Rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la communication – Intervention à Saint-Etienne Métropole – 30 mai 2024
Partager

Ce dossier a été examiné lundi en conseil municipal de la ville de Saint-Étienne. Son examen s’est fait en fin de réunion. Ici, il est examiné en tout début de réunion.

Ce choix n’est pas innocent. Il met en évidence les divergences qui existent de manière de plus en plus marquée entre les deux collectivités, et nuisent à la bonne administration de notre territoire. 

Ces dysfonctionnements s’amplifient depuis la mise en retrait volontaire et soi disant totale de son encore président, et toujours maire de Saint-Étienne

Cette posture, comme nous l’avons déjà exprimé ici, ne correspond à aucune situation reconnue juridiquement. Il est sans doute temps, grand temps, de songer à y mettre un terme. Cela permettrait sans doute de clarifier une situation dont la persistance nuit à la sérénité des débats. 

Aujourd’hui, les remarques adressées à M. Perdriau, auxquelles il a répondu dans une lettre datée du 23 avril dernier, vont être examinées en dehors de sa présence, ce qui vous en conviendrez est assez paradoxal.

Ceci posé, les 7 recommandations de la CRC, sont intéressantes à plus d’un titre. Elles pointent des dysfonctionnements importants dans l’administration de notre collectivité. Elles soulignent que nos demandes insistantes, restées sans suite, de plus de transparence et d’évaluation de nos politiques sont légitimes.

Formaliser une politique c’est en fixer les objectifs. C’est se donner les indicateurs qualitatifs et quantitatifs qui en assurent le suivi. Cette manière de faire  permet de rectifier, le cas échéant, sa mise en œuvre tout au long du processus. On s’exonère en toute transparence d’avoir à justifier, a posteriori, de dérives ou d’insuccès éventuels. 

La première des recommandations, conforte les demandes récurrentes des Écologistes dans ce sens. Les écologistes demandent que toutes nos politiques soient évaluées au fur et à mesure de leur déploiement.

La transparence, ce n’est toujours pas la règle. Nous en sommes loin, et des chiffres précis,  nombreux, énoncés, lors de la présentation du budget, sans mise en perspective ne sont pas significatifs.  Il y a lieu de s’engager très vite dans cette démarche indispensable d’évaluation.  

  Contrairement à ce qu’affirme M. Perdriau : «  Qu’il n’y a donc pas lieu de « formaliser » la stratégie de communication pour la « présenter » aux assemblées délibérantes, celles-ci n’ayant pas à intervenir pour approuver ou même être informées d’une éventuelle « stratégie » en matière de communication, qu’il s’agisse de communication interne ou de communication externe ». Ce qui, vous en conviendrez, a le mérite de la clarté. Les écologistes demandent  à ce que cela soit débattu et validé par notre assemblée.

Les dépenses de communication n’ont jamais été l’objet, comme d’autres dépenses, hélas, de restrictions budgétaires. Elles progressent tout au long de la période avec des pics remarqués à la veille des élections de 2020. 

L’intérêt général ne paraît pas avoir été  la principale des préoccupations de M. Perdriau, quand il  a commandé des sondages auprès de l’IFOP pour connaître l’état de sa notoriété nationale. Ce qui, vous en conviendrez, n’est pas directement en relation avec les préoccupations  quotidiennes de nos concitoyennes et concitoyens…

Une ambition personnelle ne peut justifier, à elle seule, qu’il lui soit consacré de l’argent public.

Un autre aspect est mis en évidence, c’est celui du non respect des règles et procédures des marchés publics. A cela il est répondu en évoquant parfois le recours à la demande de trois devis, qui ne sont pas produits, ou on évoque l’excuse de  l’urgence face à la lourdeur des dites procédures.

Mais quand il s’agit d’information, où est réellement l’urgence. L’urgence est dans le faire, le faire savoir est accessoire. 

Si « surfer » sur l’événement est un art, il n’en demeure pas moins un art mineur. Gérer la métropole c’est d’abord et  avant tout assurer à ses habitantes et habitants des conditions de vie les plus agréables possibles et un futur désirable. Là, on est dans le réel et non dans l’image. On est sur le concret et par sur l’image. 

La lecture du rapport de la CRC est aussi  instructive à un autre titre. Elle met en évidence un mode de fonctionnement, hyper centralisé et hyper centré autour de la seule personne du président de la Métropole. L’ennui, c’est que lorsque l’image de ce dernier est ternie, par une mise en examen, par exemple, c’est aussi l’image de la Métropole  qui est atteinte. S’effacer devant sa fonction pour lui donner toute son énergie est une qualité rare…Pourtant, d’aucunes et d’aucuns ont prouvé que la discrétion pouvait être souvent et largement synonyme d’efficacité et de réussite collective. L’intérim assuré par M. Reynaud et aujourd’hui par Mme Fayolle en donne la preuve. Chacune et chacun, s’accordent à penser que l’ambiance a changé, en bien, depuis la mise en retrait de M. Perdriau. 

En conclusion, les écologistes aspirent  à voir notre Métropole, gérée en toute transparence, en ayant recours à une évaluation systématique, citoyenne et partagée s’en trouve renforcée. Nous ne voulons pas que perdure un mode de gouvernance hyper personnalisé qui conduit souvent à des dérives malheureuses comme celles que nous connaissons aujourd’hui. Il faut mobiliser toute l’intelligence collective de notre territoire pour lui donner une ambition elle aussi collective. La métropole de Saint-Étienne le mérite. Le travail d’équipe suppose que la confiance en soit le pilier central, il est évident que cela ne fait pas partie des vertus cardinales de l’équipe actuellement en place, scindée qu’elle est, entre les pro et les anti Perdriau.

Pour remonter au classement des métropoles où il fait bon vivre,  il faut bien plus qu’une simple amélioration de l’image de la métropole.  Il faut créer un élan collectif autour d’un projet partagé, construit par toutes et tous.  On en est bien loin aujourd’hui, mais c’est là toute l’ambition des écologistes pour demain.

Jean Duverger, conseiller métropolitain Génération Écologie du groupe Le temps de l’écologie