
D’abord, nous remercions les services municipaux pour la production de ce Rapport Social Unique 2023. C’est un outil précieux pour comprendre la situation des agents de la ville de Saint-Etienne, mais aussi pour orienter nos politiques en matière de ressources humaines. Il est également un miroir de la capacité de la ville, en tant que collectivité, à répondre aux enjeux humains, sociaux et environnementaux de et dans nos administrations. L’État catastrophique de certains bâtiments, comme le centre technique municipal par exemple, n’est pas réellement évalué, mais cela donne une idée de l’ampleur du travail qui nous attend.
Ce rapport met en lumière plusieurs points essentiels, mais il appelle également à des actions concrètes et à des améliorations urgentes sur certains aspects.
Nous constatons avec inquiétude la persistance d’un nombre élevé d’arrêts maladie et de troubles liés à des conditions de travail parfois difficiles.
Les troubles musculo-squelettiques, le stress lié aux responsabilités croissantes et le manque de reconnaissance sont des signaux d’alerte que nous ne devons pas ignorer.
Nous souhaitons :
- Renforcer la prévention des risques professionnels, notamment ceux liés aux dérèglements climatiques (comme les canicules qui affectent de nombreux agents, notamment dans les écoles, crèches ou espaces verts toujours soumis aux chaleurs estivales). Saint-Etienne est l’une des villes françaises qui devrait avoir le plus de records de chaleur dans les 30 prochaines années si rien n’est fait.
- Il faut aussi repenser les espaces de travail pour intégrer cette nouvelle préoccupation nécessaire pour le mieux vivre. Il faudra isoler tous nos centres administratifs.
Evidemment, les écologistes proposent de former et sensibiliser les agents à des pratiques plus respectueuses de leur santé et de l’environnement.
Par ailleurs, le RSU nous rappelle les défis d’égalité femme-homme à relever en matière d’égalité professionnelle. Nous notons des avancées, mais elles demeurent insuffisantes face à l’écart salarial.
Nous demandons :
- Une accélération de la mise en œuvre des plans égalité femmes-hommes, avec des indicateurs clairs et des objectifs ambitieux.
- Une vigilance accrue sur les discriminations liées à l’origine, au genre ou au handicap, et un plan d’action concret pour promouvoir la diversité et l’inclusion.
En tant qu’élu·es écologistes, nous portons aussi une attention particulière aux pratiques écoresponsables dans la gestion des services municipaux. Le RSU doit également être le reflet de l’engagement de la Ville dans la transition écologique.
- Où en sommes-nous de la réduction des consommations énergétiques dans nos bâtiments administratifs ? Saint-Etienne est en retard sur les autres villes françaises de taille équivalente.
- Quelles mesures sont prises pour intégrer les enjeux de mobilité durable dans les déplacements professionnels des agents ? La faiblesse du parc vélo interne de la mairie en est un triste témoin.
- Comment favorisons-nous la transition vers des pratiques de travail plus sobres en ressources, par exemple en renforçant le télétravail ou en digitalisant certains processus ?
Ces questions ne doivent pas rester secondaires, car elles contribuent à améliorer les conditions de travail tout en participant à notre responsabilité écologique collective.
Enfin, nous souhaitons revenir sur un enjeu fondamental : la reconnaissance des agents publics et l’attractivité de la fonction publique territoriale. La Ville de Saint-Étienne doit être exemplaire dans sa capacité à valoriser les métiers, à offrir des formations et des opportunités de carrière, et à garantir des salaires décents.
Nous soutenons l’idée d’une revalorisation des grilles salariales et d’une politique ambitieuse de formation continue pour permettre à nos agents d’être des acteurs du changement.
La ville de demain, nous la construirons, aussi, avec les agents de la ville.
Annie Andria, nouvelle conseillère municipale écologiste de Saint-Etienne