
En premier lieu, je tiens à préciser que les remarques que je suis amenée à faire ne concernent en aucun cas les personnes qui ont rédigé ce rapport et qui ont dû travailler longuement pour le mettre en forme. Il s’adresse aux personnes en charge des différents secteurs concernant le développement durable.
Certes, nous avons droit à de belles images, à l’explication du concept de développement durable et à ses finalités et même à la notion de responsabilité importante des mairies en tant que décideurs locaux.
Toutefois la première remarque que je ferai est que les mesures annoncées n’ont été pleinement mises en œuvre qu’en 2023. De même, en règle générale, et sauf de très rares exceptions, ce rapport n’intègre pas de budget prévisionnel, même partiel, si ce n’est un vague objectif en 2050, de couvrir 55% des consommations d’énergie du territoire par des énergies renouvelables locales.
Citons quelques actions qualifiées de « réalisations exemplaires » mais qui n’en n’ont guère que le titre.
Page 11 : la végétalisation se limite, semble-t-il, à celle des cimetières et à l’abandon des produits phytosanitaires dans leurs allées ainsi qu’au verdissement de la cour de l’école rue Gaspard Monge.
Pas un mot pour la végétalisation dans la ville. Si le fameux Jardin d’Eden est censé ouvrir bientôt, la place Waldeck Rousseau est, pour une grande majorité de Stéphanois, complètement ratée, avec une minéralisation excessive.
Au sujet du verdissement de la ville, nous vous rappelons que nous vous avions demandé un inventaire du nombre d’arbres abattus cette année et du nombre qui avaient été plantés intra-muros. Se contente-t-on de remplacer les arbres morts ? Mystère !!! Nous n’avons jamais eu de réponse !
Page 15 : « On a distribué des kits d’hygiène d’urgence à destination des publics marginalisés ou en grande difficulté ».
Pourquoi n’a-t-on pas mis en place le plan « grand froid » malgré les températures hivernales ? En effet, même si les décisions dans ce domaine incombent au Préfet, cela n’empêchait pas la ville d’ouvrir des gymnases ou d’autres lieux d’hébergement ; il n’est pas normal que dans un souci de solidarité, ce soient des particuliers, des écoles, des collectifs voire des églises qui hébergent ces personnes.
Page 19 : « Réactivation des îlots de fraîcheur sur des places », qui, rappelons -le, sont en grande partie minéralisées. »
Pourquoi devons-nous avoir recours à des brumisateurs au lieu de planter des arbres ? Souvenez-vous à ce sujet que l’ONU rappelle qu’un arbre permet de réduire de 30% les besoins de climatisation et de rafraîchir l’air ambiant de 2 à 8°. Le fait que les réseaux existants sous terre interdisent un verdissement de la ville reste un faux prétexte ! Or, de juin à octobre, entre chaleur et pollution, l’air devient irrespirable et les Stéphanois suffoquent !
Page 23 : Venons-en maintenant aux « Produits plus écologiques » :
Il est mis à disposition des agents du papier toilette et des essuie-mains fabriqués en France, plus précisément dans les Vosges. Bravo ! Mais si vous en êtes à citer ces produits d’hygiène de base, cela veut-il dire qu’il n’y a guère, à part ça et les barquettes noires, qui d’ailleurs sont en plastique, d’avancées dans ce domaine ?
Enfin rappelons quelques vérités :
En ce qui concerne l’éclairage public, nous l’avons réduit seulement de minuit à 4 heures du matin, et seulement dans certains lieux. Quant aux publicités et enseignes lumineuses, la ville a attendu la décision du Règlement local de Publicité le 28 septembre 2023 pour se plier aux obligations d’extinction nocturne de 22H à 7H00 du matin.
En ce qui concerne la Zone 30 censée apaiser la ville et rééquilibrer le partage de l’espace public entre automobilistes d’un côté et cyclistes et piétons de l’autre, on ne peut que constater le manque de réflexion d’ensemble : citons par exemple l’absence de marquage au sol pour les vélos ou des panneaux qui prêtent à confusion. Superficie multipliée par 3, dites-vous, mais en réalité seulement 3 Km carrés 470 sur les 80 km carrés intra-muros que compte notre ville, soit une progression de 2 km carrés 340 depuis 2015 !
Quant à la piétonnisation, elle se limite, après un an de tergiversation, à la seule Place Jean Jaurès, demande qui, rappelons-le, avait été réclamée avec insistance par les Écologistes.
Plan Vélo : vous nous annoncez la poursuite de la mise en œuvre du plan vélo. Cela représente au total 3 km 220 avec parfois des trajets de 250 m ! même pas de quoi enfourcher son vélo !
Suite à ces quelques réflexions, chacun pourra sans doute facilement se rendre compte de la pauvreté et de l’insuffisance de ce soi-disant rapport de développement durable qui ne s’appuie sur aucun chiffre et n’en délivre aucun.
Danielle Teil, conseillère municipale Les écologistes Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie