L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas une simple revendication sociale. C’est un pilier fondamental de notre société républicaine et une condition essentielle pour bâtir une ville plus juste, plus inclusive et plus résiliente face aux défis écologiques et sociaux auxquels nous faisons face.
La présentation de ce dernier rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes est plus complet et plus attractif que les précédents.
En termes de progrès généraux, ce rapport démontre un engagement de la Ville à promouvoir l’égalité femmes-hommes, s’appuyant sur des initiatives comme la participation aux Semaines de l’Egalité, le soutien aux associations et des actions éducatives ciblées.
La Ville a également renforcé sa visibilité comme membre de la coalition internationale des Villes inclusives et Durables UNESCO, mettant l’accent sur la lutte contre les discriminations et l’inclusion.
La mise en place de l’index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, pour rappel de 67% pour Saint-Etienne, souligne l’effort qui reste à fournir.
Toutefois, pour pouvoir évaluer cette action et en assurer le suivi, et bien que des progrès aient été réalisés, il serait nécessaire de mettre dès à présent des indicateurs plus précis notamment pour le prochain Plan d’action 2024-2026.
A un an de la fin de votre mandat, il est grand temps d’agir plus fort et plus vite pour sur la commune.
Nous, écologistes, croyons que l’urbanisme et l’aménagement du territoire sont des leviers puissants pour faire progresser l’égalité.
Aménager autrement, c’est égaliser les chances. Les quelques cours d’école que vous avez rénovées en diversifiant les espaces sont une première étape. Mais pourquoi ne pas aller plus loin ? Pourquoi ne pas créer plus de lieux de rencontre intergénérationnels et des espaces végétalisés, pensés pour toutes et tous sans distinction ?
Les statistiques montrent une grande précarité des femmes à Saint-Etienne, notamment celles qui concernent les familles monoparentales. Les femmes sont les premières victimes des crises écologiques et économiques. Pourquoi ne pas faciliter leur accès aux logements sociaux écologiques et aux dispositifs d’insertion professionnelle, en particulier dans les métiers liés à la transition écologique ?
La mise en place de projets comme le Conseil Consultatif de l’Inclusion et des actions culturelles valorisant les femmes dans l’histoire est un premier pas. Mais aucun indicateur permettant de mesurer l’impact de ces actions. Comment pouvons-nous évaluer leur efficacité puisque nous n’avons pas les comptes-rendus que nous vous demandons depuis le début du mandat ? Par exemple, un tableau de bord d’indicateurs, pour suivre les progrès et corriger ce qui ne fonctionne pas, est nécessaire.
La Ville de Saint-Etienne, principale employeuse publique du territoire, se doit d’avoir une responsabilité exemplaire. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas. La majorité des temps partiels et des bas salaires sont détenus par des femmes. Quand bien même la féminisation des postes de management est encourageante, elle reste insuffisante.
En complément du nouveau Plan, nous souhaitons la poursuite des efforts de formations obligatoires à tous les échelons hiérarchiques sur les biais inconscients et les stéréotypes. Aussi, pour un meilleur équilibre des responsabilités familiales, gage d’égalité structurelle, nous encouragerons les nouveaux pères à prendre plus des congés parentaux.
Nous rappelons que depuis plus de 40 ans, les entreprises de plus de 50 salarié·es ont l’obligation de présenter un rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes. Est-il vérifié dans les appels d’offres ?
L’égalité femmes-hommes et la transition écologique sont intimement liées. Nous, écologistes, savons que cette égalité est essentielle pour notre société.
Alors, quelles perspectives pouvons-nous envisager pour Saint-Etienne ?
Pour une politique urbaine inclusive et verte, des transports en commun gratuits et sécurisés bénéficieraient largement aux femmes, qui sont les principales utilisatrices des transports en commun. Beaucoup reste encore à faire le soir et la nuit !
Pour renforcer le soutien aux associations, grandes actrices dans la promotion de l’égalité femmes-hommes, on pourrait augmenter les subventions aux associations luttant contre les violences faites aux femmes et favorisant leur insertion professionnelle et soutenir des projets à double objectifs de genre et d’écologie, comme des formations pour des femmes dans les métiers verts.
Pour conclure, l’égalité femmes-hommes doit être au cœur de toutes nos actions, tant de politiques publiques qu’en organisation interne. Faisons de Saint-Etienne une ville exemplaire où l’égalité et l’écologie avancent main dans la main.
Annie Andria, conseillère municipale du groupe Le temps de l’écologie de St Etienne