Le rapport sur le développement durable qui est proposer à notre assemblée délibérante nous interroge sur votre politique de mobilité.
Tout d’abord, nous saluons la création d’une Zone à Faible Émission à la date du 1er juillet de cette année. Néanmoins, il est dommage de la limiter au seul triangle autoroutier qui ne préserve que la ville centre de notre Métropole. Vous notez vouloir être plus ambitieux en élargissant les restrictions aux vignettes Crit’air 5 et 4 voir 3. Pour nous, écologistes, il ne s’agit que d’une étape. Rappelons en effet, que la pollution de l’air engendre plus de 48 000 morts prématurées par an en France et 200 sur notre seul territoire. Nous devons donc aller plus loin, non seulement sur les catégories de véhicules réglementés mais aussi sur l’emprise géographique de la ZFE. En effet, si nous prenons les cartes réalisées par atmo auvergne Rhône alpes, l’observatoire de la qualité de l’air de notre région. Les points noirs de pollutions au dioxyde de carbone ou à l’ozone sont répartis sur le tracé des voies rapides. Nous espérons que vous prendrez ce problème à bras le corps pour que notre territoire devienne plus respirable.
Nous devons également réfléchir au dernier kilomètre fait par les marchandises. Avec le développement du commerce en ligne, les kilomètres parcourus par les camionnettes dans nos villes deviennent insensés. Il existe des solutions de livraisons en mode doux et nous avons sur notre territoire des entreprises prêtes à relever le défi.
Nous pensons nécessaire de rappeler que les véhicules individuels sont responsables de 16 % des émissions de gaz à effet de serre en France métropolitaine contre 6 % des poids lourds. Les chiffres sont criants de vérité et ne laissent pas de place au doute. Si nous voulons être ambitieux dans la lutte contre le réchauffement climatique, c’est à la voiture individuelle que nous devons apporter des alternatives. Je rappelle qu’il est possible dans une ZFE d’inclure ces véhicules. Il faut alors avoir une véritable politique incitative auprès de nos concitoyens pour que le parc puisse devenir moins polluant.
Pour atteindre cet objectif, nous devons mettre en œuvre une véritable politique de déplacement sur notre territoire. Chers collègues, pouvons-nous nous enorgueillir d’avoir un des Plan de déplacement urbain les plus vieux de France ? Prés de 17 ans. Je ne crois pas. Il ne répond plus, et ce depuis longtemps, aux réalités sociales et économiques du territoire. Comment expliquer par exemple que les bus de la STAS ne relient pas intelligemment les petites communes aux gares TER les plus proches ?
Il est urgent de relever les manches et de se mettre au travail afin de rattraper le retard accumulé lors des précédents mandats. La cour régionale des comptes, dans son rapport de juillet 2019 regrette l’absence d’évaluation du PDU de 2004 et demande sa réactualisation.
Et, nous, les écologistes, nous sommes inquiets quand nous voyons que l’enquête mobilité diligenté à l’entreprise TEST SA est suspendue depuis le 16 mars pour des raisons liées à la situation sanitaire. Certes, elle devrait reprendre fin février mais nous allons vivre encore quelques temps avec la Covid. La crise sanitaire nous oblige donc à repousser les études obligatoires pour la rénovation du Plan de Déplacements Urbains. Nous devons faire attention à ne pas prendre encore trop de retard.
Nous sommes inquiets quand dans le débat d’orientation budgétaire, il est noté qu’il est possible que l’on programme une enquête de déplacement des ménages, pourtant étape obligatoire pour la révision du PDU. Nous nous inquiétons de ne pas voir le PDU dans vos perspectives 2021.
Bref, nous sommes inquiets de voir que le PDU fut pris à la légère pendant 6 ans. Alors qu’il est un outil important pour l’amélioration de la qualité de vie des habitantes et habitants du territoire. Nous pensons qu’il doit devenir une des priorités si ne c’est LA priorité de ces prochaines années.
Germain Collombet, conseiller métropolitain écologiste de St-Etienne