Vous osez prétendre que la démarche de développement durable de la ville de Saint-Etienne est ambitieuse. A ce niveau-là, cela relève de la méthode Coué. Pourtant, ce n’est pas parce qu’on se répète sa propre vérité qu’elle devient réalité. Votre majorité se contente seulement du strict minimum. Par exemple, le plan de sobriété stéphanois ne va même pas aussi loin que les recommandations du gouvernement.
Le développement durable, c’est “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”. C’est la définition qu’en donnait Mme Gro Harlem Brundtland, Première Ministre norvégienne, dès 1987.
Vous prétendez à tout-va que le développement durable est un des 3 piliers de votre politique municipale, c’est faux.
Si tel est le cas, comment expliquer la fermeture des serres municipales, sans préavis, obligeant les agents à être redéployés sur d’autres tâches ?
Cette décision hâtive est le résultat de plusieurs manques :
- manque de reconnaissance des compétences des agents ;
- manque de concertation ;
- et surtout, manque de prévision et de vision pour l’avenir.
Tout ce gâchis, pour quel objectif ? Survivre pendant les quelques années de mandat restantes, quitte à détériorer les services proposés à la population ?
Votre manque de lucidité est frappant. Vous voilà, vous aussi, prêts à clamer : “qui aurait pu prédire la crise climatique ?”
Il ne vous est pas demandé de prédire l’avenir ou de le lire dans une boule de cristal. Ce qui vous est demandé, c’est de prévoir, d’anticiper les crises à venir et surtout, de préparer les infrastructures et les services pour protéger au mieux la population, quelle que soit la situation.
C’est sans doute votre incapacité à prévoir qui vous pousse depuis quelques mois à installer des écrans numériques pour l’information municipale. Ils fleurissent désormais aux arrêts de tram. Ils fonctionnent parfois, affichent des images fantaisies, souvent. Dans le meilleur des cas, ils sont éteints. C’est prendre les Stéphanoises et les Stéphanois pour des imbéciles que de déployer ces écrans qui consomment inutilement de l’électricité, alors que la crise énergétique actuelle oblige chacune et chacun à baisser son chauffage.
Réveillez-vous : le temps de l’ébriété énergétique est révolu. Eteindre quelques lumières ne suffit plus. Parler de développement durable avec la légèreté et le manque de rigueur qui vous est propre est indécent, voire criminel pour les plus jeunes générations.
Que dire de la végétalisation, indispensable ? Le centre ville continue d’être bétonné, et votre majorité ose se féliciter d’arbres en pots ou de la création d’un petit parc en centre ville, pompeusement appelé “jardin d’eden”.
Votre organisation de l’espace urbain contraindra les passants à suffoquer dans une ville bétonnée et goudronnée. Il faudra atteindre les fameux “espaces de respiration” promis dans ce rapport. Les Stéphanoises et les Stéphanois n’attendent pas des espaces de respiration fermés, ils attendent de pouvoir, tout simplement, respirer partout ! Pour cela, nous avons besoin de végétation sur l’ensemble de l’espace urbain, pas seulement dans des aires fermées entre 4 murs. Nous voulons des arbres en centre ville, dans les quartiers, dans les cours d’école, dans les espaces publics ; nous voulons des arbres partout et pour toutes et tous.
Julie Tokhi, conseillère municipale Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie