Rapport de la Chambre régionale des Comptes sur la gestion du Musée d’Art et d’Industrie – Intervention au conseil municipal – 27 mai 2024
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Plusieurs points négatifs ayant été soulignés par la Chambre régionale des Comptes concernant le Musée d’Art et d’Industrie, nous voulons revenir sur certains d’entre eux qui nous semblent particulièrement importants.

1 – Tout d’abord le système de Régie directe

Par ce régime, nous nous conformons à l’histoire de ce musée mais ce système engage la contribution directe de la ville et par là-même crée un manque d’autonomie de gestion financière. En effet, rattaché directement à la Direction des Affaires Culturelles de la Ville, même en pratiquant des tarifs peu élevés et stables, il est demandé à ce jour une contribution annuelle par habitant de 16 euros, soit 93 % du coût du musée. 

De plus, l’Etat, via la Drac, a fortement baissé sa subvention. Depuis 2019, la Région n’intervient plus pour subventionner le fonctionnement préférant financer le dispendieux Musée des Tissus lyonnais. Les subventions perçues par le Musée qui sont, majoritairement, des subventions d’investissement ou pour le dispositif immersif, ne représentent plus que 3% du budget.

Le musée se trouvant privé des fonds de l’Etat et les finances de la ville étant en baisse notable depuis ces dernières années par un manque de vision globale anticipative, des sélections drastiques sont donc opérées. Depuis 2018, l’institution doit faire face à une baisse de fréquentation importante, l’obsolescence du parcours permanent engendre un étiolement partiel du public.  

Certes, une partie du parcours permanent « La nouvelle mécanique de l’Art » vient contrer en partie la baisse de fréquentation constatée. Mais les expositions temporaires, qui par définition, drainent un public important, ont été revues fortement à la baisse pour ces mêmes raisons financières.

2 – Autre point qui nous paraît important : l’information due aux élus, dans la Commission Culture, mais également au niveau de toutes les commissions.

La Chambre préconise la rédaction d’un compte rendu comme étant une bonne pratique. Les écologistes se joignent à la chambre régionale des comptes : nous exigeons que désormais, contrairement à ce qui est fait par votre majorité, un compte-rendu soit systématiquement adressé à l’ensemble des élu-es, à l’issue des commissions. Il n’est pas acceptable que les élu·es d’opposition n’aient pas le même niveau d’information que les élu·es de votre majorité.

3 – Le site internet devrait être primordial pour une approche attractive des trois collections du musée. Or la Chambre souligne un manque de présentation synthétique ainsi que le manque de développement d’un musée virtuel. En outre, il semble primordial, à l’instar de ce qui a déjà été fait dans d’autres villes, que les enseignants disposent d’activités conçues en partenariat avec l’Education Nationale. Enfin, sur un tout autre plan, il semble très souhaitable que le Musée s’engage également à des visites-découvertes pour les jeunes enfants.

4 – Au niveau du personnel, le musée compte 15 agents de la ville en repositionnement, dont certains en temps partiel pour raisons de santé. Même si ces employés non qualifiés peuvent bénéficier de formations, nous nous étonnons que la Ville n’emploie pas davantage de personnes déjà titulaires de diplômes  spécialisés dans le domaine muséal.

5 – Au niveau financier : La Chambre régionale des comptes pointe une bonne gestion mais un manque d’information financière : seules les expositions temporaires font l’objet d’un bilan. Ne faudrait-il pas, pour une vision moins minimaliste, voire plus globale, pouvoir accéder à des documents budgétaires plus détaillés ? En effet, aucun document analytique et aucune information spécifique ne sont donnés aux élus.

6 – enfin nous aimerions avoir des informations sur deux études en cours :

L’audit énergétique qui devait être engagé au cours du 1er semestre 2024 a-t-il été lancé ? Si oui, pouvez-vous nous apporter quelques précisions sur les travaux à entreprendre, notamment sur la suppression des infiltrations, celle de l’amiante dans la toiture, le système de chauffage et autres travaux ?

Qu’en est-il également de l’étude sur le système de sécurité incendie qui, elle aussi, devait être lancée au cours de ce semestre ? Nous vous rappelons que le non-remplacement de ce système complètement obsolète a été identifié comme faisant courir des risques aux personnes et aux biens.

Danielle Teil, conseillère municipale Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie