Ce dossier, dont la forme définitive était arrêtée dès le 23 avril dernier, a été ajouté à notre ordre du jour au dernier moment « légal » pour qu’il puisse être examiné aujourd’hui. Il n’a pas été présenté en commission. Pourquoi ce traitement particulier ?
Il est examiné en toute fin de conseil, au moment où l’attention de chacune et chacun est émoussée par une déjà longue séance de travail.
Cela met en en évidence la volonté qu’il soit traité par notre assemblée de manière la moins fouillée possible. Et à un horaire qui rend plus complexe la reprise dans les médias locaux du lendemain . Une action de communication encore une fois, très bien ficelée !
Jeudi prochain, ce même rapport sera présenté en hors d’œuvre, de la séance du Conseil métropolitain. L’examen du dossier, dans cette instance, en tout début de réunion, met en évidence, une approche diamétralement opposée. Elle souligne les divergences profondes qui existent entre les deux exécutifs. Et nuit globalement à la bonne administration de notre territoire.
Ceci posé, les 7 recommandations de la CRC, sont intéressantes à plus d’un titre. Elles pointent des dysfonctionnements importants dans l’administration de notre collectivité. Elles soulignent que nos demandes insistantes, restées sans suite, de plus de transparence et d’évaluation de nos politiques sont légitimes.
Formaliser une politique c’est en fixer les objectifs. C’est se donner les indicateurs qualitatifs et quantitatifs qui en permettent le suivi. Cette manière de faire, permet de rectifier le cas échéant sa mise en œuvre tout au long du processus. On s’exonère en toute transparence d’avoir à justifier a posteriori, de dérives ou d’insuccès éventuels.
Vous aviez, en début de mandat, nommé un conseiller délégué à l’évaluation, mais M. Jacques Guarinos a démissionné depuis…
La transparence ce n’est pas votre fort et vous le revendiquer dans votre réponse à la CRC en affirmant de manière très argumentée, p. 8 de votre courrier : « La communication et l’information municipale, d’une manière générale, est une prérogative de l’exécutif local, et non une compétence des assemblées délibérantes ». C’est bien vos propos que je cite, Monsieur Perdriau, lorsque vous faites référence au conseil d’État. Mais la question n’est pas de savoir si cela est légal ou non mais si cela est conforme au respect et à l’information des élus que nous sommes, au même titre que vous.
Et, rebondissant sur cet argumentaire, vous poursuivez en affirmant : « Qu’il n’y a donc pas lieu de « formaliser » la stratégie de communication pour la « présenter »aux assemblées délibérantes, celles-ci n’ayant pas à intervenir pour approuver ou même être informées d’une éventuelle « stratégie » en matière de communication, qu’il s’agisse de communication interne ou de communication externe ». Pour vous, Monsieur Perdriau, la communication c’est vous.
Et effectivement, on constate que les dépenses de communication n’ont jamais été l’objet, comme d’autres hélas, de restrictions budgétaires. Elles progressent tout au long de la période avec des pics remarqués à la veille des élections de 2020. Parallèlement, le budget consacré aux associations était diminué. Question de choix.
L’intérêt général ne paraît pas devoir être la principale de vos préoccupations, quand vous commandez des sondages auprès de l’IFOP pour connaître l’état de votre notoriété nationale. Ce qui, vous en conviendrez, n’est pas directement en relation avec votre action locale…
Votre ambition ministérielle, un moment caressée, pointe là, le bout de son nez…
Un autre aspect est mis en évidence, c’est celui du non respect des règles et procédures des marchés publics. A cela vous répondez en évoquant parfois le recours à la demande de trois devis, que vous n’arrivez pas à produire, ou vous évoquez l’urgence face à la lourdeur desdites procédures.
Mais quand il s’agit d’information, où est réellement l’urgence. L’urgence est dans le faire, le faire savoir est accessoire.
Si « surfer » sur l’événement est un art, il n’en demeure pas moins un art mineur. Gérer notre ville c’est d’abord et avant tout assurer à ses habitantes et habitants des conditions de vie les plus agréables possibles et un futur désirable. Là, on est dans le réel et non dans l’image. On est sur le concret et par sur l’image.
La lecture du rapport de la CRC est aussi instructive à un autre titre. Elle met en évidence un mode de fonctionnement, hyper centralisé et hyper centré autour de la seule personne du maire. L’ennui, c’est que lorsque l’image de ce dernier est ternie, par une mise en examen, par exemple, c’est aussi l’image de notre ville qui est atteinte. S’effacer devant sa fonction pour lui donner toute son énergie est une qualité rare…Pourtant, d’aucunes et d’aucuns ont prouvé que la discrétion pouvait être souvent et largement synonyme d’efficacité et de réussite collective.
Notre aspiration à voir Saint-Etienne, gérée en toute transparence, en ayant recours à une évaluation systématique, citoyenne et partagée s’en trouve renforcée. Nous ne voulons pas que perdure un mode de gouvernance hyper personnalisé qui conduit souvent à des dérives malheureuses comme celles que nous connaissons aujourd’hui. Il faut mobiliser toute l’intelligence collective de notre ville pour lui donner une ambition elle aussi collective. La ville de Saint- Étienne le mérite. Le travail d’équipe suppose que la confiance en soit le pilier central, il est évident que cela ne fait pas partie des vertus cardinales de l’équipe actuellement encore en place.
Pour remonter au classement des villes et des métropoles où il fait bon vivre, il faut bien plus qu’une simple amélioration de votre image. Vous êtes bien loin aujourd’hui de créer un élan collectif autour d’un projet partagé, construit par toutes et tous , c’est l’ambition des écologistes pour demain.
Olivier Longeon, Conseiller municipal Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie