Encore une fois on n’échappe pas à la tradition. Le rapport Développement Durable 2022 de Saint-Étienne Métropole, ressemble à un conte pour enfants avec de très belles images.
Il décrit une juxtaposition d’opérations dont on a du mal à distinguer la cohérence et la portée.
Mis bout à bout, sans moyen d’évaluer les objectifs de chacune des « réalisations » on a du mal à en saisir le sens global..
Cette année encore, les chiffres donnés le sont pour l’année 2022 ou 2021, ou pour une durée indéterminée concernant un même sujet. Ainsi, page 21, les informations chiffrées pour les vélos, ne donnent pas la possibilité de savoir si cela est en progression ou en régression, pas de comparaison possible d’une année sur l’autre.
Pas de possibilité de savoir si on a loué plus ou moins de vélos musculaires, plus ou moins de vélos à assistance électrique, aidé à acheter des vélos à assistance électrique en plus grand nombre ou non.
Bref, pas de possibilité, encore une fois, de mesurer l’efficacité de ce qui est mis en œuvre.
Si nous avons repéré un mieux de ce point de vue, dans la présentation du PAT (Plan Alimentaire Territorial) et de ces actions, ainsi que pour ce qui est du CLS (Contrat de Santé Local) , à la demande des partenaires qui concourent à leur financement, là réellement on navigue à vue.
Ce manque de priorisation donne à voir une dispersion et un manque de vision. Construire l’Arena, grand équipement sportif avec l’obtention de 11 étoiles sur les 16 possibles du label NF-HQE, c’est sans doute bien. Mais combien son entretien et les charges afférentes vont coûter à la métropole ? Dans le Rapport des Orientations budgétaires Christian Julien évoque la question, en page 16 avec une discrétion remarquable qui le pousse à ne pas chiffrer cette donnée.
Tous ces grands projets, mis bout à bout, mobilisent des sommes importantes qui sont et pour longtemps affectées, et rendues indisponibles pour tout autre éventuel redéploiement. On augmente les contraintes et on s’interdit de redéployer le cas échéant des ressources financières de plus en plus rares.
Mais après l’Arena, la même chose est en gestation pour le projet de construction de la patinoire. Ce qui est essentiel? c’est d’évaluer l’utilité et la finalité de cet équipement dans une période où la résilience de la collectivité est en cause. Puis, une fois la décision actée, on habille l’affaire en tentant d’en faire un démonstrateur concernant son entretien et son fonctionnement forcément vertueux. Mais n’y a t il pas d’autres urgences, des vraies. Patiner c’est bien, vivre dans le froid ou mal nourri c’est une autre chose . Où est l’essentiel ?
En face de cette dépense évaluée à 35 millions d’euros, on peut se poser une série de questions. Combien de bâtiments à isoler ? Combien d’installations photovoltaïques à installer ? Combien de systèmes d’éclairages à moderniser ? Et cela avec la certitude de diminuer les frais de fonctionnement au quotidien de nos petites communes.
La crise actuelle exige que l’on dégage des ressources pour venir en aide aux plus démuni·es. Les sollicitations des services sociaux sont en forte hausse, il faudra y répondre pour ne pas faillir à notre obligation de solidarité. L’Analyse des Besoins Sociaux du territoire met cela crûment en évidence.
Alors merci de ne pas repeindre en vert ce qui de tout évidence ne fait plus partie des priorité du moment, je pense là à différents projets, comme celui de la patinoire, ou aussi comme celui de la cité 2025 dont vous vanter les vertus environnementales, il faut oser…
Des choix sont à faire, il ne s’agit pas de renoncements. Il s’agit de s’ adapter à un contexte devenu cruellement incertain. Il faut prendre acte que les priorités doivent changer. Se crisper sur un plan d’investissements rendu obsolète, est irresponsable et inapproprié. La priorité c’est tout investissement qui produit de l’énergie, qui diminue les charges des communes et augmente le reste à vivre de nos concitoyennes et concitoyens.
Jean Duverger, conseiller Génération Écologie de St-Etienne Métropole