller métropolitain Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie