Nous nous apprêtons à voter le projet partenarial d’aménagement entre la ville et l’Etablissement Public d’Aménagement de Saint-Etienne. Il décide de l’avenir de notre ville pour les dix prochaines années. Or, il n’est pas à la hauteur des défis que nous devons relever face aux changements climatiques.
Le dernier rapport du GIEC nous projette dans un monde où les températures estivales ressembleront à celles de Marrakech. Quatre palmiers posés sur une place ne permettent pas aux Stéphanoises et Stéphanois de mieux supporter les futures canicules.
Mais ce n’est pas non plus le projet que vous nous proposez qui changera la donne. Votre ambition de ramener la nature en ville est louable, mais l’application manque d’ambition et de courage. Vous voulez créer des “parcours dédiés et apaisés » pour que chaque habitante et habitant puisse retrouver la nature en ville. Vous désirez créer des îlots de fraicheurs dans des espaces restreints. Au même moment où nos voisins Lyonnais décident de planter des forêts urbaines.
En agissant ainsi, vous allez créer des bulles de fraîcheur où le prix de l’immobilier grimpera en flèche. Les plus démunis iront se faire cuire un œuf sur le bitume écrasé de chaleur.
Le projet que vous nous proposez avec l’EPASE est classique voir daté. Vous parlez de déambulation apaisée alors que vous conservez la circulation des véhicules en centre-ville.
En créant une zone 30 en centre -ville quand toutes les grandes villes prennent le virage de la ville apaisée. Encore une fois, à la lecture du projet, nous comprenons que vous persistez dans la défense de la voiture en ville au détriment des déplacements en mode doux. Je crois que nous allons encore longtemps flirter avec les tréfonds du classement des villes marchables.
Un exemple, dans ce projet partenarial, qui montre que vous persistez dans vos erreurs. Il est envisagé une perspective entre Chavanelle et les Ursules. Vous devriez remplacer le parking par un véritable espace vert qui dégagerait complètement la perspective sur la colline des Pères. Avec le marché Albert Thomas, la réouverture des Halles et la rénovation de la Bourse du travail, il est
temps de réduire la circulation sur le Cours Victor Hugo et d’en faire un vrai lieu de déambulation avec des arbres …
Dans le même quartier, c’est le devenir de la Charité qui nous semble incertain. Dans le projet que vous proposez, il est difficile de comprendre l’avenir de certains bâtiments appartenant à l’îlot. Nous ne comprenons pas l’avenir que vous allez donner aux bâtiments signés par les célèbres architectes stéphanois Lamaizière.
Monsieur le Maire, votre projet sur ce secteur est un exemple – parmi tant d’autres que nous dénonçons à longueur de conseils municipaux- de votre manque d’ambition pour l’avenir de notre ville. Quand les villes de France et d’ailleurs décident de prendre le virage d’un urbanisme apaisé et vert, vous faites le choix de continuer comme avant. De continuer comme si rien n’allait devoir changer. Comme si les générations futures n’allaient pas payer vos errements.
Germain Collombet, conseiller municipal Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie de Saint-Etienne