Nous sommes heureux d’avoir enfin ce rapport entre les mains. Nous espérons que vous avez trouvé un autre dossier pour caler votre armoire, je n’aimerais pas savoir que vous avez d’autres choses bancales dans votre bureau !
D’autant plus que nous ne comprenons pas pourquoi vous avez tant attendu pour sortir ce rapport, qui ne contient pas d’informations inavouables, sauf peut-être l’indemnité trop importante et irrégulière du Directeur de cabinet. Mais nous ne doutons pas que vous ayez réglé le problème depuis lors, et qu’il ne se reproduira pas dans ce nouveau mandat.
A la lecture du rapport, un autre sujet nous interpelle, celui de l’approvisionnement des cantines scolaires et des restaurants administratifs. Nous sommes étonnés de voir que l’approvisionnement en bio se limite à 70 % dans la restauration de nos enfants, à 50 % dans celle des crèches, et le drame réside dans la restauration des agents. Je sais que vous allez me répondre, Monsieur le Maire, qu’il vaut mieux un poulet produit localement hors de la filière bio qu’un poulet bio venu de Hongrie, et nous serons d’accord. Mais nous devons être beaucoup plus ambitieux.
Dans le contexte de crise climatique que nous vivons et qui risque de s’accentuer dans les décennies à venir, nous devons penser à renforcer notre autonomie alimentaire. Et cela passe notamment par la commande publique. Saint-Etienne doit devenir une référence dans l’approvisionnement local et biologique dans nos cantines, au même titre que Mouans-Sartoux, Albi ou Grenoble. Les exemples à suivre ne manquent pas.
Préférer le bio et le local est un enjeu de valorisation des carrières des personnels de cuisine qui travaillent des produits frais et locaux.
Préférer le bio et le local est un enjeu de citoyenneté par l’apprentissage du goût, de la prise de repas équilibrés et d’une consommation alimentaire moins carboné, donc moins carnée.
Préférer le bio et le local est un enjeu de santé publique, en réduisant le risque de maladies cardiovasculaires, en réduisant le risque de cancers chez les agriculteurs qui manipulent des produits dangereux, et en réduisant le risque de pollution dans nos zones de captage d’eau potable.
Préférer le bio et le local est un enjeu aussi bien économique qu’écologique, en relocalisant les filières de production et de transformation, en accompagnant le secteur agricole très fragile qui trouve alors des débouchés et une stabilité économique.
Mais pour y parvenir, vous devez vous en donner les moyens, sortir d’une délégation de service public avec Elior et reprendre la main sur une gouvernance alimentaire, ouvrir des légumeries, travailler avec la Fédération nationale de l’agriculture biologique, ouvrir nos marchés publics à une agriculture plus respectueuse de l’environnement et des hommes.
En bref, Monsieur le Maire, vous avez tout en main pour faire en sorte que, dans les six prochaines années, notre territoire devienne un lieu du bon et du bien manger.
Germain Collombet, Président du groupe des élus Le temps de l’écologie