En toute gentillesse, et sans vous paraphraser ou paraphraser Pierrick Courbon, je dirai que le sujet du jour, c’est le rapport de l’année précédente et que Monsieur l’adjoint a quand même un petit peu débordé sur 2019… Mais je comprends très bien qu’en fin de mandat, il ait envie de dresser le bilan le plus complet de son action, c’est normal et l’on peut le comprendre.
Je voudrais, comme les autres, féliciter les services qui conduisent les actions et qui dressent leur évaluation ce qui n’est parfois pas facile quand on ne vous donne pas forcément tous les moyens que l’on devrait vous donner.
Je saluerai en premier, dans ce rapport « Développement durable », la couverture. Elle est d’ailleurs affichée aujourd’hui derrière vous, monsieur le maire, et, comme très souvent à Saint-Etienne quand on veut montrer une belle réalisation d’espaces verts, elle présente, la place Jean-Jaurès, côté bassin. Voilà un ilot de fraicheur réussi, fait malheureusement il y a plus d’un siècle et qui se retrouve bien seul puisque très peu d’espaces comme celui-ci ont été refaits depuis, beaucoup ont été détruits, beaucoup ont été abimés et qu’il n’y a plus ces fontaines en fonction, ces espaces verts sur lesquels les enfants pouvaient courir
Et l’on pourrait vous poser la question : pourquoi toujours s’échiner à mettre toujours autant de goudron, comme par exemple vous l’avez fait cet été sur le square Violette et présenter après derrière vous cette superbe photo…
On pouvait faire ce type d’aménagement, issu du début du siècle dernier un peu partout en ville. Malheureusement, on ne l’a pas fait ! C’est le bilan de ce mandat, entre autres.
Dans ce rapport, il ne faut pas oublier que, quand on lit les indicateurs, ils présentent des progrès ou des régressions. L’évaluation verte ou orange que vous attribuez à tel ou tel critère ne signifie pas que du tout que l’objectif est atteint mais plutôt que la ville progresse vers l’objectif quand le critère est en vert. Ce qui est légèrement différent car on pourrait voir du vert et se dire « ca y est, c’est parti… ». Non, c’est juste que c’est un progrès, ce n’est absolument pas que nous avons atteint l’objectif.
Je vais citer un exemple parmi tant d’autres, et puis mes prédécesseurs en ont cité d’autres : on constate une baisse de 45 % des rappels à la loi au titre de la police de l’environnement, c’est normal puisque vous avez supprimé la brigade de l’environnement qui était bien utile.
Des opérations ont été lancées en 2019, comme vous l’avez dit, et notamment un certain nombre en catastrophe. On sent un peu une certaine frénésie, je ne sais pas ce qui s’est passé en juin ou ce qui va se passer en mars. Je pense par exemple au schéma cyclable, à la peinture des pistes cyclables faite un peu à la va-vite.
Alors, je l’ai déjà dit d’ailleurs à Saint-Etienne Métropole, les conventions internationales prévoyaient que 2020 serait une année-clé c’est-à-dire que toutes les collectivités, les Etats et même nous individuellement, on s’appliquerait la règle des trois fois 20. Les 3 x 20, c’est quoi ? C’est 20 % d’énergie consommée en moins par rapport à 1990, 20 % d’énergies renouvelables dans l’énergie consommée par la collectivité, là aussi en 2020 par rapport à 1990, et 20 % de gaz à effet de serre rejetés en moins par rapport à 1990.
A Saint-Etienne et à Saint-Etienne Métropole, nous ne nous sommes jamais fixés ces objectifs. Pas étonnant qu’aujourd’hui, on ne les atteigne pas ! En lisant le rapport, on voit que vous avez lancé une procédure pour obtenir une labellisation très dure, très technique à avoir qui s’appelle la labellisation Sytergie. C’est bien, mais attention, ce label, il n’est pas donné gratuitement et une fois qu’on l’aura, il faudra faire des progrès. Quand on va l’avoir, on va nous dire « Voilà, vous êtes à tel niveau de consommation d’énergie, à tel niveau d’énergie renouvelable, voilà quel objectif vous allez avoir pour 2040/2050 ».
Il faut donc faire des progrès et aller plus vite qu’on ne le fait aujourd’hui. Et je précise : cette labellisation Sytergie, c’est une certification interne à la ville c’est-à-dire que l’on ne regarde que les bâtiments de la ville, que les véhicules de la ville ; on ne regarde pas le territoire en son entier. C’est d’ailleurs exactement la même chose à Saint-Etienne Métropole.
Les grandes métropoles européennes, elles n’ont pas décidé de rester sur le périmètre stricto sensu de la commune comme collectivité, elles ont décidé de regarder la commune comme un territoire c’est-à-dire voir quels sont les progrès que peuvent faire les entreprises, quels sont les progrès que peuvent faire les associations, les syndicats, comment travailler avec les habitants à l’amélioration globale de la situation pour lutter contre le réchauffement climatique.
Et bien, malheureusement, cela n’a pas été fait au cours de ce mandat et cela reste encore à faire.
Olivier Longeon, conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts du groupe St-Etienne en Mieux